Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
Vom Netzwerk:
militaires, qui agiront comme elles l’estiment nécessaire dans de telles circonstances.
    7 février 1876 : Le Département de la Guerre autorise le général Sheridan, qui commande la division militaire du Missouri, à lancer les opérations contre les « Sioux hostiles », y compris les bandes de Sitting Bull et de Crazy Horse.
    8 février 1876 : le général Sheridan donne ordre aux généraux Crook et Terry de préparer des opérations militaires en direction des hautes vallées de la Powder, de la Tongue, de la Rosebud et de la Bighorn, « où Crazy Horse et ses alliés se trouvent fréquemment ».
    Une fois mis en branle, l’appareil étatique se transforma en force implacable, imbécile et incontrôlable. Lorsque les messagers quittèrent les agences fin décembre pour aller prévenir les chefs qu’ils devaient venir, une neige épaisse recouvrait les Plaines du Nord, et à cause du froid intense, certains des courriers ne rentrèrent que plusieurs semaines après la date fatidique du 31 janvier. Il aurait été impossible de faire voyager des femmes et des enfants à cheval ou sur des travois. Et si les Indiens « hostiles » étaient malgré tout parvenus à atteindre les agences, ils y seraient morts de faim. En effet, il restait à la fin de l’hiver si peu de nourriture dans les entrepôts qu’en mars, des centaines d’indiens seraient obligés de partir à la chasse pour compléter leurs maigres rations gouvernementales.
    En janvier, Sitting Bull chargea un messager qui venait d’arriver dans son campement près de la Powder River de dire à l’agent qui l’avait envoyé qu’il réfléchirait à l’ordre, mais ne pourrait pas venir à l’agence avant la Lune-où-l’herbe-verte-est-haute.
    Les Oglalas de Crazy Horse avaient établi leur campement d’hiver près de Bear Butte, là où la Route des Voleurs descendait du nord pour pénétrer les Black Hills. Le printemps suivant, l’endroit serait parfait pour lancer des raids contre les prospecteurs qui violaient Paha Sapa. Aux messagers parvenus jusqu’à lui malgré la neige, Crazy Horse déclara poliment qu’il ne pourrait pas venir tant que le froid persisterait. « Les températures étaient glaciales, raconta par la suite un jeune Oglala, et beaucoup des nôtres, sans parler des chevaux, auraient péri dans la neige. Et puis, nous étions chez nous et ne faisions aucun mal. »
    L’ultimatum du 31 janvier était pour ainsi dire une déclaration de guerre contre les Indiens libres, et c’est bien ainsi que la plupart le comprirent. Mais ils ne s’attendaient pas à ce que les Tuniques Bleues frappent si tôt. À la Lune-de-la-neige-qui-rend-aveugle, Crook descendit de Fort Fetterman par la vieille piste Bozeman où, dix ans auparavant, avait commencé la lutte acharnée de Red Cloud pour préserver l’inviolabilité de la région de la Powder.
    À peu près au même moment, une bande de Cheyennes du Nord et de Sioux Oglalas quittait l’agence de Red Cloud en direction de la vallée de la Powder, dans l’espoir d’y trouver quelques bisons et antilopes. Vers mi-mars, ils se joignirent à un groupe d’indiens libres installés à quelques kilomètres de l’endroit où la Little Powder se jette dans la Powder. Les Cheyennes étaient menés par Two Moon, Little Wolf, Old Bear, Maple Tree et White Bull. Low Dog commandait les Oglalas, dont certains venaient du village de Crazy Horse, plus au nord.
    Le 17 mars, à l’aube, la colonne avancée de Crook, placée sous le commandement du colonel Joseph J. Reynolds, attaqua le campement de ces Indiens paisibles. Pensant qu’ils n’avaient rien à craindre sur leur propre territoire, ces derniers dormaient lorsque les cavaliers du capitaine James Egan et leurs chevaux blancs fondirent sur leurs tipis. Au même moment, une seconde troupe de soldats arriva par la gauche, tandis qu’une troisième dispersait les mustangs.
    La première réaction des guerriers fut de mettre les femmes et les enfants à l’abri des soldats qui tiraient dans toutes les directions à l’aveuglette. « Les personnes âgées tentaient tant bien que mal d’échapper aux balles qui sifflaient autour de leurs tipis, devait raconter Wooden Leg par la suite. Les braves saisissaient les armes qui leur tombaient sous la main pour se défendre. » Une fois les non-combattants éloignés, les guerriers prirent position sur des saillies ou derrière d’immenses rochers, bloquant l’avancée des

Weitere Kostenlose Bücher