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Douze

Titel: Douze Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jasper Kent
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retourner pour regarder, je fus entouré de cavaliers ; des Cosaques – de la voïsko d’Astrakhan, si j’en croyais leur allure. Mais ils étaient en pleine retraite, presque en débandade. Ils traversèrent la rivière sans même prendre la peine de s’arrêter, m’ignorant et galopant autour de moi. Parmi eux se trouvaient plusieurs chevaux qui avaient désarçonné ou perdu leurs cavaliers. Ils avaient initialement été pris dans la frénésie de leurs compagnons d’étable, mais ils commençaient maintenant à ralentir. Je saisis le harnais de l’un d’entre eux et me hissai sur son dos, l’éperonnant pour rattraper le reste du groupe. Je jetai un coup d’œil derrière moi et j’aperçus ce qu’ils fuyaient – un escadron de cavalerie bavaroise lancé à leur poursuite au grand galop. Je ne cherchai pas à les attendre. Une fois la rivière traversée, il me fut facile de doubler la cohue désorganisée puis de faire tourner mon cheval pour leur faire face.
    — Ressaisissez-vous ! hurlai-je, mais je soupçonnai que ce qui provoqua leur arrêt était davantage la nécessité d’éviter une collision avec moi que l’ordre que je leur avais donné.
    Une fois qu’une dizaine d’entre eux se furent immobilisés et rassemblés autour de moi, un semblant d’ordre était revenu et la plupart des autres firent demi-tour pour se joindre à nous. Quelques-uns disparurent à l’horizon au galop, mais je n’avais pas le temps de m’en préoccuper. Il en restait quasiment cinquante à mes côtés. Je tirai mon sabre et chargeai en direction des Bavarois, avec un rugissement incohérent.
    L’espace d’un instant, je ne fus pas certain que les Cosaques allaient me suivre, mais je me retrouvai rapidement entouré de cavaliers chevauchant à mes côtés, derrière moi et même, pour quelques-uns, devant moi. En quelques secondes, nous fûmes sur les Bavarois. Nos deux escadrons se heurtèrent puis se mêlèrent sans la moindre résistance, comme deux gouttes d’eau fusionnant en une seule. Toutefois, au sein de cette nouvelle goutte d’eau unique, la bataille faisait rage. Je combattis avec mon sabre, comme bon nombre des Cosaques, mais d’autres tirèrent au pistolet à courte portée. L’ennemi disposait des mêmes armes et, si les deux parties se valaient au tir au pistolet, c’est une arme avec laquelle on ne peut tirer qu’une seule fois. Après cela, les Cosaques montrèrent bien plus de dextérité – et de sauvagerie – dans le maniement de leurs lames.
    Même au plus fort de la bataille, je les comparais aux Opritchniki ou, du moins, à la façon dont j’avais imaginé notre collaboration avec eux. J’avais supposé qu’ils auraient besoin d’être dirigés mais, une fois l’orientation donnée, qu’ils se battraient aux côtés de leurs gradés russes comme des héros. Mais ce n’était pas ainsi que les choses avaient tourné. Les Opritchniki nous avaient abandonnés et, lorsqu’ils combattaient effectivement, ils se comportaient en couards, aussi bien lors de leur embuscade à la ferme que, plus tard, lorsqu’ils infiltrèrent le camp français. C’était, par contraste, une bataille honorable aux côtés de ces Cosaques, même si leurs coutumes me paraissaient aussi étranges que celles des Valaques.
    Je n’entendis pas les Bavarois sonner la retraite mais, en un clin d’œil, les deux gouttes d’eau se séparèrent et l’ennemi était en fuite. Je chargeai à leur poursuite, enivré par l’excitation de l’affrontement.
    — Revenez et battez-vous, nom de Dieu ! entendis-je une voix hurler, avant de comprendre que c’était la mienne.
    Au même instant, je sus qu’il était insensé de poursuivre. Nous nous dirigions de nouveau vers Loguinovo, où j’avais constaté la présence d’autres Bavarois, bien trop nombreux pour que nous puissions jamais vaincre. Je fis volter mon cheval et les Cosaques me suivirent. Une fois que nous eûmes traversé la Kolotcha pour la troisième fois en quelques minutes à peine, nous ralentîmes au trot et je demandai au sergent de nous ramener à leur camp.
    Il nous dirigea vers le sud-est, puis s’adressa à moi.
    — C’était très impressionnant, commandant. Après que nous avons perdu notre lieutenant, j’ai cru que c’en était fini de nous.
    — Merci.
    J’étais trop essoufflé pour parler davantage. Il y eut quelques instants de silence avant qu’il prenne de nouveau la parole.
    — Juste une chose, commandant.
    —

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