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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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pays, pénètre ma maison coffre-fort [les Black Hills] et y prend de l’argent.
    Mawatani Hanska (Long Mandan)
    Mes amis, depuis de nombreuses années nous vivons dans ce pays ; jamais nous n’allons dans le pays du Grand Père pour lui causer des ennuis. C’est son peuple qui vient chez nous et nous cause des problèmes, commet de mauvaises actions et apprend aux nôtres à mal se comporter. (…) Avant que vous autres traversiez l’océan pour venir sur cette terre, et depuis ce jour-là, jamais vous n’avez proposé d’acheter une terre qui égale celle-ci en richesses. Mes amis, ce pays que vous êtes venus acheter est le meilleur que nous ayons. (…) C’est le mien. J’y ai grandi ; mes ancêtres y ont vécu et sont morts en son sein ; et je veux mourir en son sein.
    Kani Wiyaka (Crow Feathers)
    Vous avez chassé de cette terre tout notre gibier et tout ce qui nous permettait de vivre, et maintenant il ne nous reste plus rien qui ait de la valeur, que ces collines que vous nous demandez de céder. (…) La terre contient plein de gisements de toutes sortes, et le sol est couvert d’épaisses forêts de pins, et en les cédant au Grand Père nous savons que nous cédons la dernière chose qui ait de la valeur, pour nous comme pour les Blancs.
    Wanigi Ska (White Ghost)
    Quand la prairie est en feu, on voit des animaux cernés par les flammes ; ils s’enfuient et essayent de se cacher pour ne pas brûler. C’est précisément la situation dans laquelle nous sommes ici.
    Najinyanupi (Surrounded)
    Peu de temps après que Red Cloud et Spotted Tail se furent installés avec leurs frères tetons sur leurs réserves du Nebraska, des rumeurs commencèrent à circuler dans les villages blancs. On disait que les Black Hills recelaient d’immenses quantités d’or. Les Black Hills, Paha Sapa comme les appelaient les Indiens, c’était le « centre du monde », le lieu où vivaient les dieux, où se dressaient les montagnes sacrées, l’endroit où les guerriers allaient parler avec le Grand Esprit et attendaient que leur viennent des visions. En 1868, le Grand Père, jugeant la région sans intérêt, avait déclaré dans un traité qu’elle appartenait pour toujours aux Indiens. Quatre ans plus tard, des mineurs blancs l’envahirent, écumant ses cols montagnards et fouillant ses ruisseaux d’eau vive et claire à la recherche de ce métal jaune qui rendait fou. Surpris par les Indiens dans leurs collines sacrées, ils furent chassés, et certains tués. En 1874, les cris de protestation des Américains avides d’or étaient devenus si virulents que l’armée reçut l’ordre d’envoyer une mission de reconnaissance dans la région. Les États-Unis ne prirent pas la peine de demander le consentement des Indiens. Pourtant, le traité de 1868 interdisait aux Blancs de pénétrer les Black Hills sans leur permission.
    Au cours de la Lune-des-cerises-rouges, plus d’un millier de cavaliers partis de Fort Abraham Lincoln traversèrent les Plaines jusqu’aux Black Hills. Ils faisaient partie du 7 e  de cavalerie, placé sous le commandement du général George Armstrong Custer, ce même Chef-Étoiles qui, en 1868, avait massacré les Cheyennes du Sud sur la Washita. Les Sioux l’avaient baptisé Pahuska, Longue-Chevelure. N’ayant pas été prévenus de son arrivée, ils en furent réduits à observer de loin les cavaliers en uniformes bleus et les chariots recouverts de toile qui, par colonnes entières, envahissaient leurs terres sacrées.
    Lorsque Red Cloud fut mis au courant de l’expédition de Longue-Chevelure, il protesta : « Je n’aime pas que le général Custer et ses soldats aillent dans les Black Hills. C’est le territoire des Sioux Oglalas. » C’était également celui des Cheyennes, des Arapahos, et d’autres tribus sioux. La colère des Indiens fut telle que le Grand Père, Ulysses Grant, déclara son intention ferme d’« empêcher toute invasion de cette région par des intrus tant que, en vertu de la loi et du traité, elle était sous le contrôle exclusif des Indiens ».
    Mais lorsque Custer raconta que le sous-sol des collines regorgeait d’or « jusqu’aux racines de l’herbe », les Blancs commencèrent à venir par nuées entières, telles des sauterelles, impatients de se mettre qui à laver le sable, qui à fouiller la terre. La piste creusée par les chariots de Custer jusqu’au cœur de Paha Sapa fut rapidement baptisée la Route des Voleurs.
    Cet

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