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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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1870, les raids étaient devenus encore plus fréquents, et Cochise étant le chef que les Blancs connaissaient le mieux, ce fut lui qui se retrouva accusé de ces actions hostiles, et ce quel que soit l’endroit où elles s’étaient produites.
    Cela explique l’insistance avec laquelle, au printemps 1871, le commissaire aux Affaires indiennes demandait à Cochise de venir à Washington. Or, pour Cochise, rien n’avait changé : il se refusait toujours à faire confiance à un représentant du gouvernement américain. Et quelques semaines plus tard, ce qui arriva à Eskiminzin et aux Aravaipas à Camp Grant devait le conforter dans sa conviction qu’aucun Apache ne devait plus jamais mettre sa vie dans les mains de ces traîtres d’Américains.
    Eskiminzin et sa petite bande de cent cinquante guerriers vivaient au bord de l’Aravaipa Creek, auquel ils devaient leur nom et qui se situait au nord du bastion de Cochise, entre la San Pedro River et les Galiuro Mountains. Massif, les jambes arquées, Eskiminzin avait un visage aux traits épais non dépourvu d’un certain charme. Il pouvait tout aussi bien se montrer facile à vivre que féroce. Un jour, en février 1871, il se présenta à Camp Grant, un petit poste au confluent de l’Aravaipa et du San Pedro. Il avait entendu dire que le capitán , le lieutenant Royal E. Whitman, était un ami, et il désirait le voir.
    Eskiminzin expliqua à Whitman que son peuple n’avait plus de terre à lui et ne pouvait s’en trouver aucune parce que les Tuniques Bleues ne cessaient de les pourchasser et de leur tirer dessus pour la seule raison qu’ils étaient apaches. Il voulait faire la paix afin de pouvoir s’installer quelque part et cultiver des champs le long de l’Aravaipa.
    Whitman demanda à Eskiminzin pourquoi il n’était pas allé dans les White Mountains, où se trouvait la réserve que leur destinait le gouvernement. « Ce n’est pas notre pays, répliqua le chef, pas plus que ceux qui vivent là-bas ne sont notre peuple. Nous sommes en paix avec eux [les Coyoteros] mais ne nous sommes jamais mélangés. Nos pères et leurs pères avant eux vivaient dans ces montagnes et cultivaient du maïs dans cette vallée. Nous avons appris à faire du mescal (34) notre nourriture de base, et hiver comme été, nous en avons toujours une bonne réserve. Dans les White Mountains, il n’y en a pas, et sans lui, nous tombons malades. Certains des nôtres se trouvent dans les White Mountains depuis quelque temps, mais ils n’aiment pas, et ils disent tous : “Retournons chez nous conclure une paix définitive, et engageons-nous à ne jamais la rompre.” »
    Le lieutenant Whitman expliqua à Eskiminzin qu’il n’était pas investi de l’autorité nécessaire pour conclure la paix avec sa bande, mais que si les Indiens lui remettaient leurs armes, il les autoriserait à rester près du fort, théoriquement en tant que prisonniers de guerre, jusqu’à ce que ses supérieurs lui envoient des instructions. Eskiminzin accepta, et les Aravaipas vinrent par petits groupes déposer leurs fusils, certains allant même jusqu’à laisser leurs arcs et leurs flèches. Ils installèrent leur village à quelques kilomètres de là en amont et commencèrent à cuire le mescal. Impressionné par leur ardeur au travail, Whitman leur fit couper du foin pour les chevaux de la cavalerie afin qu’ils gagnent de l’argent pour s’acheter des vivres. L’expérience s’avéra si concluante que mi-mars, plus d’une centaine d’autres Apaches, dont quelques Pinals, avaient rejoint la bande d’Eskiminzin et que d’autres encore arrivaient presque chaque jour.
    Pendant ce temps, Whitman avait écrit à ses supérieurs pour expliquer la situation et demander des instructions. Fin avril, on lui répondit qu’il devait refaire sa demande en utilisant les formulaires gouvernementaux. Le lieutenant, conscient qu’il devrait répondre de toute action des Apaches, surveilla attentivement leurs moindres faits et gestes.
    Le 10 avril, au cours d’un raid sur San Xavier, au sud de Tucson, des Indiens volèrent du bétail et des chevaux. Le 13, quatre Américains furent tués au cours d’une attaque près de la San Pedro, à l’est de Tucson.
    En 1871, Tucson abritait quelque trois mille joueurs professionnels, gérants de saloon, négociants, transporteurs, mineurs et entrepreneurs qui avaient fait fortune pendant la guerre de Sécession et espéraient gagner encore plus

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