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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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druide.
    Merlin, le
visage ruisselant de sueur, nous contemplait calmement. Il était à mi-hauteur d’une
échelle appuyée contre une potence faite de deux troncs d’arbres plantés dans
le sol et d’un troisième cloué en travers ; ce gibet se dressait au milieu
des cinq feux qui formaient le cercle central. Le druide portait une robe
blanche aux manches rougies par le sang des poignets jusqu’au coude. Il tenait
un long couteau, mais, je le jure, une expression fugitive de soulagement se
peignit sur son visage.
    Mardoc vivait,
mais de justesse. L’enfant déjà dénudé, excepté le bâillon qui étouffait ses
cris, était suspendu au gibet par les chevilles. Près de lui pendait, dans la
même posture, un autre corps maigre et pâle qui semblait très blanc à la
lumière des flammes ; sa gorge avait été tranchée presque jusqu’à l’épine
dorsale, tout son sang avait coulé dans le Chaudron et dégouttait encore de ses
cheveux raides et rougis, si longs que ses tresses ensanglantées tombaient à l’intérieur
du Chaudron en argent cerclé d’or de Clyddno Eiddyn ; c’est à ce seul ce
trait que je reconnus Gauvain, car son beau visage était dissimulé par le voile
de sang qui le nappait entièrement.
    Merlin, tenant
toujours le grand couteau avec lequel il avait tué Gauvain, restait muet de
surprise. Son air de soulagement s’était évanoui et, maintenant, je ne pouvais
rien lire sur sa figure, mais Nimue poussait des cris aigus. Elle leva la paume
gauche, celle portant une cicatrice jumelle de la mienne. « Tue Arthur !
me cria-t-elle. Derfel ! Tu es mon homme lige ! Tue-le ! Nous ne
pouvons pas nous arrêter maintenant ! »
    La lame d’une
épée miroita au voisinage de ma barbe. Galahad, qui la tenait, me sourit
gentiment. « Ne bouge pas, mon ami. » Il connaissait le pouvoir des
serments. Il savait aussi que je ne tuerais pas Arthur, mais il essayait de m’épargner
la vengeance de Nimue. « Si Derfel bouge, lui cria-t-il, je lui tranche la
gorge,
    — Eh
bien, fais-le, hurla-t-elle. C’est une nuit où doivent mourir les fils de roi !
    — Pas le
mien, dit Arthur.
    — Tu n’es
pas roi, Arthur ap Uther. » Merlin parlait enfin. « Croyais-tu que j’allais
tuer Gwydre ?
    — Alors,
pourquoi est-il là ? » demanda Arthur. Il tenait l’enfant serré
contre lui et brandissait de l’autre son épée rougie. « Pourquoi est-il là ? »
répéta-t-il, avec plus de colère.
    Pour une fois,
Merlin ne dit rien et ce fut Nimue qui répondit. « Il est ici, Arthur ap
Uther, ricana-t-elle, parce que la mort de cette misérable créature ne saurait
suffire. » Elle pointa le doigt sur Mardoc qui se tortillait en vain. « C’est
le fils d’un roi, mais pas l’héritier légitime.
    — Alors
Gwydre aurait dû mourir ? demanda Arthur.
    — Et
revenir à la vie ! » répliqua Nimue d’un air belliqueux. Elle devait
crier pour se faire entendre par-dessus les craquements rageurs des feux. « Tu
ne connais donc pas la puissance du Chaudron ? Couche les morts dans la
jatte de Clyddno Eiddyn et les morts remarcheront, ils respireront à nouveau,
ils vivront. »
    Elle s’avança
pleine d’arrogance, la folie emplissant son œil unique. « Donne-le-moi,
Arthur.
    — Non. »
Il tira sur les rênes de Llamrei et la jument sauta hors de portée de Nimue qui
se tourna vers Merlin. « Tuez-le ! hurla-t-elle en montrant Mardoc.
Nous pouvons au moins essayer avec lui. Tuez-le !
    — Non !
criai-je.
    — Tuez-le ! »
hurla Nimue et, comme Merlin ne réagissait pas, elle courut vers le gibet. Le
vieillard semblait incapable de bouger, mais Arthur fit pivoter Llamrei et
fonça vers Nimue. Il laissa son cheval la heurter si fort qu’elle s’effondra
dans l’herbe.
    « Laissez
vivre l’enfant », dit Arthur à Merlin. Nimue chercha à le griffer, mais il
la repoussa et, comme elle revenait à la charge, dents découvertes et mains
crochues, il fendit l’air de son épée à proximité de sa tête et cette menace la
calma.
    Merlin
rapprocha sa lame brillante de la gorge de Mardoc. Le geste du druide semblait
presque tendre, en dépit de ses manches trempées de sang et de son grand
couteau. « Crois-tu pouvoir vaincre les Saxons sans l’aide des Dieux,
Arthur ap Uther ? »
    Celui-ci ne
tint pas compte de la question. « Détachez l’enfant », ordonna-t-il.
    Nimue se
tourna vers lui. « Souhaites-tu être maudit, Arthur ?
    — Je le
suis

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