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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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nos
boucliers, au lieu de porter le masque de cet animal, arboraient une étoile à
cinq branches, en hommage à Ceinwyn.
    Mon épouse
répétait avec insistance qu’au printemps elle n’irait pas se réfugier dans son
pays. Morwenna et Seren partiraient, mais elle resterait. Cette décision me mit
en colère. « Pour courir le risque que nos filles perdent à la fois leur
mère et leur père ? demandai-je.
    — Si c’est
le décret des Dieux, oui, répliqua-t-elle avec calme, puis elle haussa les
épaules. Je suis peut-être égoïste, mais c’est ce que je veux.
    — Vouloir
mourir ? Tu trouves ça égoïste ?
    — Je ne
veux pas m’éloigner de toi, Derfel. Sais-tu ce que c’est que d’être dans un
pays lointain pendant que son homme se bat ? On attend dans la terreur. On
craint l’arrivée d’un messager. On tend l’oreille à toutes les rumeurs. Cette
fois, je resterai.
    — Pour me
mettre un souci de plus en tête ?
    — Que tu
es arrogant ! Tu crois que je ne peux pas me débrouiller toute seule ?
    — Cette
petite bague ne pourra pas te protéger des Saxons, dis-je en montrant la
minuscule agate.
    — Alors
je me défendrai toute seule. Ne t’inquiète pas, Derfel, je ne serai pas dans
tes jambes et je ne me laisserai pas capturer. »
    Le lendemain,
les premiers agneaux naquirent dans un parc à moutons, au pied de Dun Caric. C’était
un peu tôt dans la saison, mais j’y vis comme un signe favorable envoyé par les
Dieux. Avant que Ceinwyn puisse l’interdire, le premier né fut sacrifié pour
que le reste de l’agnelage se déroule sans incident. Sa toison ensanglantée fut
clouée à un saule, près du ruisseau, et le lendemain, un aconit fleurit au pied
de l’arbre, ses petits pétales jaunes apportant la première tache de couleur de
l’année nouvelle. Ce même jour, je vis trois martins-pêcheurs voltiger, étincelants
et vifs comme l’éclair, sur les berges gelées du ruisseau. La vie se ranimait.
À l’aube, après que les jeunes coqs nous avaient réveillés, nous entendions à
nouveau les chants des grives, des rouges-gorges, des alouettes, des roitelets
et des moineaux.
    Arthur nous
envoya chercher, deux semaines après la naissance des premiers agneaux. La
neige ayant fondu, ses messagers avaient peiné sur les routes boueuses pour
nous apporter cette convocation au palais de Lindinis. Nous devions y être pour
la fête d’Imbolc, la première après le solstice, vouée à la Déesse de la
fertilité. Ce jour-là, nous obligeons des agneaux nouveau-nés à franchir un
cerceau enflammé et après, quand elles croient que personne ne les regarde, les
jeunes filles font de même et, plongeant le doigt dans les cendres, s’en
barbouillent l’entre-jambes. Un bébé né en novembre est appelé enfant d’Imbolc ;
il a la cendre pour mère et le feu pour père. Ceinwyn et moi arrivâmes la
veille de la fête, au moment où le soleil hivernal projetait de longues ombres
sur l’herbe pâle. Les lanciers d’Arthur entouraient le palais, protégeant notre
chef de l’hostilité menaçante du peuple, ravivée par le souvenir de l’invocation
magique, par Merlin, de la jeune fille qui avait lui dans la cour du palais.
    À ma grande
surprise, je découvris que tout y était prêt pour la fête. Arthur ne s’était
jamais soucié de ce genre de choses, laissant à Guenièvre les pratiques
religieuses, or celle-ci n’avait jamais célébré de fêtes campagnardes aussi
frustes qu’Imbolc ; mais aujourd’hui un grand cerceau de paille tressée se
dressait au centre de la cour et une poignée d’agneaux nouveau-nés étaient
enfermés avec leurs mères dans un petit enclos de claies. Culhwch nous
accueillit, en montrant le cerceau d’un hochement de tête coquin. « Une
occasion pour toi d’avoir un autre bébé, dit-il à Ceinwyn.
    — Pour
quelle autre raison serais-je ici ? répondit-elle en lui donnant un
baiser. Combien en as-tu maintenant ?
    — Vingt
et un, énonça-t-il fièrement.
    — De
combien de mères ?
    — Dix. »
Il fit un grand sourire et me donna une claque dans le dos. « Nous allons
recevoir nos ordres, demain.
    — Qui
nous ?
    — Toi,
moi, Sagramor, Galahad, Lanval, Balin, Morfans, tout le monde. » Culhwch
haussa les épaules.
    « Argante
est ici ? demandai-je.
    — Qui a
fait préparer le cerceau, à ton avis ? C’est une idée à elle. Argante a
amené un druide de Démétie et, avant de souper, nous devrons

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