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Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890

Titel: Enterre Mon Coeur à Wounded Knee: Une Histoire Américaine, 1860-1890 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Dee Brown
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difficultés à défaire les lois que les tribunaux du pays n’en avaient à les interpréter.
    Ainsi, Big Snake perdit là où son frère avait gagné. Il n’eut jamais plus l’occasion de voir si la loi était respectée. Ramené à l’agence ponca à la Lune-où-le-maïs-est-soyeux, son sort était scellé. Whiteman déclara dans un rapport au gouvernement que Big Snake avait « un effet démoralisant sur les autres Indiens (…) extrêmement maussades et moroses ». Dans un autre paragraphe, l’agent accusa le géant d’avoir à plusieurs reprises menacé de le tuer, tout en se plaignant dans un autre qu’il ne lui avait pas adressé la parole depuis son retour. Sa fureur était telle qu’il en vint à supplier le commissaire aux Affaires indiennes d’« arrêter Big Snake, de le transférer à Fort Reno et de l’y emprisonner jusqu’à la fin de ses jours ».
    Enfin, le 25 octobre, Whiteman obtint de Sherman l’autorisation d’arrêter Big Snake et de l’enfermer dans la prison de l’agence. À cet effet, il exigea un détachement de soldats. Cinq jours plus tard, le lieutenant Stanton A. Mason arriva à l’agence avec treize hommes. Whiteman lui expliqua qu’il enverrait un avis aux Poncas les informant que ceux qui recevaient de l’argent en paiement d’un travail précis devraient se présenter à son bureau le lendemain. Big Snake serait du nombre, et Mason l’arrêterait dès qu’il entrerait dans la pièce.
    Le 31 octobre, Big Snake arriva dans le bureau de Whiteman et reçut l’ordre de s’asseoir. Il se retrouva encerclé par huit hommes armés. Le lieutenant Mason l’informa qu’il était en état d’arrestation. Big Snake voulut savoir pourquoi. Prenant alors la parole, Whiteman déclara que l’une des accusations portées contre lui était d’avoir proféré des menaces à son encontre, ce que l’Indien nia calmement. Si l’on en croit le négociant du comptoir, J. S. Sherburne, Big Snake se redressa et écarta les pans de sa couverture pour montrer qu’il n’était pas armé.
    Voici la déclaration que fit plus tard Hairy Bear : « L’officier a dit à Big Snake de le suivre. Big Snake a refusé de se lever, et lui a expliqué qu’il voulait savoir ce qu’il avait fait. Il n’avait tué personne, n’avait pas volé de chevaux, n’avait rien fait de mal. Alors, l’officier a parlé avec l’agent, puis a dit à Big Snake qu’il avait tenté de tuer deux hommes et s’était montré particulièrement méchant. Big Snake a nié. L’agent lui a dit qu’il ferait mieux de suivre l’officier et qu’il en saurait plus là-bas. Big Snake a répondu qu’il n’avait rien fait de mal et préférait mourir plutôt que de partir. Alors je me suis approché de lui et lui ai expliqué que cet homme [l’officier] n’allait pas l’arrêter pour rien, et qu’il ferait mieux de le suivre et que peut-être il reviendrait sans problème ; je l’ai amadoué tant que j’ai pu pour qu’il y aille, je lui ai rappelé qu’il avait une femme et des enfants, qu’il devait penser à eux et ne pas se faire tuer. Alors, Big Snake s’est levé et m’a déclaré qu’il était hors de question qu’il parte, et que s’ils voulaient le tuer, ils n’avaient qu’à le faire tout de suite. Il était très calme. L’officier lui a ordonné de se lever et lui a annoncé que s’il ne le suivait pas, il aurait des problèmes. Il a ajouté qu’il était inutile de discuter, qu’il était venu pour l’arrêter et exigeait qu’il le suive. L’officier est allé chercher les menottes, qu’un soldat tenait, et est revenu avec. À deux, ils ont tenté de les lui mettre, mais Big Snake les a repoussés. Alors, l’officier a dit quelque chose aux soldats, et à quatre ils ont essayé de nouveau de lui passer les menottes, mais il les a repoussés eux aussi. Un soldat avec des bandes sur les manches s’y est mis, sans succès. Ils ont tenté plusieurs fois, tous, de maîtriser Big Snake. Il était assis quand six hommes se sont emparés de lui. Il s’est levé et s’est dégagé. Juste à ce moment-là, l’un des soldats, qui était devant lui, l’a frappé au visage avec son arme tandis qu’un autre lui portait un coup à la tempe avec le canon de son fusil. Il s’est affalé contre le mur, avant de se redresser. Le sang coulait sur son visage. Lorsque j’ai vu le canon du fusil pointé vers lui, j’ai pris peur parce que je ne voulais pas le voir se faire

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