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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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loin, ils trouvèrent d’autres munitions et des rations de l’armée laissées par les soldats en fuite.
    Le soir tombé, les Indiens célébrèrent leur victoire autour d’un grand feu. Aucun des leurs n’avait été tué, et ils ne déploraient que quelques blessés légers. Ils s’étaient en outre emparés de suffisamment de fusils et de munitions pour combattre un jour de plus. Le lendemain matin, ils attendirent les soldats, mais il n’en vint qu’une poignée. Ils agitaient un drapeau blanc pour récupérer leurs morts. À la fin de la journée, il ne restait plus une Tunique Bleue sur la crête.
    Persuadé que les soldats reviendraient, Captain Jack laissa des sentinelles à des postes avancés afin de pouvoir les repérer de loin. Mais les jours passèrent sans que les Tuniques Bleues ne s’approchent. (« Nous avons repoussé les Indiens jusqu’à leur bastion, raconta le commandant de l’une des unités en action, au milieu d’une vaste étendue de crevasses, de grottes, de rochers fissurés et de ravins (…). Il faudrait mille hommes pour les déloger de ces positions quasiment imprenables, en procédant avec méthode, sans craindre d’utiliser des batteries de mortier (…). Pouvez-vous m’envoyer trois cents fantassins dès que possible ? »)
    Le 28 février, Captain Jack vit arriver Winema, sa cousine, accompagnée de quatre Blancs dont son mari, Frank Riddle, qui s’étaient tous montrés amicaux avec les Modocs à l’époque où ceux-ci venaient à Yreka. Winema était une jeune femme joyeuse, énergique, au visage rond, qui se faisait appeler à présent Toby Riddle. Même si elle avait adopté les coutumes de son mari, Jack lui accordait toujours sa confiance. Elle était venue avec ces Blancs, expliqua-t-elle, pour qu’ils puissent discuter avec lui. Ils désiraient passer la nuit dans le cratère en signe d’amitié. Jack assura sa cousine qu’ils étaient les bienvenus et qu’aucun mal ne leur serait fait.
    Lors du conseil qui suivit, les Blancs expliquèrent que, dans l’espoir d’éviter une guerre avec les Modocs, le Grand Père à Washington avait envoyé des négociateurs et désirait que les Indiens viennent discuter avec eux afin de trouver une solution de paix. Lesdits négociateurs attendaient au ranch Fairchild, non loin des champs de lave.
    Lorsque les Modocs voulurent savoir ce qui arriverait à la bande de Hooker Jim, on leur dit que si les meurtriers des colons se constituaient prisonniers de guerre, ils ne tomberaient pas sous le coup des lois de l’Oregon, et seraient emmenés sur une réserve éloignée et située dans une région au climat chaud – le Territoire Indien ou l’Arizona.
    « Rentrez chez vous et dites aux envoyés de Washington, répondit Jack, que je suis prêt à écouter ce qu’ils ont à nous offrir, à moi et à mon peuple. Qu’ils se déplacent jusqu’ici, ou bien faites-moi quérir. J’irai les voir s’ils me protègent contre mes ennemis pendant que je participe à ces conseils de paix. »
    Le lendemain matin, les visiteurs s’en allèrent. Winema promit qu’elle tiendrait Jack informé lorsque le lieu et la date du conseil seraient arrêtés. Le même jour, Hooker Jim et ses partisans quittèrent discrètement le camp indien pour aller voir les négociateurs au ranch Fairchild et leur dirent qu’ils désiraient se constituer prisonniers.
    La commission de paix était composée d’Alfred B. Meacham, autrefois agent des Modocs dans l’Oregon, d’Eleazar Thomas, un homme d’Église californien, et de L. S. Dyar, un agent de la réserve klamath. Leurs activités étaient placées sous la surveillance du commandant des troupes rassemblées près des champs de lave, le général Edward R. S. Canby, celui-là même qui, en tant que Chef-étoiles, avait combattu Manuelito et ses Navajos et conclu la paix avec eux douze ans auparavant au Nouveau-Mexique (voir chapitre 2).
    Lorsque les Modocs d’Hooker Jim débarquèrent dans son quartier général en annonçant à la surprise générale qu’ils se rendaient, Canby fut tellement content qu’il envoya illico un message à Grand-Guerrier Sherman à Washington pour l’informer que la guerre contre les Modocs était terminée et qu’il attendait ses instructions quant à l’endroit et à la date où il devait transférer ses prisonniers.
    Le général était dans un tel état d’excitation qu’il en oublia de mettre Hooker Jim et ses partisans aux arrêts. Les

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