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Excalibur

Excalibur

Titel: Excalibur Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Bernard Cornwell
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meubles et d’un maigre confort. Il
était l’émissaire d’Arthur, traversant à cheval toute la Bretagne pour résoudre
les problèmes que posaient les autres royaumes, ou bien accompagnant Sagramor
dans ses incursions de l’autre côté de la frontière saxonne, et ne paraissait
jamais si heureux que lorsqu’il était ainsi employé. Je l’avais parfois
soupçonné de nourrir des sentiments amoureux pour Guenièvre, mais Ceinwyn s’était
toujours moquée de cette idée. Galahad, disait-elle, était amoureux de la perfection
et bien trop difficile à contenter pour aimer une vraie femme. Il les aimait en
idée, expliquait-elle, mais ne pourrait supporter la réalité de la maladie, du
sang et de la douleur. Dans la bataille, ces choses-là ne le révulsaient pas,
mais c’étaient des hommes qui saignaient, qui se montraient faillibles, et
Galahad n’avait jamais idéalisé les hommes, seulement les femmes. Et peut-être
avait-elle raison. Je savais seulement que, parfois, mon ami devait souffrir de
la solitude, bien qu’il ne se plaignît nullement. « Arthur est très fier d’Argante,
dit-il avec douceur, mais d’un ton qui suggérait quelque sous-entendu.
    — Mais ce
n’est pas Guenièvre, n’est-ce pas ?
    — Certainement
pas Guenièvre, acquiesça-t-il, satisfait que j’aie exprimé sa pensée, bien qu’elle
lui ressemble par certains côtés.
    — Lesquels ?
demanda Ceinwyn.
    — Elle
est ambitieuse, dit Galahad d’un air hésitant. Elle pense qu’Arthur devrait
céder la Silurie à son père.
    — Comment
pourrait-il donner un pays qu’il ne possède pas !
    — Oui, mais
Argante pense qu’il pourrait la conquérir. »
    Je crachai.
Pour cela, Arthur devrait combattre le Gwent et même le Powys, les deux pays
qui gouvernaient conjointement ce territoire. « Elle est folle.
    — Ambitieuse,
et irréaliste, me corrigea Galahad. »
    — Tu
aimes bien Argante ? » lui demanda Ceinwyn sans ambages.
    Il échappa à
cette question délicate car la porte du palais s’ouvrit soudain toute grande et
Arthur apparut enfin. Tout de blanc vêtu, comme à l’ordinaire, mais son visage
s’était tellement émacié ces derniers mois que, soudain, il paraissait vieux.
Ce qui était d’autant plus cruel qu’il donnait le bras à sa nouvelle épouse,
parée d’une robe dorée, et que celle-ci semblait à peine sortie de l’enfance.
    Je voyais pour
la première fois Argante, princesse de Ui Liathain, sœur d’Iseult ; elle
ressemblait par plus d’un trait à cette malheureuse. C’était un être frêle,
plus une petite fille et pas encore une femme, qui en cette Vigile  d’Imbolc
paraissait d’autant plus proche de l’enfance qu’elle portait un grand manteau
de lin raide qui avait sûrement appartenu à Guenièvre. Cet habit de cérémonie
était beaucoup trop grand pour Argante, qui marchait gauchement dans ses replis
dorés. Je me souvins qu’ayant vu sa sœur couverte de bijoux, j’avais pensé qu’Iseult
ressemblait à une petite fille parée de l’or de sa mère ; Argante donnait
aussi l’impression de s’être déguisée et, comme un enfant qui joue à l’adulte,
elle se tenait avec une solennité appliquée afin de pallier son manque
intérieur de dignité. Sa chevelure d’un noir luisant, réunie en une seule natte
enroulée autour de sa tête, était maintenue en place par une broche de jais qui
rappelait les boucliers des redoutables guerriers de son père, et cette pompe
convenait mal à son visage juvénile, tout comme le lourd torque d’or qu’elle
portait au cou semblait trop massif pour sa gorge mince. Arthur l’emmena jusqu’à
l’estrade et la fit asseoir, avec un salut, dans le fauteuil de gauche ;
je doute qu’il y eût un seul homme dans la cour, invité, druide ou garde, qui
ne pensât combien ils avaient l’air d’être père et fille. Lorsque Argante fut
assise, il y eut un silence, un moment de gêne, comme si l’on avait oublié un
élément du rituel et que la cérémonie solennelle courût le danger de tourner au
ridicule, mais alors, un bruit de pas traînants et quelques ricanements
retentirent près de la porte et Mordred apparut sur le seuil. Notre roi au pied
bot boitillait, un sourire sournois sur le visage. Comme Argante, il jouait un
rôle, mais contrairement à elle, il ne le faisait pas de son plein gré. Il
savait que tous les hommes présents étaient des partisans d’Arthur qui le
détestaient et que, même s’ils

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