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Eclose entre les lys

Eclose entre les lys

Titel: Eclose entre les lys Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Chantal Touzet
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(seins)
    Item : Le lippion recoquillé (le poil)
    Item : Le pouvant débiffé (vulve)
    Item : Le barbidan écorché (clitoris)
    Item : Le guilboquet fendu (vagin)
    Item : L’arrière-fosse ouverte (l’hymen)
    Item : L’entrepet ridé (périnée)
    Item : La Dame du milieu retirée (col de
l’utérus)
    Le tout vu et visité feuillet par feuillet, avons
trouvé trace de violence, et ainsi nous dites matrones certifions être vrai.
    Extraits du procès-verbal
    — Ya ! Ya !
    — Ira ! Ira !
    Et l’épervier est lancé dans la touffeur de la
mi-août.
    — Ira ! Ira !
    Les sabots des chevaux à plein galop arrachent par
gros paquets la terre des chaumes à quelques toises des remparts du château de
Beauté-sur-Marne.
    Le grand lièvre fuit en bonds désespérés, fantastiques.
Une feinte. Et son corps se détend dans l’espace, crêté des pointes noires de
ses hautes oreilles dressées, puis on ne voit plus que la touffe blanche de son
cul. Il feinte encore alors que s’abat l’oiseau de proie. Deux cris de dépit
éclatent, suivis de grands éclats de rire, le rire fuselé d’Isabelle, et celui
qui détonne entre aigu et grave d’une voix en pleine mue : le rire de
Louis de France, duc d’Orléans.
     
    Le lièvre quitte les hauts chaumes en direction
des fourrés de l’orée du bois où il disparaît.
    Isabelle et Louis lâchent les freins, laissant
leurs montures se remettre à leur guise. Ils rient comme des fous, penchés sur
le col des chevaux qui se sont mis à caracoler, comme pris, eux aussi, d’une
frénésie joyeuse.
    — Quel beau cadeau m’as-tu fait là, gentil
beau-frère ! Ton épervier est plus lourd qu’une buse.
    L’oiseau, ailes grandement déployées, piétine une
touffe d’herbe, la griffant de ses serres, cherchant dans la motte la réalité d’une
proie. Dépité, il ouvre largement son bec sur une langue crochetée, rose et
pointue, prêt à becquer.
    — Volauvent n’est pas habitué au poing de
femelle ! lance Louis du haut de son cheval. C’est mon fou Capucine qui l’a
dressé.
    Au même moment, l’oiseau s’arrache du sol et s’envole
en direction du petit bois où s’est réfugiée sa proie manquée.
    — Nous n’aurions pas dû rire, répond Isabelle
en suivant l’oiseau des yeux. Nous l’avons vexé. Les éperviers sont ombrageux.
    — Bah, il reviendra ! Il est si
maladroit que la faim le fera bien sortir du bois.
    Volauvent se perche sur la plus haute branche d’un
jeune chêne et lance un cri d’aigre colère.
    Louis était arrivé deux jours auparavant au
château de Beauté-sur-Marne, où la reine s’était réfugiée après le départ de
Charles VI, sans avoir consenti à revoir ce dernier. L’immense armée
royale, toutes bannières déployées, était partie pour les États du nord, afin
de châtier les trois garnisons gantoises qui s’étaient amassées au petit port
de Damme. Le jeune prince avait accompagné son frère le roi jusqu’à Lille.
    Ce changement fraternel et affectueux, il le
devait à son précepteur, le cardinal de Laon, Pierre Aycelin de Montaigu.
Après les noces, il avait été tant frustré des joutes annulées et d’Isabelle
tenue hors de vue qu’il n’en avait pas décoléré. Avec patience, le cardinal de Laon
avait transformé l’enfant jaloux et capricieux en stratège plus patient.
    « Il ne servira guère à monseigneur de se
mettre contre le roi. Il vous aime et grâce en soit rendue au ciel, il ne s’est
encore jamais rendu compte de vos animosités. Faites-vous son allié ! Rapprochez-vous
de lui autant qu’un frère doit l’être de son frère. Vous êtes duc d’Orléans, il
est le roi. Affectez de l’aimer. Il vous rendra puissant. »
    Ce prince était intelligent. Sa jeunesse s’ouvrit
à la composition. Il accompagna donc Charles VI jusqu’à Lille en bon petit
frère affectueux. Il en revint lieutenant général du royaume de France, un
titre ronflant qui le gonfla d’orgueil. En outre, le roi lui recommanda la
reine Isabelle en son absence. « Je ne saurais y manquer », lui
avait-il assuré avec jubilation. Et au moment des adieux, le souverain lui
avait glissé à l’oreille avec un air mystérieux :
    — Doux petit frère, je songe à te marier très
noblement, et avant peu, et si Dieu le veut, tu seras roi.
    Le duc d’Orléans avait alors compris tout le
profit qu’il y avait à jouer de l’amitié. Il saurait s’en souvenir. Le cardinal
de Laon était

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