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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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rien ; je ne vous mentirai pas, pas plus que vous ne mentirez. »
    Quand fut abordée la question de l’emplacement de la réserve chiricahua, Granger expliqua que le gouvernement voulait déplacer l’agence de Cañada Alamosa et l’installer à Fort Tularosa dans les Mogollons. (Trois cents Mexicains s’étaient installés à Cañada Alamosa, demandant à ce qu’on leur octroie des terres.)
    « Je veux vivre en paix ici dans ces montagnes », protesta Cochise. « Je refuse d’aller à Tularosa. C’est trop loin. Dans les montagnes là-bas, les mouchent dévorent les yeux des mustangs. C’est là que vivent les mauvais esprits. J’ai bu l’eau d’ici, et elle m’a apaisé ; je ne veux pas quitter ces lieux »
    Le général Granger déclara qu’il ferait son possible pour persuader le gouvernement de laisser les Chiricahuas vivre à Cañada Alamosa, près de ses ruisseaux d’eau claire et fraîche. Cochise promit quant à lui de vivre, lui et son peuple, en paix avec leurs voisins mexicains, promesse qu’il tint à la lettre. Pourtant, quelques mois plus tard, le gouvernement ordonna le déplacement de tous les Apaches de Cañada Alamosa à Fort Tularosa. Dès qu’il eut vent de cet ordre, Cochise s’envola avec ses guerriers. Les Indiens se divisèrent en petits groupes et trouvèrent de nouveau refuge dans leurs montagnes sèches et rocailleuses du sud-ouest de l’Arizona. Cette fois-ci, Cochise était bien décidé à y rester. Que Crook vienne le chercher s’il y tenait ; lui, Cochise, le repousserait à coup de pierres si nécessaire, et alors, avec la volonté de Dieu, ces mêmes pierres retomberaient sur lui et recouvriraient son corps.
    En septembre 1872, la Saison-où-on-rentre-le-maïs, Cochise commença à recevoir des rapports de ses guetteurs faisant état d’un petit groupe de Blancs qui approchaient de son bastion. Ils voyageaient dans l’un des chariots que l’armée utilisait pour transporter les blessés. D’après les guetteurs, Tom Jeffords, alias Taglito (Barbe-Rouge), était avec eux. Taglito – Cochise ne l’avait pas vu depuis longtemps.
    Autrefois, alors que Cochise et Mangas étaient partis en guerre contre les Tuniques Bleues, Tom Jeffords avait obtenu un contrat pour le transport du courrier entre Fort Bowie et Tucson. Mais les guerriers apaches avaient tendu tellement d’embuscades à Jeffords et à ses messagers qu’il avait failli renoncer. Un jour, l’homme à la barbe rouge vint seul au village de Cochise. Il descendit de cheval, défit son ceinturon et le donna ainsi que ses armes à l’une des femmes chiricahuas. Sans paraître le moins du monde effrayé, il s’approcha de l’endroit où Cochise était assis et s’installa à côté de lui. Après avoir gardé le silence pendant une durée raisonnable, il déclara au chef apache qu’il voulait passer avec lui un traité personnel afin que le transport du courrier lui permette de gagner sa vie. Cochise en fut tout déconcerté. Jamais il n’avait rencontré un Blanc comme lui. Devant un tel courage, il ne pouvait que promettre à Taglito de le laisser circuler tranquillement. Les embuscades contre Jeffords et ses messagers cessèrent, et par la suite, le grand homme à la barbe rouge revint plusieurs fois passer un moment chez Cochise à discuter et à boire du tiswin (35) avec lui.
    Cochise savait que la présence de Taglito voulait dire que ce groupe de Blancs le cherchaient. Il envoya son frère à leur rencontre et se cacha avec sa famille en attendant d’être sûr que tout allait bien. Puis il descendit des montagnes à mustang avec son fils Naiche. Il mit pied à terre, enlaça Jeffords qui, se tournant vers un homme à la barbe blanche et aux vêtements poussiéreux, lui dit en anglais : « C’est Cochise. » La manche droite du manteau de l’homme était vide et il avait tout l’air d’un ancien combattant. Cochise ne fut donc pas surpris d’entendre Taglito l’appeler Général. Il s’agissait d’Oliver Otis Howard. « Buenos, dias, señor », lui dit Cochise. Ils se serrèrent la main.
    S’approchant l’un après l’autre, les guerriers de Cochise formèrent un demi-cercle et s’installèrent sur des couvertures pour tenir conseil avec le barbu manchot.
    « Le général voudrait-il bien expliquer le but de sa visite ? » demanda Cochise en langue apache. Taglito traduisit la question.
    « Le Grand Père, le président Grant, m’envoie arranger la paix entre

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