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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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Kiowas de Lone Wolf subirent la violence des premières attaques. Pris par surprise, les guerriers parvinrent tout de même à résister suffisamment longtemps pour permettre aux femmes et aux enfants de s’échapper, avant de battre eux-mêmes en retraite sous le nuage dense produit par la poudre à fusil. Les soldats de Mackenzie prirent d’assaut les berges du cours d’eau, brûlèrent les tipis et détruisirent les réserves des Indiens. À la fin de la journée, ils avaient rassemblé plus de mille mustangs. Mackenzie ordonna d’emmener les bêtes à Tule Valley, où les soldats les abattirent – abandonnant mille carcasses aux oiseaux de proie.
    Les Indiens s’éparpillèrent sur les plaines, fuyant à pied, sans nourriture ni vêtement, ni possibilité de s’abriter. Mille Tuniques Bleues venues des quatre directions les traquèrent méthodiquement en quadrillant la région. Ils ramassèrent tout d’abord les blessés, puis les vieux, et enfin, les femmes et les enfants.
    Lone Wolf et deux cent cinquante Kiowas parvinrent à échapper à la capture, mais finirent par s’épuiser. Le 25 février 1875, ils arrivèrent à Fort Sill et se rendirent. Trois mois plus tard, ce fut au tour de Quanah et des Kwahadis.
    Pendant ces opérations militaires, Satanta et Big Tree, les chefs libérés sur parole, s’étaient enfuis de la réserve. Arrivés à l’agence cheyenne, ils se rendirent spontanément. Menottés, ils furent jetés en prison.
    Les Indiens venus faire leur reddition à Fort Sill se retrouvèrent parqués dans un corral et désarmés. Le peu de biens qu’ils avaient gardés furent entassés et brûlés, leurs mustangs et leurs mules emmenés dans la prairie et abattus. Les chefs et les guerriers soupçonnés d’être responsables de la fuite des leurs furent enfermés dans des cellules ou encore confinés derrière les murs d’une cabane sans toit, nourris de viande crue que leurs gardiens leur jetaient tous les jours, comme on le ferait pour des animaux en cage.
    Grand-Guerrier Sherman ordonna depuis Washington que les captifs soient jugés et punis. L’agent Haworth demanda la clémence pour Satanta et Big Tree. Sherman n’avait rien personnellement contre Big Tree. Par contre, il n’avait pas oublié l’acte de défi de Satanta, qui dut regagner son pénitencier texan.
    Incapables de décider lesquels de leurs nombreux prisonniers elles devaient punir, les autorités militaires ordonnèrent à Kicking Bird de désigner vingt-six Kiowas qui seraient exilés dans les cachots de Fort Marion (Floride). Aussi répugnante que fût cette tâche, Kicking Bird s’exécuta. Il savait que Lone Wolf devrait faire partie du lot, ainsi que Woman’s Heart, White Horse et Mamanti, Celui-qui-marche-dans-le-ciel, parce qu’ils avaient participé aux attaques au Texas. Pour le reste, il choisit d’obscurs guerriers et quelques captifs mexicains qui avaient grandi au sein de la tribu.
    Mais le rôle qu’il joua dans le jugement de sa tribu lui coûta le soutien des siens. « Je suis telle une pierre, cassée et jetée, confia-t-il tristement à Thomas Battey, un morceau jeté de ce côté-ci, et l’autre de ce côté-là. »
    Le jour où les prisonniers enchaînés furent embarqués dans les chariots qui devaient les emmener jusqu’en Floride, Kicking Bird vint leur dire au revoir. « Je suis triste pour vous, leur dit-il, mais à cause de votre entêtement, je n’ai pas pu vous protéger. Vous allez devoir être punis par le gouvernement. Prenez votre médecine. Cela ne durera pas longtemps. Je vous aime et travaillerai pour votre libération. »
    Mamanti lui répondit sur un ton méprisant : « Tu restes libre, grand homme parmi les Blancs, mais il ne te reste pas longtemps à vivre, Kicking Bird. J’y veillerai. »
    Deux jours plus tard, après avoir bu une tasse de café dans son tipi près du comptoir, Kicking Bird mourut mystérieusement. Apprenant sa mort trois mois plus tard à Fort Marion, Mamanti périt tout aussi brusquement. Pour les Kiowas, l’homme-médecine avait provoqué sa propre fin parce qu’il avait utilisé son pouvoir pour détruire un membre de son peuple. Trois ans plus tard, Satanta, qui dépérissait dans l’hôpital de sa prison au Texas, se jeta d’une fenêtre pour trouver la liberté dans la mort. La même année, Lone Wolf, terrassé par la malaria, fut autorisé à rentrer à Fort Sill. Hélas, il périt lui aussi moins d’un an plus tard.
    Morts,

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