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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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plusieurs autre Modocs les y attendaient. Ils avaient amené leurs femmes comme gage de leurs intentions pacifiques. Jack salua Meacham comme un vieil ami, mais s’adressa à Canby avec une certaine amertume, lui demandant pourquoi il avait posté ses soldats si près du camp modoc.
    Traitant cette question à la légère, Canby lui répondit qu’il avait rapproché son quartier général du sien afin qu’ils puissent plus facilement se rencontrer, et parce que lui-même se sentait rassuré par la présence des soldats. Jack jugea cette explication insuffisante. Il exigea que les soldats quittent les champs de lave et rentrent chez eux. Puis il aborda le sujet délicat de la bande de Hooker Jim. Une reddition n’était envisageable que si Hooker Jim et ses compagnons étaient traités exactement comme les autres Modocs. Canby répliqua que l’armée devrait décider de ce qu’elle comptait faire d’eux et où ils iraient ; il ne pouvait pas promettre d’amnistie pour les meurtriers des colons.
    Pendant qu’ils discutaient, des nuages sombres s’accumulèrent au-dessus des champs de lave et une pluie froide se mit à tomber. Il n’était plus possible de s’entretenir par ce temps, déclara Canby. « Tu es habillé plus chaudement que moi, rétorqua Jack sur un ton railleur, et je ne vais pas me mettre à fondre comme de la neige. » Ignorant délibérément la remarque, Canby annonça qu’il ferait dresser une tente pour leur prochaine rencontre.
    Le lendemain matin, le général envoya quelques soldats installer ladite tente. Au lieu de la planter dans la cuvette rocheuse, les hommes choisirent une étendue plate couverte d’armoises, juste devant le campement des soldats et leurs impressionnantes batteries d’artillerie.
    Deux jours plus tard, Jack envoya un message à Alfred Meacham dans lequel il déclarait vouloir le rencontrer, lui et son vieil ami John Fairchild, propriétaire du ranch voisin. Jack précisait qu’ils ne devaient surtout pas proposer au général Canby ou au révérend Thomas de se joindre à eux. Intrigués par cette requête, Meacham et Fairchild se rendirent néanmoins dans la tente avec Winema et Frank Riddle. Les Modocs les y attendaient. Jack les salua chaleureusement, puis leur expliqua qu’il ne faisait pas confiance à Canby parce qu’il portait un uniforme bleu et professait trop son amitié pour les Indiens ; ses paroles sonnaient faux. N’avait-il pas eu de cesse de rapprocher ses soldats du cratère ? Quant au révérend Thomas, c’était un « homme-médecine du dimanche » et sa médecine magique était contraire aux croyances des Modocs. « À présent, nous pouvons parler, déclara-t-il enfin. Je vous connais. Je connais vos cœurs. » Il expliqua alors à Meacham et Fairchild comment les soldats avaient contraint les Modocs à fuir la Lost River et à venir se réfugier dans les champs de lave. « Donnez-moi une terre dans la vallée de la Lost, les supplia-t-il. Je peux m’occuper de mon peuple. Je ne demande l’aide de personne. Nous savons nous débrouiller seuls. Donnez-nous la même chance qu’aux autres hommes. »
    Meacham fit remarquer que la Lost se trouvait en Oregon, État dans lequel des Modocs avaient fait couler le sang de colons blancs. « Il y aura toujours du sang versé entre vous et les Blancs », déclara-t-il.
    Jack resta silencieux quelques instants. « J’entends tes paroles, dit-il. Donne-moi ces champs de lave. Je peux m’installer ici ; retire tes soldats, et nous réglerons tout. Personne ne réclamera ces rochers ; laisse-moi vivre ici. »
    Meacham répondit que les Modocs ne pourraient pas rester en paix dans ces lieux tant qu’ils ne livreraient pas aux Blancs les hommes qui avaient tué à Lost River, et qui, promit-il, auraient droit à un procès équitable.
    « Qui va les juger ? demanda Jack. Des Blancs ou des Indiens ?
    — Des Blancs, bien sûr, reconnut Meacham.
    — Alors, vous allez devoir nous livrer les hommes qui ont tué les femmes et les enfants indiens près de la Lost, afin que les Modocs les jugent !
    — La loi modoc n’est plus, dit Meacham d’un air désolé. Ce sont les lois de l’homme blanc qui régissent ce pays à présent ; il ne peut y avoir qu’une seule loi.
    — Comptez-vous juger ceux qui ont tué les miens ? poursuivit Jack. Selon vos propres lois ? »
    Meacham savait aussi bien que Captain Jack que c’était impossible. « Les lois de l’homme blanc

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