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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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été-là, Red Cloud avait maille à partir avec l’agent de sa réserve, J. J. Saville, au sujet de la qualité médiocre des rations et des vivres distribués aux Oglalas. Il était tellement préoccupé par ces problèmes qu’il ne prit pas la mesure de l’importance que revêtait pour les Sioux l’intrusion de Custer dans les Black Hills, et en particulier pour ceux qui quittaient les réserves au printemps afin d’aller chasser près des collines. À l’instar de beaucoup d’autres chefs vieillissants, Red Cloud se noyait dans des détails et s’éloignait des jeunes membres de la tribu.
    L’automne qui suivit l’expédition de Custer, les Sioux partis chasser dans le Nord revinrent à l’agence furieux de l’invasion de Paha Sapa. Certains voulurent constituer une petite armée pour attaquer les mineurs affluant dans les collines. Red Cloud les écouta, et leur conseilla la patience. Il était certain que le Grand Père tiendrait ses promesses et enverrait les soldats pour chasser les intrus. Mais à la Lune-où-les-feuilles-tombent, il se produisit un incident qui montra au chef oglala à quel point ses jeunes braves étaient en colère contre les soldats de Longue-Chevelure. Le 22 octobre, l’agent Saville chargea un groupe d’ouvriers d’abattre un grand pin et de rapporter le tronc au fort. Découvrant cela, les Indiens demandèrent à Saville ce qu’il comptait en faire. Un mât, répondit-il. Il avait l’intention de hisser un drapeau au-dessus du fort. Les Indiens protestèrent. Longue-Chevelure Custer avait fait de même à chaque campement qu’il avait établi dans les Black Hills. Les Sioux ne voulaient aucun drapeau dans leur agence, ni rien qui puisse leur rappeler la présence des soldats.
    Saville passa outre et, le lendemain matin, fit creuser un trou pour planter le mât. Quelques minutes plus tard, arriva un groupe de jeunes guerriers équipés de haches qui commencèrent à débiter le tronc en morceaux. L’agent leur ordonna de cesser. Ils l’ignorèrent. Alors, il alla trouver Red Cloud dans son bureau et le supplia de faire quelque chose. Le chef refusa. Il savait que les guerriers ne faisaient qu’exprimer leur rage.
    Furieux, Saville dit à l’un de ses ouvriers d’aller chercher une compagnie de cavaliers à Fort Robinson, la ville garnison. En voyant l’homme prendre à cheval le chemin du fort, les jeunes Sioux, devinant l’objet de sa mission, regagnèrent leurs tipis au pas de course, s’armèrent, peignirent leurs visages et leurs corps et, enfourchant leurs mustangs, allèrent intercepter les cavaliers, qui n’étaient que vingt-six. Ils les encerclèrent en tirant en l’air et en poussant quelques cris de guerre. Le commandant de la troupe, le lieutenant Emmet Crawford, ne se montra nullement impressionné. Traversant le nuage de poussière soulevé par les guerriers qui se pressaient autour de lui et de ses hommes, il poursuivit son chemin vers l’agence. Certains des jeunes braves se rapprochèrent, jetant leurs mustangs contre les montures des soldats dans l’espoir de provoquer un combat.
    Cette fois-ci, ce fut non pas la cavalerie qui vola à la rescousse du lieutenant Crawford, mais un groupe de Sioux de l’agence mené par Young-Man-Afraid-of-His-Horses, le fils de Old-Man-Afraid. Ces derniers traversèrent le cercle des guerriers et, formant un mur protecteur autour des soldats, les escortèrent jusqu’au fort. Les jeunes guerriers étaient d’humeur si belliqueuse qu’ils tentèrent d’incendier le fort. Seuls les talents d’orateurs de Red Dog et d’Old-Man-Afraid-of-His-Horses mirent un terme à toute cette agitation.
    De nouveau, Red Cloud refusa d’intervenir. Lorsqu’un nombre important de jeunes guerriers démontèrent leur tipi pour aller passer l’hiver plus au nord, en dehors de la réserve, il ne fut pas surpris. Ces braves lui avaient prouvé qu’ils demeuraient de fiers guerriers sioux pour qui toute invasion de Paha Sapa était une affaire grave. Mais il ne se rendit pas compte qu’il les perdait à jamais. Ils venaient de rejeter son autorité pour se placer sous celle de Sitting Bull et Crazy Horse, qui n’avaient jamais vécu sur une réserve ni accepté l’aumône des Blancs.
    Quand arriva le printemps 1875, les rumeurs de présence d’or dans les Black Hills avaient attiré des centaines de prospecteurs dans la haute vallée du Missouri et vers la Route des Voleurs. L’armée envoya des soldats pour

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