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Emile Zola

Emile Zola

Titel: Emile Zola Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edmond Lepelletier
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cherchent. Les ruines romaines sont sans intérêt, des fûts et des vieilles pierres quelconques. À Orange et à Nîmes, nous avons des vestiges de l'architecture et de la civilisation romaines plus importants.
    Tout est neuf, à Rome, ou vieillot. L'antique a disparu. Les habitants eux-mêmes reconnaissent qu'ils n'ont rien de commun avec les premiers possesseurs de l'emplacement compris entre les sept collines : ils ont effacé, avili, jusqu'au souvenir de la Rome antique, en appelant le Forum le champ aux Vaches, campo Vaccino, et le Capitole le champ d'huile ou de colza, Campioglio. Ô Manlius ! ô Cicéron !
    Zola a beau user d'un de ces leitmotiv qui lui sont habituels, et faire répéter par tous ses personnages, même par le pape, que les pontifes chrétiens sont les héritiers directs des Césars, que les cardinaux, les prélats, sont toujours les enfants du vieux Latium, qu'ils se drapent dans leur pourpre comme la lignée des Auguste, rien n'est plus faux. Les Italiens, en deçà et au delà du Tibre, n'ont ni une goutte de sang, ni une cellule cérébrale des anciens occupants du sol sabin. Le soc des guerriers l'a trop profondément remué, ce champ ouvert à toutes les invasions, pour qu'on y retrouve les racines primitives et les souches ancestrales. Le sang étranger a fait sa transfusion et circule dans les veines de ces races renouvelées. Zola semble croire que l'absolutisme est une question de localité, de terroir césarien, un legs atavique de la Rome impériale.
    C'est une erreur historique. La domination de l'Église est au-dessus, et à part de la souveraineté historique des empereurs. C'est un pouvoir qui remonte plus haut, vers la source des âges. La suprématie du prêtre se retrouve au commencement des périodes historiques. Dans la société aryenne, le brahmane était supérieur au guerrier, au roi, et le Kschâtrya, s'il voulait s'élever, devenir un véritable chef, atteindre le sommet de la hiérarchie védique, devait commencer par s'humilier devant la caste sacerdotale, et, comme le roi Vicvamitra, se faire ascète pour monter au trône brahmanique.
    Zola a méconnu cette loi historique, lorsqu'il a fait, de la passion dominatrice de l'Église et de ses chefs, une question d'ethnographie : l'Église est absolutiste en soi, et le despotisme, c'est sa vie même. Transportez le pape de Rome à Chicago, comme il en a été un instant question, il y sera tout aussi «Imperator». Les papes d'Avignon furent aussi césariens que ceux qui ne quittèrent jamais Rome. C'est l'Église, et la Papauté la résumant, qui sont absolues, qui rêvent la domination du monde ; la ville, où l'hégémonie catholique trône, n'est pour rien dans cette insatiable convoitise de la puissance suprême.
    La donnée du roman de Rome, le prétexte à descriptions, le fil conducteur dans les rues romaines, est la venue au Vatican de l'abbé Pierre Froment, prêtre français, suspect de tendances hétérodoxes, auteur d'un livre déféré à la Congrégation de l'Index, intitulé la Rome Nouvelle. L'auteur est engagé à défendre, en personne, son ouvrage et à solliciter une audience du pape. Il a cru naïvement exprimer les idées du pape, le Léon XIII soi-disant républicain, le Léon XIII prétendu socialiste, qu'on montrait faisant commerce d'amitié avec la démocratie de France et d'Amérique.
    La Rome Nouvelle de l'abbé Froment sera la ville de la religion idéale.
    La papauté renoncera à toute préoccupation du temporel, elle sera toute spiritualisée. Plus de mômeries ridicules, comme les jongleries lucratives de Lourdes. Et puis, la religion serait expurgée de toutes ses impuretés mercantiles, le culte deviendrait simplifié, le dogme serait amené à une conciliation avec la science, avec la raison. La religion apparaîtrait alors comme un état d'âme, une floraison d'amour et de charité. Enfin, le pape, entendant, du fond du Vatican, le craquement des vieilles sociétés corrompues reviendrait aux traditions de Jésus, à la primitive Église ; il se mettrait du côté des pauvres.
    Toutes ces fantaisies politico-religieuses, que l'abbé Froment a formulées dans son bouquin, il les rabâche, par la plume de Zola, grand amoureux des redites, à tout un auditoire de prélats, de cardinaux, de jésuites, et, finalement, au pape, dans une audience presque secrète, qui est le morceau capital du volume, la meilleure page.
    L'abbé Froment, personnage tracé d'un dessin mou, prêtre

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