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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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ce qu’il devait
faire, après.
    Arthur leva
Excalibur. « Tu es sûr, Derfel ?
    — Vas-y,
Seigneur. »
    Les yeux
écarquillés d’horreur, Morridig regarda la lame brillante frôler les chevrons,
au-dessus de l’enclume. Arthur s’arrêta, puis frappa, une seule fois. Il frappa
dur, et durant une seconde je n’éprouvai aucune souffrance, aucune, mais alors
Culhwch prit mon poignet d’où jaillissait le sang et le fourra dans les
charbons ardents de la forge et c’est alors que la douleur me fouetta comme une
lance vous transperce. Je hurlai ; ensuite, je ne me souviens de rien.
    Plus tard, on
me dit comment Morgane prit la main coupée, portant la cicatrice fatale, et l’enferma
dans la matrice d’argile. Puis, avec un chant païen aussi vieux que le monde,
elle ressortit la main ensanglantée par le vagin de la statue et la jeta dans
le brasier.
    Et c’est ainsi
que je devins chrétien.

 
     
     
     
     
     
     
     
     
QUATRIÈME PARTIE LE DERNIER ENCHANTEMENT

 
     
    Le printemps
est arrivé à Dinnewrac. Le monastère se réchauffe et le silence de nos prières
est rompu par le bêlement des agneaux et le chant des alouettes. Là où la neige
est restée si longtemps poussent des violettes blanches et des stellaires, mais
le mieux de tout, c’est de savoir qu’Igraine a donné naissance à un enfant, un
garçon, et que tous deux ont survécu. Dieu soit loué pour cela, ainsi que pour
la douceur du temps, mais pour guère plus. Le printemps devrait être la saison
du bonheur, pourtant de sombres rumeurs courent sur l’ennemi.
    Les Saxons
sont de retour, bien que nous ignorions si les feux que nous avons vus hier
soir, à l’horizon ouest, ont été allumés par leurs lanciers. En tout cas, ces
brasiers enflammaient le ciel nocturne comme un avant-goût de l’enfer. Un
fermier est venu, à l’aube, nous apporter des bûches de tilleul dont nous
avions besoin pour fabriquer une nouvelle baratte, et il nous a dit que c’étaient
des feux de pillards irlandais, mais nous en doutons car, depuis quelques
semaines, il circule trop d’histoires de bandes de guerriers saxons. Arthur
avait réussi à garder l’ennemi à distance pendant toute une génération et, pour
ce faire, enseigné le courage à nos rois, mais depuis nos chefs sont redevenus
si faibles ! Et maintenant, les Saïs réapparaissent, telle une peste.
    Dafydd, le
clerc du tribunal qui traduit ces parchemins en langue bretonne, est venu
aujourd’hui chercher les tout derniers, et il m’a dit que les feux étaient
presque certainement un méfait saxon ; il m’a ensuite informé qu’on avait
donné le nom d’Arthur au fils d’Igraine. Arthur ap Brochvael ap Perddel ap
Cuneglas, un beau nom, même si Dafydd ne l’approuvait visiblement pas, et je n’ai
pas compris tout de suite pourquoi. C’est un petit bonhomme, qui ressemble un
peu à Sansum, avec la même expression affairée et les mêmes cheveux hérissés.
Il s’est assis à ma fenêtre pour lire mes parchemins et n’a cessé de pousser
des exclamations de désapprobation et de secouer la tête devant mon écriture. « Pourquoi
Arthur a-t-il quitté la Dumnonie ? a-t-il fini par me demander.
    — Parce
que Meurig y tenait et qu’Arthur n’avait jamais eu réellement envie de
gouverner.
    — Mais c’était
irresponsable de sa part ! dit-il sévèrement.
    — Arthur
n’était pas roi, et nos lois affirment que seuls les rois peuvent gouverner.
    — On peut
modifier les lois, répliqua Dafydd en fronçant le nez, je suis bien placé pour
le savoir, et Arthur aurait dû être roi.
    — Je suis
d’accord, mais il ne l’était pas. Il n’avait aucun droit légitime, Mordred, si.
    — Alors
Gwydre non plus, objecta Dafydd.
    — Oui,
mais si Mordred était mort, Gwydre pouvait y prétendre autant qu’un autre, sauf
Arthur, bien sûr, mais Arthur ne voulait pas être roi. » Je me demandais
combien de fois j’avais déjà expliqué cela. « Arthur s’est consacré à la
Bretagne parce qu’il avait fait le serment de protéger Mordred, et lorsqu’il
est parti en Silurie, il avait accompli tout ce qu’il s’était proposé de faire.
Il avait uni les royaumes de Bretagne, apporté la justice à la Dumnonie et
vaincu les Saxons. Il aurait pu résister à la demande que lui fit Meurig de
renoncer au pouvoir, mais dans son cœur, il ne le désirait pas, ce pouvoir,
aussi a-t-il rendu la Dumnonie à son roi légitime, et vu se déliter toute son

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