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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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gouvernent le pays, répéta-t-il. La loi indienne est morte.
    — Les lois de l’homme blanc sont bonnes pour l’homme blanc, déclara Jack, mais elles sont faites de façon à exclure l’Indien. Non, ami, je ne peux pas te livrer ces hommes alors que je sais qu’ils seront pendus. Je sais qu’ils ont mal agi – leur sang était mauvais (…). Mais ce n’est pas eux qui ont commencé, c’est le Blanc (…). Non, je ne peux pas abandonner mes jeunes guerriers. Retire tes soldats, et tout ira bien.
    — Je ne peux pas retirer mes soldats tant que tu resteras ici. »
    Saisissant le bras de Meacham, Jack lui demanda d’un air implorant : « Dis-moi, ami, que dois-je faire ? Je ne veux pas me battre.
    — La seule façon d’obtenir la paix maintenant est de sortir d’ici, lui répondit brutalement Meacham. Sans cela, il n’y aura pas de paix.
    — Tu me demandes de sortir de mon camp et de me remettre à ton pouvoir ! s’écria Jack. Je ne peux pas. J’ai peur – non, ce n’est pas moi qui ai peur, c’est mon peuple (…). Je suis la voix de mon peuple (…). Je suis un Modoc. Je n’ai pas peur de mourir. Je lui montrerai [à Canby] comment meurt un Modoc. »
    Il ne restait plus rien à dire. Cela, les deux hommes le savaient. Meacham invita tout de même Jack à retourner avec lui au campement des soldats pour poursuivre la discussion avec le général Canby et les autres commissaires. Le chef modoc refusa, expliquant qu’il devait d’abord consulter les siens, et qu’il ferait savoir aux négociateurs si d’autres rencontres auraient lieu.
    Apprenant de la bouche de Meacham que Captain Jack refusait catégoriquement de livrer la bande de Hooker Jim, et par conséquent n’abandonnerait pas son bastion des champs de lave sans livrer bataille, Canby décida de donner aux Modocs tentés de quitter leur retranchement une raison supplémentaire de le faire. Le lendemain, il chargea Winema d’informer Jack que tout Indien désirant se rendre pouvait repartir avec elle.
    Pendant que Winema attendait, Captain Jack convoqua un conseil. Seuls onze Modocs votèrent en faveur de la proposition de Canby. Hooker Jim, Schonchin John et Curly Headed Doctor se prononcèrent haut et fort contre toute reddition, accusant Canby et les commissaires de jouer double jeu. Le conseil s’acheva sur une menace de la part des partisans de Hooker Jim de tuer tout Modoc qui voudrait se rendre.
    Le soir, alors que Winema rentrait au quartier général de Canby, un parent à elle, un jeune Modoc du nom de Weuim, lui fit signe de s’arrêter. Il voulait l’avertir de ne plus revenir dans le camp modoc et lui demandait de dire à ses amis blancs de renoncer à tenir des conseils avec les Indiens. Les partisans de Hooker Jim avaient l’intention de tuer tous leurs adversaires, ajouta-t-il. Winema rentra au campement de l’armée, mais par peur, ne transmit l’avertissement qu’à son mari. Frank Riddle se rendit immédiatement au quartier général pour informer les membres de la commission du danger. Aucun ne voulut prendre la menace au sérieux.
    Dans les champs de lave, la colère contre les négociateurs blancs allait croissant. La nuit du 7 avril, Hooker Jim et ses partisans décidèrent de provoquer une petite épreuve de force avec leur chef, certains suspectant Jack d’être sur le point de les trahir.
    Schonchin John ouvrit le conseil par un discours plein d’amertume : « J’ai été piégé et trompé par les Blancs maintes fois. Je n’ai pas l’intention de l’être à nouveau. » Il accusa les négociateurs blancs de les tromper et de vouloir gagner du temps pendant que l’armée faisait venir des soldats et des armes supplémentaires. « Lorsqu’ils jugeront qu’ils disposent de suffisamment de forces ici, ils nous sauteront dessus et nous tueront jusqu’au dernier. »
    Black Jim prit alors la parole : « Pour ma part, je ne compte pas me laisser piéger et tirer dessus comme un chien par les soldats. Je les tuerai avant qu’ils m’attrapent. » Puis il proposa de tuer les membres de la commission au prochain conseil qui se tiendrait avec eux.
    En voyant la tournure que prenait la discussion, Captain Jack tenta de convaincre les participants de leur erreur. Il demanda qu’on lui accorde du temps pour négocier, afin de sauver Hooker Jim et ses compagnons tout en obtenant une réserve sur une bonne terre. « Tout ce que je vous demande, c’est de bien vous tenir et

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