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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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d’abord les
jarrets afin que l’animal ne puisse plus bouger, puis, levant ma hache sous le
plafond bas de la grotte, je lui sectionnai l’épine dorsale. Je me souviens que
celui-là avait un foie ratatiné, ce qui fut tenu pour un mauvais présage, mais
il n’y en eut pas de bon durant cet hiver glacé.
    Quarante
hommes assistaient au rituel, en dépit du temps rigoureux. Arthur, bien qu’initié
de longue date, ne vint pas, mais Sagramor et Culhwch avaient quitté leurs
postes frontières pour la cérémonie. À la fin du festin, alors que la plupart
des guerriers s’étaient endormis sous l’effet de l’hydromel, nous nous
retirâmes tous trois dans un tunnel bas où la fumée était moins épaisse et où
nous pûmes parler en particulier.
    Mes deux
compagnons étaient certains que les Saxons attaqueraient directement dans la
vallée de la Tamise. « On m’a dit qu’ils remplissent Londres et Pontes de
nourriture et d’équipements. » Sagramor fit une pause pour arracher la
viande d’un os, d’un coup de dents. Cela faisait des mois que je ne l’avais pas
vu et je trouvais sa compagnie rassurante ; le Numide était le plus
robuste et le plus redoutable de tous les chefs de guerre d’Arthur, et ses
prouesses se reflétaient sur son visage en lame de couteau. C’était aussi le plus
loyal des hommes, un ami à toute épreuve, un merveilleux conteur et, par-dessus
tout, un guerrier né qui pouvait se montrer plus malin que n’importe quel
ennemi et le vaincre. Sagramor terrifiait les Saxons qui le prenaient pour un
sombre démon de l’Autre Monde. Nous étions contents qu’ils vivent dans cette
peur qui les engourdissait et, même si les Saïs nous surpassaient en nombre, c’était
un réconfort d’avoir avec nous son épée et ses lanciers expérimentés.
    « Cerdic
n’attaquera pas dans le sud ? » demandai-je.
    Culhwch secoua
la tête : « Il n’en montre aucun signe. Rien ne bouge à Venta.
    — Ils se
méfient l’un de l’autre, expliqua Sagramor. Ils n’oseront pas se perdre de vue.
Cerdic craint que nous achetions Aelle, et Aelle a peur que Cerdic prenne plus
que sa part du butin, si bien qu’ils vont rester plus proches que des frères.
    — Alors,
que va faire Arthur ?
    — Nous
espérions qu’il nous le dirait, me répondit Culhwch.
    — Arthur
ne me parle plus, dis-je sans essayer de dissimuler mon amertume.
    — On est
deux dans le même cas, grommela Culhwch.
    — Trois,
ajouta Sagramor. Il vient me voir, pose des questions, participe à des raids,
puis s’en va. Sans un mot.
    — Espérons
qu’il pense, dis-je.
    — Trop
occupé par sa nouvelle épouse, sans doute, suggéra Culhwch avec aigreur.
    — Tu l’as
rencontrée ?
    — Une
petite chatte irlandaise, toutes griffes dehors. » Culhwch nous raconta qu’en
venant, il avait rendu visite à Arthur et à sa nouvelle épouse. « Elle est
assez jolie, reconnut-il de mauvaise grâce. Si c’était une esclave prise à l’ennemi,
on voudrait probablement la garder un bon moment dans sa cuisine. Moi, en tout
cas. Pas toi, Derfel. » Culhwch me taquinait souvent sur ma fidélité
conjugale. Sagramor avait fait d’une captive saxonne son épouse et sa loyauté
envers elle était aussi proverbiale que la mienne. « À quoi sert un
taureau qui ne monte qu’une seule vache ? » insista Culhwch. Ni
Sagramor ni moi ne réagîmes à cette raillerie.
    « Arthur
est effrayé », préféra dire le Numide, puis il se tut, rassemblant ses
idées. Le Numide parlait breton, bien qu’avec un horrible accent, mais ce n’était
pas sa langue maternelle et il s’exprimait souvent lentement pour être sûr de
bien transmettre sa pensée. « Il a défié les Dieux, pas seulement à Mai
Dun, mais en s’emparant du pouvoir de Mordred. Les chrétiens le détestent et
maintenant, les païens disent qu’il est leur ennemi. Vous voyez ce qui lui
reste d’amis ?
    — L’ennui
avec Arthur, c’est qu’il ne croit pas aux Dieux, dit Culhwch avec dédain.
    — Il
croit en lui-même, répliqua Sagramor, et quand Guenièvre l’a trahi, cela lui a
porté un coup en plein cœur. Il a honte. Il a perdu de sa fierté, et c’est un
orgueilleux. Il pense que nous nous moquons tous de lui, c’est pour cela qu’il
est froid avec nous.
    — Je ne
me moque pas de lui, protestai-je.
    — Moi si,
dit Culhwch qui fit la grimace en étirant sa jambe blessée. Ce stupide bâtard.
Avec Guenièvre, il aurait dû utiliser de

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