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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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mon sabre s’avéra de loin l’arme la plus efficace, aidé peut-être d’une unique volée de tirs de pistolet précédant chaque attaque.
    Finalement, les Français comprirent le danger que nous représentions pour eux. Le troisième régiment de cavalerie se détourna du centre français et contre-attaqua. Une fois l’effet de surprise passé, nous fûmes nettement moins efficaces. Le troisième régiment de cavalerie nous contraignit à une forme de bataille plus orthodoxe, ce qui, en retour, soulagea les Italiens et les Bavarois d’une partie de la pression et leur donna le temps d’organiser correctement leur propre défense. Des tirs de mousquets commencèrent à décimer nos rangs. Les Cosaques continuaient sans relâche à se jeter sur l’ennemi, mais à chaque attaque nous payions un tribut de plus en plus lourd. Les hommes tombaient tout autour de moi bien avant que nous soyons suffisamment proches pour utiliser nos sabres. À ce moment-là, j’avais envie d’être de nouveau parmi mes camarades chez les hussards, où quelques mots rapides de ma part auraient pu nous réorganiser en rangs et nous rendre bien plus efficaces. Mais les Cosaques n’étaient pas familiers de cela et ils en payaient le prix.
    Le sergent, qui avait chevauché à mes côtés tout du long, fut abattu d’une balle dans le cou. Le sang gicla en cascade de sa bouche quand il tenta de parler, et il tomba alors à terre où les sabots des montures de ses camarades achevèrent rapidement, en le piétinant, le travail commencé par la balle. J’ordonnai de battre en retraite, mais c’était un commandement auquel ils étaient nettement moins enclins à obéir qu’à une attaque. J’allais et venais à cheval, giflant hommes et montures du plat de mon épée jusqu’à ce que, finalement, ce qu’il restait d’eux, peut-être trente de la cinquantaine de départ, obéisse.
    Ce ne fut pas longtemps après cela qu’une retraite générale – pour les troupes de Platov aussi bien que pour celles d’Ouvarov – fut ordonnée. Nous retournâmes à notre position d’origine sur le flanc droit russe, traversant une dernière fois la rivière. Là, calmement en selle sur son cheval, se trouvait une silhouette familière : Vadim Fiodorovitch. Il ne dit rien mais son attitude me rappelait mon père m’ordonnant d’arrêter de jouer avec mes amis parce que mon tuteur m’attendait. À travers la foule de cavaliers, j’aperçus également le général Ouvarov. Celui-ci chevaucha dans ma direction.
    — Nous avons reçu l’ordre de rejoindre Koutouzov à Gorki. (Gorki était un village situé à environ deux verstes à l’est de Borodino, où le général Koutouzov avait établi son quartier général.) Il semble qu’ils aient besoin de renforcer le centre.
    Je hochai la tête en direction de Vadim. Ouvarov se tourna et l’étudia un moment, puis lui adressa un rapide salut de reconnaissance.
    — Je vois, dit-il. (Il se détourna de moi et fit l’inventaire de ses troupes. Ses effectifs étaient bien réduits par rapport à ce qu’ils avaient été le matin même, et de nombreux soldats n’étaient pas en état de combattre.) Dieu du ciel ! marmonna-t-il. Nous ne pourrons jamais les empêcher d’arriver à Moscou, maintenant.
    Je songeai à citer les objections de mon sergent quant aux jurons sur le champ de bataille, mais je décidai que ma relation avec le général était déjà assez tendue. De surcroît, la réserve du sergent ne lui avait pas porté la moindre chance ce jour-là. Vadim avait déjà fait faire demi-tour à son cheval et s’en allait. Je m’en fus à sa suite.

    — Un signe de Max ? demandai-je après que nous eûmes discuté de ce que nous avions fait depuis notre dernière rencontre.
    Sa journée avait été plus calme que la mienne. Il avait rapporté ce que nous avions découvert dans le camp français puis s’en était allé observer la bataille. Plusieurs des gardes avaient mentionné mes activités, il n’avait donc eu aucun mal à me retrouver.
    — Personne ne semble avoir eu de ses nouvelles, mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que quiconque en ait. Si Max s’en est tenu au plan, contrairement à nous, il devrait être à l’est d’ici. Chalikovo est l’endroit le plus probable dans la liste. Nous devrions nous y rendre aussi.
    Nous chevauchâmes jusqu’à Chalikovo, les bruits de la bataille s’éloignant de plus en plus mais restant toujours audibles derrière nous. Il

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