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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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Blancs évoquant, eux, la Bataille de la Rosebud.
    Les combats prirent fin au coucher du soleil. Les Indiens étaient conscients d’avoir donné du fil à retordre à Trois-Étoiles Crook, mais ils comprirent qu’ils l’avaient battu à plates coutures le lendemain matin seulement quand, aux premières lueurs de l’aube, les éclaireurs sioux et cheyennes virent depuis les crêtes la colonne des Tuniques Bleues battre en retraite vers le sud. Le général Crook regagnait son camp de base près d’un petit cours d’eau, le Goose Creek, afin d’y attendre des renforts ou un message de Gibbon, de Terry ou de Custer. Une seule colonne de soldats ne pouvait pas venir à bout de ces Indiens.
    Après la bataille, les chefs décidèrent de gagner la vallée de la Greasy Grass (la Little Bighorn). À l’ouest de ce cours d’eau, des éclaireurs avaient repéré de grands troupeaux d’antilopes. De plus, affirmaient-ils, les plateaux alentour étaient couverts d’une herbe abondante. Des campements en forme de cercle ne tardèrent pas à s’étaler sur pratiquement cinq kilomètres le long de la berge ouest de la rivière sinueuse. Nul n’aurait pu déterminer précisément le nombre d’indiens installés là, mais il y en avait au moins dix mille, dont trois ou quatre mille guerriers. « C’était un village immense. On ne pouvait pas compter les tipis », devait déclarer Black Elk plus tard.
    En amont, vers le sud, se trouvait le campement hunkpapa, voisin de celui des Sioux Blackfoots. Les Hunkpapas s’installaient toujours à l’entrée du village, ou au début du cercle, telle étant la signification de leur nom. Les Sans-Arcs, les Miniconjous, les Oglalas et les Brûlés étaient plus en aval, tandis que les Cheyennes s’étaient établis au nord.
    La Lune-où-mûrissent-les-cerises-sauvages venait de commencer, et les journées étaient suffisamment chaudes pour que les petits garçons puissent se baigner dans la Greasy Grass, aux eaux gonflées par la fonte des neiges. Les groupes de chasseurs faisaient des allers-retours entre leur campement et les Bighorns, où ils avaient trouvé quelques bisons ainsi que des antilopes. Les femmes déterraient des navets sauvages dans la prairie. Chaque nuit, des danses étaient organisées dans l’un des cercles de tipis, voire dans plusieurs, et parfois les chefs tenaient conseil. « Les chefs des différentes tribus parlaient d’égal à égal, raconte Wooden Leg. Un seul était considéré comme supérieur à tous les autres – Sitting Bull. Tous reconnaissaient en lui le seul vieux chef de tous les villages. »
    Pour Sitting Bull, la victoire de la Rosebud n’était pas l’accomplissement de sa vision. Pourtant, depuis la retraite de Trois-Étoiles Crook, aucune Tunique Bleue n’avait été signalée par les chasseurs entre la Powder et la Bighorn.
    Ce que les Indiens ignoraient, c’est que Longue-Chevelure Custer se trouvait dans la vallée de la Rosebud. Le lendemain matin, les éclaireurs signalèrent que des soldats avaient passé la dernière crête séparant la Rosebud du village indien et qu’ils se rapprochaient de la Little Bighorn.
    La nouvelle parvint aux Indiens de différentes manières.
    « Je cherchais des navets sauvages avec quatre femmes près du campement, raconta Red Horse, un chef sioux. Tout d’un coup, l’une d’elles a attiré mon attention sur un nuage de poussière non loin des tipis. Je me suis vite rendu compte que c’était les soldats qui attaquaient. Nous nous sommes précipités vers le village, les femmes et moi. Quand je suis arrivé, quelqu’un m’a dit d’aller tout de suite au tipi où nous tenions nos conseils. Les soldats ont chargé si vite que nous n’avons pas eu le temps de discuter. Nous sommes sortis et avons lancé des instructions à la ronde. Sioux ! Prenez vos chevaux, vos fusils ! Allez combattre les soldats ! Et vous, femmes et enfants, partez à cheval vous aussi ! Ce que nous voulions, c’était qu’ils fuient. »
    Parmi les jeunes femmes déterrant des navets sauvages ce matin-là se trouvait Pte-San-Waste-Win, une cousine de Sitting Bull. Elle expliqua par la suite que les soldats étaient à une dizaine de kilomètres lorsqu’ils furent repérés. « Nous pouvions discerner les reflets du soleil sur leurs sabres. Nous nous sommes rendu compte qu’ils étaient nombreux. » Ces Tuniques Bleues appartenaient au bataillon de Custer. Mais ce fut seulement en entendant des

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