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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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propre crédulité, s’apparentant aux procès des sorcières au Moyen Âge. Malgré mon éducation bornée, j’avais rassemblé quelques faibles connaissances des légendes relatives aux voordalak. Il me semblait ridicule que la simple lumière du soleil puisse avoir sur eux des effets aussi dévastateurs, mais pas plus absurde que ce que j’avais déjà découvert comme étant une vérité irréfutable. Si les légendes s’avéraient, j’allais entrer dans le camp pour y trouver quatre vampires morts, sinon j’allais trouver quatre vampires vivants, attachés et prêts à mourir au peloton d’exécution. Quoi qu’il en soit, les douze Opritchniki allaient être réduits à huit. Un tiers de la bataille serait gagné.
    Déjà avant mon arrivée, il y avait beaucoup de mouvement dans le camp. Un lieutenant, qui m’a reconnu de ma visite de la veille, s’est précipité vers moi et m’a conduit vers les restes des Opritchniki : trois îlots d’herbe brûlée. Ils avaient été assis, m’a-t-on dit, sur des tabourets de bois, dont il ne restait que quelques morceaux carbonisés. Quelques pièces de cuir de chaussure et des fragments de tissu étaient tout ce qu’il restait à voir. J’ai demandé ce qui était arrivé au quatrième. Il s’était échappé, m’a-t-on dit. Ils ne s’étaient attendus qu’à trois hommes et, par conséquent, le quatrième avait été en mesure de s’échapper presque avant que quiconque ait pu le voir. Ayant menti tout au long de ma vie d’adulte, Alexeï, j’ai depuis longtemps pris l’habitude de déguiser la peur d’être découvert, mais il n’y avait pas grand-chose que je puisse faire pour réprimer la peur que j’ai ressentie alors à l’idée que l’un des Opritchniki était là, quelque part, conscient du piège vers lequel je les avais envoyés. J’ai réussi, en apparence, à conserver mon calme, mais à l’intérieur de moi tout me hurlait de fuir. J’ai été en fuite pratiquement en permanence depuis ce moment-là.
    Le lieutenant m’a dit qu’ils avaient suivi mes ordres. Ils avaient fait mieux qu’attacher les trois espions, ils les avaient mis aux fers, dont il était impossible de s’échapper. Lorsque l’aurore s’est approchée, tous les trois sont devenus de plus en plus agités, ont plaidé pour être libérés et ils ont même tenté de courir – dans la mesure du possible – pour leur liberté. À peu près au moment de l’aube, il y a eu trois formidables explosions, si proches les unes des autres qu’à l’oreille elles n’en formaient qu’une. Deux des sentinelles qui surveillaient les prisonniers avaient été légèrement brûlées, et tout ce qui restait des trois était les cendres que je voyais là.
    Tous les soldats qui avaient été témoins des événements étaient curieux de découvrir ce qui avait causé les explosions. Je soupçonne qu’un Russe aurait, dans des circonstances similaires, fait le lien entre les morts violentes et inhabituelles de ces hommes et leur premier contact avec les rayons du soleil. Les Français ne sont toutefois pas aussi superstitieux que nous autres, Russes insensés. La théorie la plus populaire était que les hommes avaient pénétré dans le camp avec de la poudre à canon cachée dans leurs vêtements, espérant s’approcher de Napoléon lui-même pour enflammer la poudre, mais celle-ci avait accidentellement pris feu trop tôt. Certains doutaient que cela puisse être le cas, car aucun chrétien – pas même un Russe – ne peut commettre le péché de suicide, même s’il croit profondément en sa cause. Je leur ai assuré avec désinvolture que, si l’Église catholique était ferme sur ce point, l’Église orthodoxe, elle, n’avait aucun scrupule de ce type à envoyer de jeunes hommes à leur mort. Et cela a donc été la version des événements qui a été acceptée.
    Je suis parti aussi rapidement que possible et j’ai pris la direction de l’est pour revenir à Moscou. J’avais terriblement peur pour ma vie et je suis donc resté à distance des routes principales ; ma progression a été plus lente qu’elle ne l’aurait été si j’avais pris la route directe. Cette nuit-là, j’ai établi mon campement dans une clairière dans les bois. J’avais dormi quelques heures lorsque j’ai été réveillé par le bruit de voix. J’ai ouvert les yeux pour voir en face de moi un Opritchnik et un homme : Andreï et Dimitri.
    C’était Andreï, clairement, qui

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