Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
Vom Netzwerk:
diriger vers la source d’un bruit.
    — Prenez encore de l’eau-de-vie !
    La voix venait de derrière moi. Un homme grand et massif se tenait un peu à distance du feu, fixant ses flammes dansantes, respirant dans sa chaleur par des narines larges et poilues. Sur la table à côté de moi se trouvait un verre de liqueur sombre, avec une bouteille à côté. Je bus et l’homme le remplit de nouveau pour moi.
    — Merci, dis-je, buvant encore.
    — Vous êtes bien loin du reste de vos troupes, dit-il.
    — Comment saviez-vous que j’étais un soldat ? demandai-je.
    — Vous portez une épée, même si vous n’avez pas d’uniforme.
    — Comment saviez-vous que je n’étais pas français ?
    — Je ne le savais pas jusqu’à ce que vous ayez parlé, expliqua-t-il, posant doucement sur la table à côté de lui un pistolet armé, mais maintenant je sais.
    Le fait que nous parlions tous les deux russe était aussi rassurant pour moi que ça l’était pour lui. Aussi loin à l’ouest, j’aurais tout aussi bien pu me trouver dans une maisonnée polonaise, où un soldat russe aurait peut-être reçu un accueil moins chaleureux.
    Les chiens tournèrent la tête en direction de la porte. Un autre homme entra, plus jeune que le premier mais de la même constitution puissante.
    — Il est donc réveillé, dit le nouvel arrivant.
    — Oui, répondit l’autre, et il semble être dans notre camp, même s’il ne m’a toujours pas dit ce qu’il fait ici.
    — Je suis censé retrouver quelqu’un, expliquai-je. Nous sommes à Yourtsevo ?
    — Oui, dit l’homme le plus âgé.
    — Il y a une ferme à environ une verste au nord d’ici, poursuivis-je, en direction de Mejevo.
    — Plus maintenant. Elle a brûlé.
    — Les Français ? demandai-je.
    — Même pas les Français. Elle a brûlé il y a plus d’un an.
    — Je vois. Je pense que mon ami va quand même essayer de m’y retrouver.
    — Nous n’avons vu personne. Remarquez, par ce temps, quelqu’un peut passer devant le village et ne jamais le voir – ou traverser le village sans qu’on le voie jamais. Vous avez eu de la chance que les chiens repèrent votre odeur.
    — On a vu de la fumée, là-bas, l’autre jour, Pa, déclara le plus jeune homme.
    — Quand ? demandai-je.
    — Hier, ou avant-hier.
    — Je dois aller le retrouver, dis-je en me levant de ma chaise.
    — Pas ce soir, non, dit l’homme le plus âgé. (Il posa une main charnue sur mon épaule et me repoussa dans mon siège avec une force énorme et désinvolte, qui me rappela la force que le vampire Pavel avait utilisée pour me maintenir contre le mur. Lorsque l’homme bougea, ses chiens se levèrent prestement et découvrirent silencieusement leurs dents.) Vous irez dans la matinée, me dit-il fermement.

    Je passai la nuit dans le siège où j’avais été assis, me délectant de la chaleur que me procuraient les fourrures et le feu. Je fus éveillé tôt lorsqu’une femme – je présumai, à son âge, qu’il s’agissait de l’épouse du plus âgé – vint alimenter le feu. Plus tard, elle me fit signe de passer dans une autre pièce, où je partageai un petit déjeuner silencieux avec elle, son mari et son fils.
    Peu de temps après l’aube, le chef de la maisonnée se tourna vers moi.
    — Vous envisagez toujours d’aller jusqu’à la ferme ? demanda-t-il.
    — Je le dois, répondis-je.
    — Eh bien, je ne vais pas vous proposer de venir avec vous, mais je vais vous montrer la route. Elle n’est pas loin mais, par ce temps, elle est traîtresse. Vous devriez laisser ici votre cheval et y aller à pied.
    — Mon cheval est vivant ? demandai-je avec surprise.
    Je ne l’avais même pas envisagé.
    — Pourquoi ne le serait-il pas ? Il était en bien meilleur état que vous quand nous vous avons trouvés.
    Je remis mon manteau et mon chapeau, et nous sortîmes. Le village n’était pas grand et les bâtiments semblaient se blottir les uns contre les autres pour se protéger du froid de l’hiver. Il avait cessé de neiger et le vent était plus léger qu’il l’avait été, mais il était toujours extrêmement froid. Nous suivîmes l’unique rue principale jusqu’à la sortie du village.
    — Voilà la route, me dit l’homme en montrant du doigt un chemin dont on ne pouvait discerner qu’un vague creux entre les arbres. Ce n’est qu’à une verste environ. Il reste encore assez de bâtiments pour que vous puissiez la reconnaître, à moins que la neige les ait

Weitere Kostenlose Bücher