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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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nomenclatures horticoles, s'était procuré le catalogue de Lencézeure et, pour les descriptions rituéliques, car la messe tient une place aussi considérable dans l'ouvrage que l'énumération florale, il ne manquait pas de suivre, le paroissien d'une main, le crayon de l'autre, les offices à Sainte-Marie-des-Batignolles.
    Le digne abbé Porte, curé de la paroisse, avait en lui un fidèle, jusque-là ignoré, qui donnait un exemple fort édifiant. On parlait même de lui offrir une place au banc d'oeuvre, songez donc ! un homme de lettres connu, et passant pour incrédule, qui revenait au Seigneur ! Un jour, l'assidu et pieux chrétien ne reparut plus à l'église : la Faute de l'abbé Mouret était terminée, et, vaguement, la pensée de Zola se tournait vers les cabarets où Coupeau l'attirait.
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    Mais, avant l'Assommoir qu'il rêvait, qu'il cherchait, en piétinant le sable de la plage de Saint-Aubin, il publia un autre roman, le sixième de la série. Il abandonnait les curés, les personnages intimes, pour mettre en scène des hommes politiques, et le chef de l'État français avec son chien Nero et ses courtisans. C'était assez hardi de faire figurer, quelques années à peine après Sedan, Napoléon III dans un roman. Est-ce à ce personnage impopulaire, odieux même, ou au peu d'intérêt qu'avait pour ce public trop proche la représentation d'un monde politique dont on venait à peine d'être débarrassé dans un sanglant cataclysme, qu'il faut attribuer l'insuccès de Son Excellence Eugène Rougon, mais ce roman est un des moins connus et des moins vendus de toute la série.
    C'est la Curée, affaiblie d'intensité et de mise en scène, plus restreinte. Son Excellence Eugène Rougon est un de ces romans à demi politiques, où l'histoire se trouve mêlée à la satire. On a assez justement rapproché différentes scènes de Son Excellence, de quelques-uns des tableaux du roman à clef d'Alphonse Daudet, le Nabab.
    Les silhouettes des personnages secondaires de l'oeuvre sont tracées assez nettement pour qu'on cherche à mettre un nom au-dessous de chaque type. Cependant, je ne crois pas qu'on puisse exactement fournir la légende individuelle, au bas de chaque portrait de cette galerie. En réalité, les Kahn, les Béjuin, les Charbonnel, sont des figures composites où le romancier, usant de son droit, a fondu différents traits épars chez plusieurs de ses contemporains.
    Les scènes d'intérieur, où l'on voit le ministre en proie à ses amis, dévoré par eux, et, à tout instant, accusé d'ingratitude par ces tyrans du bienfait, sont  d'une observation très juste et d'une couleur absolument historique. Cet entourage véreux et compromettant de Son Excellence Eugène Rougon, ce n'était pas seulement le ministre, mais aussi le maître qui le subissait. Les échos des Tuileries ont souvent répété de singulières histoires, où des individus, infimes et crapuleux, parlaient en maîtres dans le cabinet impérial, et se faisaient grassement payer d'anciens services honteux, armés qu'ils étaient d'une intimité compromettante et de souvenirs inquiétants. Sur la figure fantasque et toute d'exception de Clorinde, on pourrait mettre le nom d'une grande dame cosmopolite, qui n'était pas mariée à un ministre français, et dont les ébats, à Compiègne, aux Tuileries et ailleurs,-notre Paris, pour cette aristocratique catin, n'était qu'un cabaret,-ont longtemps défrayé la chronique scandaleuse. Mais le grand, le véritable intérêt de ce livre gît dans ces scènes saisissantes : le dernier jour de Rougon au ministère, l'intérieur de la marquise Balbi et de sa fille, les réceptions de Compiègne, le voyage officiel dans les Deux-Sèvres, et surtout la puissante description du baptême du Prince Impérial.
    La foule, la rumeur, le bruit, l'entassement des têtes aux fenêtres et sur les boulevards, les propos des badauds, le défilé, les soldats, les dames d'honneur, les prêtres, les cloches, les salves, les baïonnettes luisantes, la gloire enfin de cet empire de boue, de sang et d'or à son apogée, «flottant dans la pourpre du soleil couchant, tandis que les tours de Notre-Dame, toutes roses, toutes sonores, semblaient porter très haut, à un sommet de paix et de grandeur, le règne futur de l'enfant baptisé sous leurs voûtes», telle est cette page d'histoire, qui a l'ampleur d'une fresque, le pittoresque d'une chronique, et le mordant

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