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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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le suivit en silence.
    J’avoue que je
restai immobile quelques secondes. Je n’avais pas envie d’intervenir. Je
voulais que les Dieux viennent. Je voulais que tous nos ennuis prennent fin
dans un grand battement d’ailes et que Beli Mawr parcoure miraculeusement la
terre à longues foulées. Je voulais la Bretagne de Merlin.
    Puis je me
souvins de Dian. Ma benjamine était-elle dans la cour du palais cette nuit ?
Son âme avait dû venir sur terre, car c’était la Vigile de Samain, et soudain,
les larmes me vinrent aux yeux tandis que je me remémorais l’atroce douleur de
la perte d’un enfant. Je ne pouvais pas rester dans la cour du palais de
Durnovarie pendant que Gwydre mourait, ni pendant que Mardoc souffrait. Je ne
voulais pas aller à Mai Dun, mais je savais que je ne pourrais plus regarder
Ceinwyn en face si je ne faisais rien pour empêcher la mort d’un enfant, aussi
je suivis Arthur et Galahad.
    Culhwch m’arrêta.
« Gwydre est le fils d’une putain », ronchonna-t-il trop bas pour qu’Arthur
l’entende.
    Je ne
souhaitais pas discuter du lignage du fils d’Arthur. « Si Arthur y va
seul, il se fera tuer. Il y a une quarantaine de Blackshields sur cette
colline.
    — Et si
nous y allons, nous deviendrons les ennemis de Merlin. »
    Cuneglas s’approcha
et posa la main sur mon épaule. « Eh bien ?
    — Je
chevauche avec Arthur », répondis-je. Je n’en avais pas envie, mais je ne
pouvais pas faire autrement. « Issa ! criai-je. Un cheval !
    — Si tu y
vas, grogna Culhwch, je suppose qu’il faut que je vienne. Juste pour être sûr
qu’il ne t’arrive rien. » Puis soudain, nous demandâmes tous à grands cris
des chevaux, des armes et des boucliers.
    Pourquoi y
sommes-nous allés ? J’ai très souvent réfléchi à cette nuit-là. Je peux
encore voir les lumières scintillantes qui ébranlaient les cieux, et humer la
fumée qui jaillissait du sommet de Mai Dun, et sentir le grand poids de la
magie qui pesait sur la Bretagne, mais nous chevauchâmes tout de même. Je sais
que j’étais plongé dans un grand désarroi en cette nuit déchirée par les
flammes. J’étais poussé par les sentiments que m’inspirait la mort d’un enfant,
et par le souvenir de Dian, et par ma culpabilité car j’avais encouragé Gwydre
à venir ici, mais, par-dessus tout, par mon affection pour Arthur. Et alors, qu’en
était-il de celle que j’éprouvais pour Merlin et Nimue ? Je n’avais jamais
pensé qu’ils pouvaient avoir besoin de moi, mais Arthur, si, et en cette nuit
où la Bretagne était piégée entre le feu et la lumière, je partis à cheval
retrouver son fils.
    Douze d’entre
nous chevauchèrent ainsi. Arthur, Galahad, Culhwch, Derfel et Issa, parmi les
Dumnoniens ; les autres, c’étaient Cuneglas et les siens. Aujourd’hui, où
l’on raconte encore cette histoire, on apprend aux enfants qu’Arthur, Galahad
et moi, nous fûmes les trois destructeurs de la Bretagne, mais douze cavaliers
partirent par cette nuit des morts. Nous n’avions pas d’armure, juste nos
boucliers, mais chaque homme portait une lance et une épée.
    La foule s’écartait
dans les rues illuminées par les feux tandis que nous chevauchions vers le
grand portail sud de Durnovarie. Il était ouvert, comme à chaque Vigile de
Samain, afin de laisser l’accès de la ville aux morts. Nous baissâmes la tête
pour passer sous les poutres de la porte, puis nous galopâmes entre les prés
remplis de gens qui contemplaient, ensorcelés, le mélange bouillonnant de
flammes et de fumée qui jaillissait du sommet de la colline.
    Arthur adopta
un train terrifiant et je m’accrochai au pommeau de ma selle, de crainte d’être
désarçonné. Nos capes flottaient derrière nous, les fourreaux de nos épées
tressautaient bruyamment, tandis qu’au-dessus de nos têtes, les cieux se
remplissaient de fumée et de lumière. Je sentis l’odeur des feux de bois et j’entendis
le crépitement des flammes longtemps avant d’atteindre le versant de la
colline.
    Personne ne
tenta de nous arrêter lorsque nous encourageâmes nos chevaux à la gravir. Les
lanciers ne s’opposèrent à nous que lorsque nous atteignîmes le dédale du
passage menant à la forteresse. Arthur le connaissait, car lorsque Guenièvre et
lui habitaient Durnovarie, ils montaient souvent au sommet, l’été, aussi nous
guida-t-il avec assurance dans le couloir tortueux, et c’est là que trois Blackshields
pointèrent sur nous

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