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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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guerriers qui se trouvaient à quelque distance de là s’agitèrent brusquement, et l’on vit trois cents Oglalas venus de la région de la Powder dévaler une pente au trot en tirant des coups de feu. Certains chantaient en langue sioux :
    Les Black Hills sont mon pays et je les aime
    Et quiconque s’interpose
    Entendra ce fusil .
    Un Indien chevauchant un mustang gris se tailla un passage entre les guerriers rassemblés autour de la bâche sous laquelle se déroulait le conseil. Il s’agissait de l’envoyé de Crazy Horse, Little Big Man. Torse nu comme pour aller au combat, il portait deux revolvers à son ceinturon. « Je tuerai le premier chef qui parlera de vendre les Black Hills ! » cria-t-il. Puis il parcourut l’espace séparant les chefs des envoyés du gouvernement en faisant caracoler son mustang.
    Young-Man-Afraid-of-His-Horses et un groupe non officiel de policiers sioux s’agglutinèrent immédiatement autour de lui et l’emmenèrent. Mais les chefs et les commissaires avaient certainement deviné que Little Big Man exprimait le sentiment de la plupart des guerriers présents. Le général suggéra à ses collègues de remonter à bord des ambulances pour se mettre en sécurité à Fort Robinson.
    Les Blancs laissèrent passer quelques jours, le temps pour les Indiens de se calmer, puis organisèrent discrètement une rencontre avec vingt chefs au quartier général de l’agence Red Cloud. Là, pendant trois jours, les chefs firent clairement comprendre aux représentants du Grand Père que les Black Hills n’étaient pas à vendre, à quelque prix que ce fût. Pour finir, Spotted Tail, s’emportant contre les membres de la commission, leur demanda de faire leur proposition définitive par écrit.
    Les Blancs offraient quatre cent mille dollars par an pour les droits miniers ; et si les Sioux désiraient carrément vendre les collines, le prix serait de six millions de dollars, payables en quinze versements annuels. (Il s’agissait là d’une proposition très basse, si l’on considère qu’une mine dans les Black Hills rapportait à elle seule plus de cinq cents millions de dollars en or.)
    Red Cloud ne se rendit même pas à la dernière réunion du conseil. Il laissa Spotted Tail prendre la parole au nom de tous les Sioux. Les chefs brûlés rejetaient fermement les deux propositions. Les Black Hills n’étaient ni à vendre, ni à louer.
    Pliant bagage, les délégués rentrèrent à Washington pour faire part de l’échec de leur mission. Ils n’avaient pas réussi à persuader les Sioux de céder les Black Hills. Il fallait donc, selon eux, que le Congrès ignore les souhaits des Indiens et fixe une somme qui serait « un équivalent honnête de la valeur des collines ». Cet achat forcé devrait être « présenté aux Indiens comme irrévocable ».
    Ainsi s’enclencha un processus qui devait mener à la plus grande défaite jamais subie par l’armée américaine au cours de ses guerres contre les Indiens, et priver pour toujours les Indiens des Plaines du Nord de leur liberté.
    9 novembre 1875 : E. T. Watkins, inspecteur spécial pour le Bureau des Affaires indiennes, rapporte au commissaire aux Affaires indiennes que des Indiens des Plaines vivant en dehors des réserves ne manquent ni de nourriture, ni d’armes, qu’ils ont des manières hautaines et par trop indépendantes, et qu’ils représentent donc une menace pour le système des réserves. Il recommande l’envoi des troupes contre ces Indiens non civilisés « cet hiver, le plus tôt étant le mieux », afin d’obtenir « leur soumission par la force ».
    22 novembre 1875 : W. W. Belknap, le Secrétaire à la Guerre, prévient des risques d’explosion dans les Black Hills « si rien n’est fait pour entrer en possession de cette région au bénéfice des prospecteurs blancs attirés par les récits de gisements riches en métal précieux ».
    3 décembre 1875 : Sur instruction d’Edward P. Smith, le commissaire aux Affaires indiennes, les agents des Sioux et des Cheyennes ordonnent aux Indiens vivant hors des réserves de venir se présenter à l’agence de leur tribu le 31 janvier au plus tard, sinon « une force militaire serait envoyée pour les y contraindre ».
    1 er  février1876 : Le Secrétaire à l’Intérieur signale au Secrétaire à la Guerre que le délai accordé aux « Indiens hostiles » a expiré, et qu’il confie leur sort aux autorités

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