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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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espions rapportèrent aussi que les
Saxons attendraient jusque après la fête d’Eostre, leur célébration du
printemps, pour laisser aux nouveaux bateaux le temps de traverser la mer. « Ils
auront deux mille cinq cents hommes », calcula Arthur, et nous n’en
aurions que mille deux cents si Meurig ne voulait pas se battre. Nous pouvions
pratiquer une levée, bien sûr, mais aucune troupe enrôlée ne tiendrait contre
des guerriers convenablement entraînés, et nos vieillards, nos jeunes garçons,
devraient affronter le fyrd saxon, des hommes dans la force de l’âge.
    — Alors,
sans les lanciers du Gwent, nous sommes voués à l’échec », dis-je d’un air
sombre.
    Arthur avait
rarement souri depuis la trahison de Guenièvre, mais il le fit maintenant. « Voués
à l’échec ? Qui dit cela ?
    — Toi,
Seigneur. Les nombres que tu cites le disent.
    — Tu n’as
jamais combattu et gagné alors que l’ennemi te surpassait en nombre ?
    — Si,
Seigneur, cela m’est arrivé.
    — Alors
pourquoi ne gagnerions-nous pas encore ?
    — Seul un
fou cherche à se battre avec un ennemi plus fort que lui, Seigneur.
    — Seul un
fou cherche à se battre, dit-il énergiquement. Je ne souhaite pas faire la
guerre au printemps. Ce sont les Saxons qui le veulent, et en cela nous n’avons
pas le choix. Crois-moi, Derfel, je ne souhaite pas être surpassé en nombre, et
tout ce qu’il est possible de faire pour persuader Meurig de se joindre à nous
je le ferai, mais si le Gwent ne marche pas au combat, alors il nous faudra
bien vaincre les Saxons tout seuls. Et nous le pouvons ! Il faut le
croire, Derfel !
    — J’avais
foi dans les Trésors, Seigneur. »
    Il eut un
éclat de rire moqueur. « Voilà le Trésor auquel je crois, dit-il en
tapotant la garde d’Excalibur. Aie foi en la victoire, Derfel ! Si nous
marchons en vaincus contre les Saxons, ils livreront nos os aux loups. Mais si
nous marchons en vainqueurs, nous les entendrons hurler. »
    C’était une
belle bravade, mais il semblait difficile de croire à la victoire. La Dumnonie
s’abandonnait à la mélancolie. Nous avions perdu nos Dieux et le peuple
murmurait qu’Arthur en personne les avait chassés. Il n’était pas seulement l’ennemi
du Dieu chrétien, mais de tous les Dieux, et les hommes clamaient que les
Saxons étaient notre punition. Même le temps présageait un désastre, car le
lendemain du jour où je quittai Arthur, il se mit à pleuvoir et on eut bientôt
l’impression que ce déluge ne cesserait jamais. Chaque jour apportait de lourds
nuages gris, un vent glacial et une pluie battante qui persistait. Tout était
mouillé. Nos vêtements, notre literie, nos fagots, les jonchées, les murs mêmes
de nos maisons semblaient gras d’humidité. Les lances rouillaient dans les
râteliers, les grains emmagasinés germaient ou moisissaient, et toujours de
nouvelles averses nous arrivaient implacablement de l’ouest. Ceinwyn et moi
fîmes de notre mieux pour rendre étanche le manoir de Dun Caric. Mon beau-frère
nous avait donné des peaux de loup du Powys et nous en tapissâmes les murs de
bois, mais l’air même, sous les solives du toit, semblait trempé. Les feux brûlaient
d’un air maussade pour nous accorder à contrecœur une chaleur crachotante et
fuligineuse qui nous rougissait les yeux. Morwenna, notre aînée, qui était d’ordinaire
la plus placide et la plus facile à contenter des enfants, devint acariâtre et
si instamment égoïste que sa mère dut lui administrer une correction. « Gwydre
lui manque », me dit ensuite Ceinwyn. Arthur avait décrété qu’il ne le
quitterait plus, aussi le garçon était-il parti avec lui dans le Gwent. « Ils
devraient se marier l’année prochaine, ajouta-t-elle. Cela la guérira.
    — Si
Arthur laisse Gwydre l’épouser, répondis-je tristement. Il ne montre pas
beaucoup d’amour pour nous ces temps-ci. » J’avais voulu l’accompagner
dans le Gwent, mais il avait refusé d’un air péremptoire. Jadis, j’avais cru
être son ami le plus intime, mais maintenant il me recevait avec un grognement
au lieu de me faire bon accueil. « Il pense que j’ai mis la vie de Gwydre
en danger.
    — Non. Il
est froid avec toi depuis la nuit où il a surpris Guenièvre.
    — Pourquoi
cela aurait-il changé les choses entre nous ?
    — Parce
que tu étais là, mon chéri, répondit Ceinwyn patiemment, et qu’avec toi il ne
peut pas faire semblant que rien n’a

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