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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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dépêchés sur le chemin que les Saxons espéraient
emprunter chevauchaient droit vers l’attaque-surprise d’Arthur.
    Nous
attendîmes. Nous ne descendrions pas de la colline avant que l’armée de notre
chef soit en vue, et alors, il nous faudrait combler rapidement l’intervalle
entre les troupes de Cerdic et les hommes d’Aelle. Celui-ci devrait affronter
la furie d’Arthur pendant que mes lanciers et les soldats de Cuneglas empêcheraient
Cerdic de venir à son secours. Ils nous surpassaient en nombre, mais Arthur
espérait faire une percée dans l’armée de mon père pour nous apporter son aide.
Je jetai un coup d’œil sur la gauche, désirant apercevoir les hommes d’Œngus
sur la Voie du Fossé, mais cette route lointaine restait vide. Si les
Blackshields ne venaient pas, Cuneglas et moi serions pris au piège entre les
deux moitiés de l’armée saxonne. En regardant mes hommes, je remarquai leur
nervosité. Ils ne pouvaient pas voir ce qui se passait dans la vallée car j’avais
insisté pour qu’ils demeurent cachés jusqu’à ce que nous lancions notre attaque
de flanc. Certains avaient les yeux fermés, quelques chrétiens s’étaient
agenouillés les bras étendus, pendant que d’autres frottaient des pierres sur
les lames de lances déjà coupantes comme des rasoirs. Malaine, le druide,
chantait un sort de protection, Pyrlig priait et Guenièvre me regardait
fixement avec de grands yeux comme si elle pouvait lire sur mon visage ce qui
allait se passer.
    Les éclaireurs
saxons avaient disparu à l’ouest, mais ils revinrent soudain au galop. La
poussière se soulevait sous les sabots de leurs chevaux. Leur vitesse suffisait
à nous dire qu’ils avaient aperçu Arthur et, bientôt, cette agitation
désordonnée des préparatifs saxons se transformerait en un mur de boucliers et
de lances. J’empoignai la longue hampe en frêne de mon arme, fermai les yeux et
décochai une prière vers le firmament où Bel et Mithra devaient écouter.
    « Regarde-les ! »
s’exclama Cuneglas pendant que je priais, et j’ouvris les yeux pour voir la
ruée d’Arthur remplir l’extrémité ouest de la vallée. Le soleil brillait sur
les visages et scintillait sur des centaines de lames nues et de casques polis.
Près de la rivière, ses cavaliers éperonnèrent leurs montures pour s’emparer du
pont, au sud d’Aquae Sulis, tandis que la longue ligne des troupes du Gwent s’engageait
au centre de la vallée. Les hommes de Tewdric portaient l’équipement romain :
plastrons de bronze, manteaux rouges et casques aux épais plumets, si bien que,
vus du sommet du Mynydd Baddon, ils ressemblaient à des phalanges cramoisi et
or sous une multitude de bannières qui arboraient, au lieu du taureau noir du
Gwent, des croix chrétiennes rouges. Au nord, Sagramor menait les lanciers d’Arthur
sous son vaste étendard noir accroché à une hampe que surmontait un crâne de
Saxon. Encore aujourd’hui, je peux fermer les yeux et voir cette armée avancer,
voir le vent agiter cette mer de drapeaux au-dessus des lignes inflexibles,
voir la poussière s’élever du sol derrière elles, et voir les récoltes en
pleine croissance piétinées, aplaties, par leur passage.
    Alors que
devant elle, c’était la panique, le chaos. Les Saxons couraient prendre leur
armure, ou sauver leur épouse, cherchaient leur chef ou se ralliaient en
groupes qui lentement se rejoignaient pour former le premier mur de boucliers
près de leur campement d’Aquae Sulis, mais c’était un mur de fortune, mince et
mal équipé, et un cavalier leur fit signe de reculer. Les hommes de Cerdic
formèrent plus rapidement leurs rangs, sur notre gauche, mais ils étaient
encore à plus d’une lieue des troupes d’Arthur, ce qui signifiait que les
hommes d’Aelle devraient supporter le plus fort de l’assaut. À l’arrière-garde
de cette attaque, la masse sombre de nos recrues dépenaillées avançait armée de
faux, de haches, de pioches et de gourdins.
    Je vis la
bannière d’Aelle s’élever parmi les tombeaux du cimetière romain et ses
lanciers reculer en hâte pour se rallier sous son crâne ensanglanté. Les Saxons
avaient déjà abandonné Aquae Sulis, leur campement de l’ouest, et les bagages
rassemblés aux portes de la cité ; peut-être espéraient-ils que les hommes
d’Arthur s’arrêteraient pour piller les chariots et les chevaux de bât, mais
notre chef avait vu le danger, aussi mena-t-il ses troupes très au

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