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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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dépendre de l’agence de Camp McDowell, sur la rive ouest du Rio Verde, ce qui ne l’empêchait pas de trouver les Tuniques Bleues d’une grande perfidie. Un jour, sans aucune raison, un officier lui avait tiré dans le dos avec des plombs de chevrotine. En outre, il était pratiquement sûr que le médecin du comptoir avait tenté de l’empoisonner. Depuis, il prenait soin de ne pas s’approcher de Camp McDowell.
    Le commissaire Colyer arriva à Camp McDowell fin septembre, investi du pouvoir d’utiliser les soldats pour établir des relations avec Delshay. En dépit des drapeaux blancs, signaux de fumée et autres feux nocturnes auxquels les pelotons de cavalerie et d’infanterie eurent largement recours, Delshay refusa de répondre avant d’avoir vérifié la sincérité des intentions des Tuniques Bleues. Lorsque enfin il accepta de rencontrer le capitaine W. N. Netterville à Sunflower Valley le 31 octobre 1871, Colyer était retourné à Washington faire son rapport. Un exemplaire des demandes de Delshay lui fut envoyé.
    « Je ne veux plus courir dans les montagnes, expliquait le chef, je veux conclure un grand traité (…). Je tiendrai parole jusqu’à ce que les pierres fondent. » Delshay refusait toutefois de retourner avec son peuple à Camp McDowell. Ce n’était pas un bon endroit (après tout, n’avait-il pas été blessé et empoisonné là-bas ?). Les Tontos préféraient vivre à Sunflower Valley près des montagnes, où ils pourraient ramasser des fruits et chasser. « Si le grand capitán de Camp McDowell n’établit pas un comptoir là où je lui dis, je ne pourrai rien faire de plus, car Dieu a créé l’homme blanc et Dieu a créé l’Apache, et l’Apache a droit à cette terre tout autant que l’homme blanc. Je veux un traité qui durera, afin que Blancs et Apaches puissent parcourir ce pays sans problème ; dès que le traité sera conclu, je veux un papier qui me permettra de voyager dans tout le pays en tant que blanc. Je poserai une pierre quelque part pour montrer que quand elle fondra, le traité sera rompu (…). Si je signe un traité, j’exige que le grand capitán vienne me rencontrer à chaque fois que j’en ferai la demande, et j’agirai de même quand il voudra me voir. Si nous concluons un traité et que le grand capitán ne tient pas ses promesses, je déposerai ses paroles dans un trou et les couvrirai de poussière. Je promets qu’une fois le traité signé, les Blancs pourront sortir leurs chevaux et leurs mules sans que quiconque cherche à les prendre, et au cas où les Apaches voleraient ne serait-ce qu’une seule de leurs bêtes, je me couperai la gorge. Je veux conclure un grand traité, et si les Américains le rompent, je ne veux plus avoir de problème ; les Blancs iront d’un côté et moi de l’autre (…) Dis au grand capitán à Camp McDowell que j’irai le voir dans douze jours. »
    C’est à Cañada Alamosa, une agence établie par le Bureau des Affaires indiennes à soixante-dix kilomètres au sud-ouest de Fort Craig, au Nouveau-Mexique, que Colyer faillit enfin rencontrer Cochise. En parlant avec deux membres de la bande de Cochise, il avait appris que les Chiricahuas étaient allés au Mexique, mais que comme le gouvernement mexicain offrait trois cents dollars par scalp apache, ils avaient été attaqués dans les montagnes de Sonora. Ils s’étaient alors dispersés pour regagner peu à peu leurs vieux bastions de l’Arizona. Quant à Cochise, il se trouvait quelque part dans les Dragoon Mountains.
    Un messager fut envoyé à sa recherche, mais en arrivant dans le Territoire de l’Arizona, l’homme tomba sur le général Crook, lequel lui refusa le droit de se rendre dans le village de Cochise et lui ordonna de retourner sur-le-champ au Nouveau-Mexique.
    Crook voulait être celui qui capturerait Cochise. Pour cela, il ordonna à cinq compagnies de cavaliers de passer au peigne fin les Chiricahua Mountains afin de le trouver – mort ou vif. Cochise échappa aux soldats de Loup-Gris – c’était ainsi que les Apaches appelaient le général Crook – en se réfugiant au Nouveau-Mexique. De là, il envoya un message au général Gordon Granger, le Chef-Étoiles à Santa Fé, l’informant qu’il le rencontrerait à Cañada Alamosa pour des négociations de paix.
    Granger arriva avec une petite escorte dans une ambulance tirée par six mules. Cochise l’attendait. Les préliminaires furent brefs, les deux hommes

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