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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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installée entre le campement des soldats et le bastion modoc. Captain Jack, Hooker Jim, Schonchin John, Ellen’s Man, Black Jim et Shacknasty Jim arrivèrent en avance. L’un d’eux alluma un feu d’armoise pour se réchauffer en attendant l’arrivée des commissaires. Cette fois-ci, les Indiens étaient venus sans leurs femmes. Ils n’avaient pas non plus apporté leurs fusils, mais portaient tous un pistolet caché sous leurs manteaux.
    Les membres de la commission tardèrent à arriver (Winema les retenant pour qu’ils n’aillent pas au conseil). Enfin, peu après 11 heures, le général Canby et le révérend Thomas apparurent à pied, suivis à cheval de L. S. Dryar, Alfred Meacham, Winema et Frank Riddle. Boston Charley et Bogus Charley, qui étaient allés à leur rencontre et les accompagnaient avec les interprètes, portaient tous deux des fusils négligemment passés en bandoulière. En apparence, aucun des négociateurs blancs n’était muni d’armes, mais Meacham et Dyar avaient des Derringer dans leurs poches de manteau.
    Canby avait apporté une boîte de cigares, qu’il distribua à la ronde en entrant dans la tente. Les hommes utilisèrent des tisons du feu d’armoise pour les allumer puis, assis sur des pierres autour des flammes, fumèrent en silence pendant quelques minutes.
    Ainsi que le raconta plus tard Frank Riddle, Canby fut le premier à parler. « Il leur a dit que cela faisait trente ans qu’il avait affaire aux Indiens, et qu’il était venu pour conclure la paix avec eux et parler honnêtement ; que quoi qu’il leur promette, il s’assurerait qu’ils l’obtiennent effectivement ; et que s’ils sortaient des champs de lave avec lui, il les emmènerait dans un beau pays et les y installerait, pour qu’ils puissent vivre comme les Blancs. »
    Meacham prit ensuite la parole. Il commença comme c’était l’usage par dire que le Grand Père à Washington l’avait envoyé pour effacer toute trace du sang versé. Il espérait, poursuivit-il, les emmener dans un meilleur endroit, où ils auraient de belles maisons et de la nourriture, des vêtements et des couvertures en abondance. Lorsqu’il eut fini, Captain Jack déclara qu’il refusait de quitter le pays modoc, et exigea une réserve quelque part près du lac Tule et des champs de lave. Il réitéra sa demande précédente, à savoir que les soldats partent avant le début des pourparlers de paix.
    Meacham, de toute évidence irrité par les requêtes incessantes de Jack, haussa le ton. « Parlons en hommes, et non comme des enfants ! » Il suggéra alors que les Modocs qui le souhaitaient soient autorisés à rester jusqu’à ce que leur soit trouvée une réserve où ils pourraient vivre en paix.
    Furieux, Schonchin John, qui était assis à environ trois mètres devant Meacham, lui dit de « la fermer » en langue modoc. À ce moment-là, Hooker Jim se leva et s’approcha sans se presser du cheval de Meacham, qui avait posé son manteau sur sa selle. Hooker Jim prit le vêtement, l’enfila et le boutonna en faisant un peu le pitre devant le feu. Les autres avaient cessé de parler et le regardaient. « Moi ressembler à Meacham ? » leur demanda Hooker Jim dans son anglais approximatif.
    S’efforçant de prendre la chose à la légère, Meacham lui tendit son chapeau en lui disant. « Mets-le, alors tu seras vraiment Meacham. »
    Hooker Jim reprit son sérieux. « Toi garde chapeau encore. Lui à moi bientôt. »
    De toute évidence, Canby comprit parfaitement ce que Hooker Jim entendait par là. Reprenant les pourparlers, il déclara que seul le Grand Père à Washington avait le pouvoir de faire partir les soldats. Il demanda à Jack de lui faire confiance.
    « Je veux te dire, Canby, répondit Jack, que nous ne pouvons pas conclure la paix avec tous ces soldats autour. Si jamais tu me promets une terre, quelque part dans ce pays, promets-la-moi aujourd’hui. Maintenant, Canby, promets-moi. Je ne veux rien d’autre. C’est ta seule chance aujourd’hui. Je suis las d’attendre que tu parles. »
    Meacham perçut l’impatience dans la voix de Jack. « Mon général, au nom du ciel, promettez-lui », s’écria-t-il.
    Avant que Canby ait pu prononcer un mot, Jack se redressa brusquement et s’éloigna du feu. Schonchin John se tourna vers le général. « Tu retires soldats, tu rends terre à nous, s’écria-t-il. Nous fatigués parler. Nous plus parler ! »
    Alors, Captain Jack

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