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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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mourait en lançant une mince fumée vers les brillantes étoiles qui
ornaient la voûte du monde. La lune, en forme de faucille, frôlait les collines
du sud, soulignant les silhouettes des sentinelles qui arpentaient nos remparts.
« Je veux vivre cette aventure jusqu’au bout. » Ses yeux brillaient
dans l’ombre. « Rien ne m’a donné autant de plaisir depuis des années,
Derfel, oui, des années.
    — Ce qui
se passera demain dans la vallée, Dame, ne sera pas agréable. Ce sera une tâche
cruelle.
    — Je
sais, mais tes hommes croient que je peux leur apporter la victoire. Les
priveras-tu de ma présence alors que la tâche s’avère rude ?
    — Non,
Dame. Mais restez en sécurité, je vous en prie. »
    La véhémence
de mes propos la fit sourire. « Désires-tu que je survive, Derfel, ou
crains-tu qu’Arthur se fâche contre toi, s’il m’arrivait malheur ? »
    J’hésitai. « Je
pense qu’il pourrait se mettre en colère, Dame », avouai-je.
    Guenièvre
savoura cette réponse un moment. « T’a-t-il questionné à mon propos ?
    — Non,
pas une fois. »
    Elle regarda
fixement ce qui restait de flammes. « Peut-être est-il amoureux d’Argante,
dit-elle avec une tristesse rêveuse.
    — Je
doute qu’il puisse même supporter sa vue. » Une semaine auparavant, je n’aurais
pas été aussi franc, mais Guenièvre et moi étions devenus plus proches. « Elle
est beaucoup trop jeune pour lui, et pas assez intelligente. »
    Elle me
regarda, et je lus un défi dans ses yeux que le feu faisait briller. « Je
me croyais intelligente, jadis. Mais vous pensez tous que je suis une idiote, n’est-ce
pas ?
    — Non,
Dame.
    — Tu as
toujours été un piètre menteur, Derfel. C’est pour cela que tu n’es jamais
devenu courtisan. Pour être un bon courtisan, il faut mentir avec le sourire. »
Elle contempla fixement le feu, et demeura silencieuse un long moment. Quand
elle reprit la parole, son ton de moquerie affectueuse avait disparu. Peut-être
était-ce la proximité de la bataille qui lui inspirait un accent de vérité que
je ne lui avais jamais entendu. « Je me suis conduite comme une idiote,
dit-elle doucement, si doucement que je dus me pencher pour l’entendre
par-dessus le crépitement du feu et les chants de mes hommes. Je me dis maintenant
que c’était une sorte de folie, mais je ne crois pas que ce soit vrai. Ce n’était
que de l’ambition. » Elle se tut de nouveau en regardant les petites
flammes vacillantes. « Je voulais être l’épouse d’un César.
    — Vous l’étiez.
    — Non.
Arthur n’est pas un César. Ce n’est pas un tyran, et je crois que c’est ce que
j’attendais de lui, qu’il soit quelqu’un comme Gorfyddyd. » Le père de
Ceinwyn et de Cuneglas, le roi brutal du Powys, l’ennemi d’Arthur et, si la
rumeur était vraie, l’amant de Guenièvre. Elle dut y penser car elle me défia
soudain du regard. « T’ai-je jamais dit qu’il avait tenté de me violer ?
    — Oui,
Dame.
    — Ce n’était
pas vrai. » Elle parla d’un ton morne. « Il n’a pas seulement essayé,
il m’a vraiment violée. Ou je me suis dit que c’était un viol. » Ses
paroles sortaient par jets de sa bouche, comme si la vérité était une chose
très dure à admettre. « Mais peut-être n’en était-ce pas un. Je voulais
des honneurs, un titre, de l’or. » Elle tripotait l’ourlet de son
justaucorps, arrachant des petits bouts de fil au tissu effrangé. J’étais gêné,
mais ne l’interrompis pas parce que je savais qu’elle désirait parler. « Je
ne les ai pas obtenus de lui. Il savait ce que je désirais, mais encore mieux
ce qu’il voulait lui-même et n’a jamais eu l’intention de me payer à mon juste
prix. Il a préféré me fiancer à Valerin. Sais-tu ce que j’allais faire de ce
garçon ? » Ses yeux me défièrent de nouveau, et cette fois, ce n’était
pas le feu qui les faisait briller, mais l’éclat des larmes.
    « Non,
Dame.
    — J’allais
faire de lui le roi du Powys, dit-elle d’un air vindicatif. J’allais me servir
de Valerin pour me venger de Gorfyddyd. J’aurais pu le faire, mais j’ai
rencontré Arthur.
    — À Lugg Vale,
j’ai tué Valerin, dis-je avec circonspection.
    — Je
savais que c’était toi.
    — Et il
avait au doigt, Dame, un anneau portant votre emblème. »
    Elle me
regarda fixement. Elle savait de quel anneau je parlais. « Avec une croix
d’amant ?
    — Oui,
Dame »,

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