Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
Vom Netzwerk:
jouai ma carte à ce moment-là, espérant les contraindre à partir plutôt que de risquer de voir ce scénario se dérouler.
    — Ou bien nous pourrions tout simplement retirer dès maintenant toutes les autres planches de la fenêtre, suggéra Dimitri.
    C’était pratique, mais un peu moins élégant.
    Quoi qu’il en soit, cela suffit à persuader les Opritchniki. Piotr était déjà hors de la pièce. Iouda fit claquer ses talons et nous gratifia d’un salut formel moqueur.
    — Nous nous reverrons, Alexeï Ivanovitch, dit-il, puis il partit. Dimitri fit mine de les suivre.
    — Nous ferions mieux d’attendre un peu, lui dis-je. Leur laisser le temps de sortir.
    Dimitri hocha la tête.
    — Faisons entrer un peu plus de lumière ici, suggérai-je en me dirigeant vers la fenêtre.
    Avant que nous puissions commencer à nous attaquer à l’une des planches restantes, nous entendîmes tous les deux un gémissement émanant de sous le paravent que j’avais renversé. Je dégainai mon épée et l’utilisai pour soulever le bord du paravent et le jeter de côté. En dessous se trouvait le corps recroquevillé du soldat-vampire, presque roulé en boule, se couvrant la tête de ses mains. Il tremblait de peur. Il avait été présent tout ce temps-là, nous l’avions oublié et, s’il en avait été capable, il aurait été en position de nous atteindre et de nous tuer. Peut-être Iouda et Piotr avaient-ils compté sur cela, ou peut-être l’avaient-ils, comme nous, oublié.
    Je lui donnai un petit coup de mon épée et il leva les yeux, son regard montrant qu’il était encore assez inexpérimenté en tant que vampire pour se rappeler la sensation de terreur.
    — Comment t’appelles-tu ? lui demandai-je.
    — Pavel, bafouilla-t-il.
    Dans ses yeux, je vis apparaître une nouvelle émotion : l’espoir, l’idée ténue que cette journée ne serait peut-être pas sa dernière.
    Il s’avéra alors que Iouda avait raison. J’avais effectivement des scrupules qui me retenaient de tuer. Si Pavel avait résisté, ou s’il était simplement resté courageusement silencieux, j’aurais peut-être eu les tripes de le tuer. Mais maintenant, bien que je sache qu’il était un vampire, il subsistait en lui de telles nuances de son humanité récemment perdue que je me trouvai incapable de toute action à son encontre.
    La décision me fut retirée.
    Dans un sifflement d’air, ma dague de bois s’abattit sur le dos recourbé de Pavel, dirigée par Dimitri qui la tenait à deux mains. La lame s’enfonça profondément entre les côtes du vampire. Pavel laissa échapper un halètement et s’agenouilla, le corps droit, les mains tendues dans son dos pour essayer d’en retirer l’arme. Dimitri poussa une nouvelle fois celle-ci puis la tourna. La lame de bois se brisa en deux, ne laissant à Dimitri que la poignée. Une goutte de sang apparut sur les lèvres de Pavel et ses yeux devinrent vitreux lorsqu’il s’affaissa en avant.
    Je poussai le corps du pied. Il donnait toujours la sensation d’être fait de chair et de sang. Contrairement aux autres, il n’y eut pas de dissolution instantanée en cendres et en poussière.
    — Il n’a pas été un vampire longtemps, dit Dimitri, lisant dans mes pensées.
    Il savait évidemment, comme je l’avais déjà déduit, qu’un corps de vampire ne pouvait se décomposer davantage qu’il l’aurait fait s’il ne l’était jamais devenu.
    — Qu’allons-nous faire maintenant ? demandai-je.
    — Piotr m’a dit qu’ils allaient quitter Moscou.
    — Par le même chemin qu’ils ont suivi pour venir ?
    — Non. Comme les Français, ils ne vont pas battre en retraite en empruntant les mêmes routes que celles qu’ils ont suivies pour leur avancée, expliqua Dimitri.
    — Alors où vont-ils aller ?
    — Au sud-ouest. Ils vont prendre à peu près le même chemin que suit Bonaparte, au moins pour un moment. Cela leur procurera un approvisionnement de soldats français.
    — Ou russes, ajoutai-je. (Dimitri ne répondit pas.) Crois-tu qu’ils vont partir, comme l’a dit Piotr ? demandai-je.
    — Je pense. C’est ce que je ferais.
    — Alors, nous les suivons ?
    — Je suppose, dit Dimitri, hochant la tête d’un air pensif. Ou nous pouvons tout simplement les laisser partir.
    J’allai au coin de la pièce et me penchai.
    — Que fais-tu ? demanda Dimitri.
    — Mon icône, dis-je.
    Je fis un nœud avec la chaîne brisée et la repassai autour de ma tête. La sensation

Weitere Kostenlose Bücher