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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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advenu des autres dont j’avais à la fois observé et partagé la torture, et à ce moment-là je ne m’en préoccupais pas.

    Désormais, alors que je contemplais une scène similaire à l’intérieur de cette grange, je m’en préoccupais. Mais il n’y avait rien que je puisse faire. Me lancer dans un combat qui m’opposerait, moi seul, à quatre d’entre eux se conclurait par une mort tellement vaine qu’elle en était immorale. Je savais que je devais attendre de meilleures occasions – attendre que les Opritchniki soient séparés et qu’il fasse jour – avant de pouvoir risquer une attaque. Mais il m’était bien plus difficile de savoir pourquoi je restais à regarder. Je n’avais pas besoin d’en voir davantage pour apprécier la nature vile des Opritchniki, pas plus que pour trouver un aspect quelconque dans leur comportement qui puisse révéler en eux une faiblesse. J’avais en partie besoin de quelque chose pour attiser ma haine. C’était une facette de moi-même dont j’étais depuis longtemps conscient. Je suis, ou du moins je me perçois comme tel, un homme aux nombreuses passions, mais difficiles à embraser. J’y parviens par petites étapes, et non par grands bonds. Je ne prendrais pas la peine d’avoir une maîtresse à moins que celle-ci soit disponible sans que sa sélection me coûte davantage que quelques roubles. De surcroît, je ne prendrais pas la peine de tomber amoureux de quelqu’un, à moins que ce soit déjà ma maîtresse ; ce n’était qu’à travers l’intensité du sexe que j’avais découvert la profondeur de mon amour pour Domnikiia.
    Et, de façon similaire, c’était seulement par le biais de l’écœurante colère à la vue de ce que les Opritchniki faisaient que je pouvais suffisamment alimenter les feux de la haine et savoir que j’irais jusqu’au bout de ma détermination à les détruire. Les mots que Iouda m’avait adressés avaient visé juste. J’étais un homme superficiel, inconstant et épris de confort. Désensibilisé par ce qui était arrivé à Silistra et par ce que j’avais déjà vu des Opritchniki, je devais rester ici, l’œil collé à ce qui se passait à l’intérieur de la grange, afin de rassembler la force et la détermination dont j’aurais ultérieurement besoin pour vaincre ces créatures maudites. Et pourtant, bien que cela me motive pour agir, regarder ne risquait-il pas également de me désensibiliser davantage ? La prochaine fois – même si je priais Dieu pour qu’il n’y ait pas de prochaine fois – que je verrais de telles horreurs, allais-je les rejeter comme étant monnaie courante, ayant besoin d’une corruption plus basse encore pour attiser ma passion vertueuse ? Quel qu’en soit le risque, je restai et observai.
    Iouda émit une autre suggestion ; cette fois, ce fut pour Iakov Zevedaïinitch. Le vampire s’agenouilla devant l’estomac de l’homme, l’étudiant comme s’il s’apprêtait à le mordre. L’homme avait déjà été blessé plusieurs fois au ventre. L’une des plaies, sur le côté, était longue et profonde et saignait encore abondamment. Iakov Zevedaïinitch y plongea prestement les doigts, et le corps tout entier de l’homme se convulsa de douleur. De nouveau, une vague de rire parcourut les Opritchniki. Foma attrapa les pieds de l’homme, et Piotr sa poitrine, de sorte qu’il ne puisse plus bouger. Iakov Zevedaïinitch fit tourner ses doigts encore une fois dans la blessure et, cette fois, les contorsions de l’homme, bien que plus intenses, furent arrêtées par les deux vampires qui le tenaient fermement.
    Iakov Zevedaïinitch enfonça les doigts encore et encore dans la plaie, chaque coup lui apprenant comment rendre plus intense la douleur de sa victime. Ce faisant, il échangeait des regards avec les deux autres, recherchant leur assentiment et savourant en riant l’approbation qu’il y trouvait. Piotr appela Iouda d’un ton qui, dans une vie normale, aurait pu signifier «Allez, viens, l’eau est bonne. » Iouda se joignit à eux comme s’il flânait. Il avait dans la main un fin bâton de bois. Il l’avait peut-être ramassé par terre ou arraché d’un arbre ou d’un buisson en passant, mais il était long et effilé, et il avait une pointe inégale et dentelée. Iouda le fit pénétrer dans la blessure au flanc de l’homme et, en même temps, il le tourna comme un tire-bourre de pistolet. L’homme hurla de douleur et Iouda s’adressa à lui en

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