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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dis-je en touchant mon propre anneau d’amant, jumeau de celui de
Ceinwyn. Beaucoup de gens portaient des anneaux d’amants ornés d’une croix,
mais peu d’entre eux des croix d’or tirées du Chaudron de Clyddno Eiddyn, comme
Ceinwyn et moi. « Qu’as-tu fait de l’anneau ?
    — Je l’ai
jeté dans une rivière.
    — En
as-tu parlé à quelqu’un ?
    — Seulement
à Ceinwyn. Et Issa est au courant parce que c’est lui qui l’a trouvé et me l’a
apporté.
    — Et tu n’en
as rien dit à Arthur ?
    — Non. »

Elle sourit. « Je
pense que tu as été un meilleur ami que je ne le croyais, Derfel.
    — Celui d’Arthur,
Dame. C’est lui que je protégeais, pas vous.
    — Je
suppose que oui. » Elle regarda de nouveau le feu. « Quand tout sera
fini, j’essaierai de donner à Arthur ce qu’il désire.
    — Vous-même ? »
    Ma suggestion
parut la surprendre. « Le désire-t-il ?
    — Il vous
aime. Il ne peut pas poser de questions sur vous, mais il vous cherche chaque
fois qu’il vient ici. Il vous cherchait, même quand vous étiez à Ynys Wydryn.
Il ne m’a jamais parlé de vous, mais en a rabattu les oreilles de Ceinwyn. »
    Guenièvre fit
la grimace. « Sais-tu combien l’amour peut être écœurant, Derfel ? Je
n’ai pas envie d’être adorée. Je ne veux pas que tous mes caprices soient
satisfaits. Je veux sentir qu’on peut me rendre morsure pour morsure. »
Elle parlait avec véhémence, et comme j’ouvrais la bouche pour défendre Arthur,
elle me la ferma d’un geste. « Je sais, Derfel, je n’ai plus le droit de
rien vouloir. Je me conduirai bien, je te le promets. » Elle sourit. « Sais-tu
pourquoi Arthur fait semblant de ne pas me voir, en ce moment ?
    — Non,
Dame.
    — Parce
qu’il ne veut pas m’affronter avant d’avoir remporté la victoire. »
    Guenièvre
avait probablement raison, mais Arthur n’avait montré aucun signe d’affection
pour elle, et je jugeai préférable de la mettre en garde. « Peut-être la
victoire lui suffira-t-elle. »
    Elle secoua la
tête. « Je le connais mieux que toi, Derfel. Je le connais si bien que je peux
le décrire d’un seul mot. »
    J’essayai de
deviner quel mot cela pouvait être. Brave ? Certainement, pourtant cela
laissait de côté sa consécration à un idéal. Je me demandai si dévoué était un
meilleur choix, mais cela ne décrivait pas sa fébrilité. Bon ? Certes il l’était,
mais ce mot plat évacuait la colère qui pouvait le rendre imprévisible. « Quel
mot, Dame ?
    — Solitaire,
répondit Guenièvre, et je me souvins que Sagramor, dans la grotte de Mithra,
avait dit la même chose. C’est un solitaire, comme moi. Alors, donnons-lui la
victoire et peut-être ne le sera-t-il plus.
    — Que les
Dieux vous gardent saine et sauve, Dame.
    — La
déesse, peut-être. » Elle vit l’expression d’horreur qui se peignit sur
mon visage, et rit. « Pas Isis, Derfel, non pas Isis. » C’était le
culte de cette déesse qui avait poussé Guenièvre dans le lit de Lancelot et
causé la douleur d’Arthur. « Je pense que ce soir, je vais prier Sulis.
Elle semble convenir mieux à la situation.
    — J’ajouterai
mes prières aux vôtres, Dame. »
    Elle me retint
en levant la main lorsque je me levai pour partir. « Nous allons gagner,
Derfel, dit-elle avec gravité, nous allons gagner, et tout changera. »
    Nous avions
dit cela si souvent, et rien n’avait jamais changé. Mais maintenant, au Mynydd
Baddon, nous allions de nouveau essayer.
     
    *
     
    Nous tendîmes
notre piège par un jour d’une beauté bouleversante. Il promettait aussi d’être
long, car les nuits raccourcissaient et la lumière vespérale s’attardait jusque
dans les heures ombreuses.
    La veille de
la bataille, Arthur avait retiré ses troupes des collines qui s’étendaient
derrière le Mynydd Baddon. Il ordonna à ces hommes de laisser leurs feux de
camp brûler, afin que les Saxons croient qu’ils étaient toujours là, puis les
conduisit à la rencontre des hommes du Gwent qui arrivaient sur la route de
Glevum. Les guerriers de Cuneglas quittèrent aussi les collines, mais pour
venir au sommet du Mynydd Baddon où ils attendirent, en compagnie de mes
hommes.
    Malaine, le
grand druide du Powys, passa parmi les lanciers durant la nuit. Il distribua de
la verveine, des pierres d’elfe et du gui séché. Les chrétiens se rassemblèrent
pour prier, mais je notai que beaucoup d’entre eux

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