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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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si je le pouvais, j’en aurais honte –, le sentiment d’allégresse que j’ai ressentis à chaque coup, qui attaquait de plus en plus profondément l’os. Finalement, même la matière surnaturelle dont Andreï était fait n’a pas pu me résister et son bras s’est détaché de son corps, ne laissant qu’un moignon sanglant juste sous le coude.
    La blessure n’était clairement pas mortelle, mais au moins elle semblait avoir suffisamment handicapé Andreï pour qu’il ne soit plus une menace immédiate. Je n’avais jamais prêté assez d’attention, même au peu de légendes que j’avais entendues, pour connaître les différentes manières suivant lesquelles une créature comme celle-là pouvait être détruite, et je ne voulais pas rester là pour tenter de le découvrir, de peur que Dimitri ou d’autres parmi les Opritchniki reviennent. J’espérais l’avoir suffisamment blessé pour qu’il soit incapable de trouver un abri et qu’il périsse ainsi aux premières lueurs de l’aube.
    Pour ma part, j’ai une fois de plus pris la fuite. Je me suis brièvement arrêté à Chalikovo, afin de vous y rencontrer, mais j’avais peur d’attendre longtemps ; je t’ai donc laissé un message écrit à la craie et j’ai continué sur Moscou. J’étais certain d’être suivi, soit par Andreï, soit par les autres Opritchniki, mais les jours étaient encore plus longs que les nuits, de sorte que j’avais l’avantage. Une fois à Moscou, je n’ai pu trouver qu’une seule manière de te contacter et de m’assurer que Dimitri ne le découvre pas. Je suis allé voir Dominique à la maison close. Je leur ai donné, à elle et Margarita, des détails succincts quant à l’endroit où je serais, et j’ai indiqué que toi et toi seul devais me retrouver. Dans la mesure où tu es en train de lire ceci, je dois supposer que tu as parlé à Dominique. Elle est très inquiète pour ta sécurité, Alexeï, et m’a interrogé pour obtenir des informations sur toi – tout et n’importe quoi à ton sujet –, comme elle l’a déjà fait par le passé.
    Je suis parti directement pour Desna et suis arrivé aujourd’hui. J’ai voyagé à la lumière du jour, donc je ne pense pas que les Opritchniki aient pu me suivre jusqu’ici, mais je crains toujours qu’ils me découvrent. Je ne souhaite pas mourir mais, si je le dois, je préférerais que ce soit avec l’honneur relatif d’un peloton d’exécution russe plutôt que de leurs mains. Peut-être est-ce pour le mieux que je n’ai jamais écouté les histoires que l’on me racontait au sujet des vampires lorsque j’étais enfant, sinon je pourrais craindre encore davantage ce qui va advenir de moi maintenant.
    Si tu lis ceci, Alexeï, cela signifie que je n’ai pas pu t’attendre plus longtemps et que je suis reparti. Peut-être suis-je déjà en France à l’heure qu’il est. Mon espoir est de m’installer à Paris, bien que j’aie appris que le hasard est peu enclin à tenir compte de ce que peuvent être mes espérances. Si jamais un jour tu viens à Paris, soit à la tête d’une armée conquérante, soit en tant que visiteur en des temps plus pacifiques, peut-être tenteras-tu de me trouver.
    À quiconque d’autre aura trouvé cette lettre (ou à qui tu auras choisi, Alexeï, de la montrer), je dois demander qu’aucun soupçon de trahison ne retombe sur Vadim Fiodorovitch, Dimitri Fétioukovitch ou Alexeï Ivanovitch. Simplement parce que je suis un espion français, il ne s’ensuit en aucun cas qu’ils le sont. Cela me rappelle une discussion que nous avions eue autrefois, Alexeï, à propos de la Bible. Que certaines choses qu’elle contient soient vraies ne la rend pas vraie dans son intégralité. Et (tu verras que je reste fidèle à mes convictions jusqu’au bout), ce n’est pas parce qu’il y a des vampires qu’il y a un dieu. Je vais peut-être bientôt être fixé sur ce point.
    Je te prie de transmettre mes excuses et mes salutations à Vadim et Dimitri, ainsi que d’exprimer ma plus chaleureuse affection à Marfa Mikhaïlovna et au jeune Dimitri Alekseevich.
    Je demeure, je l’espère, ton ami,
    Maxime Serguéïevitch Loukine.»
    Bien que certaines soient plus explicites que d’autres, la lettre de Max contenait de nombreuses condamnations. La plus évidente était son propre jugement dans ses aveux de trahison envers son tsar et envers son pays. Ce qu’elle disait de Dimitri et des Opritchniki aurait été

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