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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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d’ici à cheval. Il était plausible que Dimitri s’y rende, et c’était donc là que j’allais le suivre.
    Ma décision prise, je repliai les jambes pour me relever. Ce faisant, je déplaçai la neige à côté de la bûche sur laquelle j’étais assis, révélant quelque chose qui brillait dans la lumière du soleil. Je me penchai en avant et dégageai un peu plus de neige pour découvrir que c’était une fine chaîne en argent, du genre utilisé pour un collier ou un bracelet. Je la sortis de la neige et constatai qu’elle était prise sous l’une des branches rabougries qui saillaient du rondin. Tandis que je dégageai un peu plus la neige, je me levai soudain d’un bond, le souffle coupé par la surprise.
    Ce n’était pas une branche ; c’était une main humaine.
    Je n’avais pas été assis sur un rondin, mais sur le cadavre gelé et rigide d’un homme.

Chapitre 29
    Avant même d’avoir enlevé toute la neige, je savais que c’était Dimitri. Son corps était, en fait, allongé à côté du rondin sur lequel il avait dû être assis. Une fois qu’il s’était effondré, la neige de la tempête avait dû les recouvrir tous les deux, les faisant apparaître comme un seul objet. J’essuyai la neige de sa barbe, de ses cheveux et de ses yeux pour révéler son visage. Ses lèvres et ses yeux étaient serrés et son expression ne trahissait aucune agonie, juste la solide détermination d’un homme confronté à une nuit dans le froid.
    La chaîne en argent qui avait été l’indice initial de la présence de Dimitri pendait encore de sa main fermement serrée. Je dépliai ses doigts un à un et découvris à l’intérieur l’icône que je lui avais donnée la dernière fois que nous avions parlé, juste après que nous eûmes enterré Maxime. Il s’avérait que j’avais eu raison et Domnikiia tort. Elle ne lui avait pas offert la moindre protection face à la mort. Je décidai de ne pas m’exposer moi-même au froid en la remettant autour de mon cou. Au lieu de cela, j’enroulai la chaîne autour de la petite image du Christ et la mis dans ma poche.
    Il n’y avait aucune blessure visible sur le corps de Dimitri ; aucune, assurément, à son cou. Dimitri avait, comme tant d’envahisseurs français en fuite, succombé à l’ennemi le plus terrifiant, l’hiver russe – un ennemi plus puissant, plus fiable et beaucoup plus impitoyable que les Opritchniki le seraient jamais.
    Une question subsistait. Dimitri avait-il capturé Foma, comme il l’avait fomenté ? Je regardai les autres rondins qui gisaient à côté du feu éteint d’un œil nouveau. Chacun pouvait être vu, à travers la neige épaisse, comme un corps tordu, rampant sur le sol dans les affres de la mort. Lorsque mes yeux tombèrent enfin sur le corps de Foma, la forme d’un homme apparut indubitablement. Une fois qu’était entrée dans mon esprit l’idée que cela pouvait être un corps, ce que je voyais ne pouvait être interprété différemment.
    Foma gisait face contre terre. Un nodule qui saillait de son dos, à peu près au niveau de ses hanches, devait être ses mains, attachées derrière son dos par Dimitri lorsque le vampire avait été capturé. Cela me surprit que son corps puisse subsister à la lumière du jour. J’avais vu les effets du soleil sur Piotr et Iakov Zevedaïinitch, et je savais qu’il ne devait pas en rester grand-chose. Je ne pus que supposer que la neige assurait une protection suffisante pour son corps face aux rayons du soleil ou que, une fois qu’il était mort de froid et que son corps avait gelé, il était impossible au soleil d’avoir le moindre effet dessus.
    Le cadavre était à quelque distance de celui de Dimitri, près de la maison brûlée. Il semblait que Foma ait été en train de ramper – ou plutôt de se tortiller, ses pieds et ses mains étant ligotés – pour s’éloigner de Dimitri et se diriger vers la sécurité relative de la maison. Peut-être Dimitri avait-il cédé au froid avant Foma et celui-ci avait saisi l’occasion pour s’échapper, bien que je ne sache pas dans quelle direction il aurait pu s’enfuir. Cela n’avait aucune importance. Forma était lui aussi devenu un bloc de chair solide et gelée avant d’avoir pu parcourir la moindre distance.
    Je poussai les restes de Forma dans la neige, de la pointe de mon épée. Il était tout à fait solide, comme de la pierre ou de la glace. Deux jours dehors par ce temps pouvaient transformer en

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