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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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cœur
plus tard ?
    — Non,
dit-il d’un air dégoûté.
    — Seigneur !
le suppliai-je.
    — Non ! »
cria-t-il en colère. Ces histoires de magie le révulsaient. Il voulait un monde
régi par la raison et non par la magie, mais sa raison ne pouvait pas nous
secourir.
    Alors
Guenièvre dit d’une voix douce : « Morgane.
    — Quoi Morgane ?
demanda Arthur.
    — Elle
fut la prêtresse de Merlin avant Nimue. Si quelqu’un connaît la magie de
Merlin, c’est Morgane. »
    Alors on
convoqua Morgane. Elle entra en boitillant, environnée comme toujours d’une
aura de colère. Son masque d’or scintillait tandis qu’elle nous regardait l’un
après l’autre et, ne voyant aucun chrétien parmi nous, elle se signa. Arthur
lui offrit une chaise qu’elle refusa, signifiant ainsi qu’elle n’avait que peu
de temps à nous consacrer. Depuis que son époux était parti pour le Gwent,
Morgane s’activait dans un sanctuaire chrétien du nord d’Isca. Les malades s’y
rendaient pour mourir et elle les soignait, les nourrissait, priait pour eux.
Aujourd’hui, on qualifie son mari de « saint », mais des deux, aux
yeux de Dieu, c’est son épouse la « sainte ».
    Arthur lui
narra toute l’histoire et chaque révélation lui tira un grognement, mais lorsqu’il
évoqua la malédiction de l’Autre Corps, elle se signa et cracha par la bouche
de son masque. « Que voulez-vous de moi ? demanda-t-elle d’un ton
belliqueux.
    — Peux-tu
contrecarrer la malédiction ? demanda Guenièvre.
    — La
prière le peut !
    — Mais tu
as prié, dit Arthur, exaspéré, et l’évêque Emrys a prié. Tous les chrétiens d’Isca
ont prié et Ceinwyn est toujours malade.
    — Parce
que c’est une païenne, vitupéra Morgane. Pourquoi Dieu gaspillerait-il sa
miséricorde pour les païens alors qu’il doit veiller sur Son propre troupeau ?
    — Tu n’as
pas répondu à ma question », dit froidement Guenièvre. Morgane et elle se
détestaient, mais par amour pour Arthur, elles affichaient une courtoisie
glaciale quand elles se rencontraient.
    Morgane
demeura silencieuse un moment, puis hocha soudain la tête. « On peut
dissiper la malédiction si l’on croit à ces superstitions.
    — J’y
crois, dis-je.
    — Mais
rien que d’y penser, c’est déjà un péché ! cria Morgane et elle se signa
de nouveau.
    — Votre
Dieu vous pardonnera sûrement, dis-je.
    — Que
sais-tu de mon Dieu, Derfel ? demanda-t-elle avec aigreur.
    — Je
sais, Dame, dis-je en essayant de me remémorer toutes les choses que Galahad m’avait
expliquées au cours des années, que votre Dieu est un Dieu aimant, un Dieu qui
pardonne, un Dieu qui a envoyé Son propre fils sur terre afin que les hommes ne
souffrent plus. » Je me tus, mais Morgane ne répondit pas. « Je sais
aussi, continuai-je doucement, que Nimue fait quelque chose de très mal dans
les collines. »
    Peut-être, en
prononçant ce nom, ai-je enfin persuadé Morgane ; elle en avait toujours
voulu à cette femme plus jeune d’avoir usurpé sa place auprès de Merlin. « Est-ce
une forme d’argile ? me demanda-t-elle. Pétrie avec le sang d’un enfant et
la rosée, modelée pendant que le tonnerre gronde ?
    — Tout
juste. »
    Elle
frissonna, étendit les bras et pria en silence. Aucun de nous ne parla. Sa
prière dura longtemps, et peut-être souhaitait-elle qu’on renonce à tout espoir
de se servir d’elle, mais comme nul ne quitta la cour, elle laissa retomber ses
bras et se tourna de nouveau vers nous. « Quels sortilèges utilise la
sorcière ?
    — Des
baies, des esquilles d’os, des braises.
    — Non,
imbécile ! Quels sortilèges ? Comment atteint-elle Ceinwyn ?
    — Elle a
une pierre précieuse d’une des bagues de Ceinwyn et l’une de mes capes.
    — Ah !
dit Morgane, intéressée en dépit du dégoût que lui inspirait la superstition
païenne. Et pourquoi l’une de tes capes ?
    — Je l’ignore.
    — C’est
simple, imbécile, pour que le mal passe par toi !
    — Moi ?
    — Ne
comprends-tu donc rien ? dit-elle d’un ton brusque. Bien sûr qu’il passe
par toi. Tu as conclu un pacte avec Nimue, jadis ?
    — Oui,
répondis-je, en rougissant malgré moi.
    — Alors,
quel en est le symbole ? Elle t’a donné un talisman ? Un bout d’os ?
Un colifichet païen, à suspendre à ton cou ?
    — Elle m’a
donné ça », dis-je en lui montrant la cicatrice, dans la paume de ma main
gauche.
    Morgane

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