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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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puis nous pourrions voguer avec Arthur dans la voie tracée par la lune,
et la Bretagne ne serait plus qu’un souvenir.
     
    *
     
    Le vent de la
nuit soufflait doucement par le mur délabré du fort. Les vestiges rouilles de l’ancien
phare pendaient, de travers, en haut de leur mât décoloré, les vaguelettes se
brisaient sur la longue plage, la lune s’abandonna lentement à l’étreinte de la
mer et l’obscurité s’épaissit.
    Nous avons
dormi à l’abri précaire des remparts. Les Romains les avaient élevés en sable,
puis avaient recouvert ce talus de mottes de terre plantées de salicorne et l’avaient
couronné d’une palissade. Les murs n’avaient jamais été très solides, même à l’époque
de leur construction, car le fort n’était qu’un poste d’observation où le petit
détachement qui entretenait le feu du phare pouvait se protéger des vents
marins. La palissade était presque pourrie, la pluie et le vent avaient érodé
la muraille de sable, mais dans certains endroits, elle mesurait encore presque
trois coudées de haut.
    Le jour se
leva, ensoleillé, et nous vîmes quelques petits bateaux de pêche prendre la
mer. Leur départ ne laissait que le Prydwen au bord de la lagune.
Arthur-bach et Seren jouèrent sur le sable, là où il n’y avait pas de brisants,
pendant que Galahad et le seul fils qui restait à Culhwch remontaient la côte
pour trouver de la nourriture. Ils revinrent avec du pain, du poisson séché et
un seau de lait encore tiède. Nous étions tous étrangement heureux ce matin-là.
Je me souviens que nous avons ri en regardant Seren rouler du haut d’une dune,
et acclamé Arthur-bach lorsqu’il arracha des hauts-fonds un gros bouquet d’algues
qu’il remonta sur le sable. L’énorme masse verte devait peser aussi lourd que
lui, mais il parvint néanmoins à la traîner et à la tirer jusqu’à la muraille
délabrée du fort. Gwydre et moi applaudîmes ses efforts, et ensuite, nous nous
mîmes à parler. « S’il est écrit que je serai pas roi, dit Gwydre, qu’il
en soit ainsi.
    — Le
destin est inexorable. » Comme il me regardait d’un air perplexe, je
souris. « C’était l’un des adages favoris de Merlin. Ça et « Ne sois
pas absurde, Derfel ». J’étais toujours absurde pour lui.
    — Je suis
sûr que tu ne l’étais pas, dit-il, loyal.
    — Nous l’étions
tous. Sauf, peut-être, Nimue et Morgane. Nous manquions simplement d’intelligence.
Ta mère, sans doute pas, mais elle et lui n’étaient pas vraiment amis.
    — J’aurais
bien voulu le connaître mieux.
    — Quand
tu seras âgé, Gwydre, tu pourras toujours dire que tu as rencontré Merlin.
    — Personne
ne me croira.
    — Oui, c’est
probable. Et, le temps que tu vieillisses, on aura probablement inventé de
nouvelles histoires sur lui. Et sur ton père aussi. » Je lançai un
fragment de coquillage sur la façade du fort. De l’autre côté de l’eau, me
parvint un chant d’hommes plein de vigueur, et je compris qu’on lançait le Prydwen .
Il n’y en a plus pour longtemps, me dis-je. « Peut-être que personne ne
saura jamais la vérité.
    — La
vérité ? demanda Gwydre.
    — Sur ton
père, ou sur Merlin. » Il y avait déjà des chansons qui attribuaient à
Meurig la victoire du Mynydd Baddon, et beaucoup d’entre elles célébraient
Lancelot plus qu’Arthur. Je cherchai Taliesin des yeux, me demandai s’il
corrigerait ces ballades. Ce matin-là, le barde nous avait dit qu’il n’avait
pas l’intention de traverser la mer avec nous, mais souhaitait retourner à pied
en Silurie ou au Powys ; je pense qu’il ne nous avait accompagnés que pour
s’entretenir avec Arthur et apprendre de lui l’histoire de sa vie. Peut-être le
barde avait-il vu l’avenir et était-il venu pour le voir s’accomplir, mais
quelles que fussent ses raisons, il était en train de parler avec Arthur
lorsque celui-ci le quitta soudain pour se précipiter sur la rive de la lagune.
Il resta là un long moment, à regarder attentivement vers le nord. Puis, il se
retourna, courut vers la plus haute dune qu’il escalada et, de là-haut, il
scruta de nouveau le nord.
    « Derfel !
cria-t-il, Derfel ! » Je dévalai la façade du fort, traversai la
plage en courant et gravis la dune. « Que vois-tu ? » me
demanda-t-il.
    Je regardai
vers le nord, par-delà la lagune qui scintillait. Je vis le Prydwen à
mi-chemin de son lancer, les feux sur lesquels on évaporait

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