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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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la ville du royaume la plus amusante. D’abord on y voit le roi…
    « Bravo ! » cria en lui-même le prieur Bourgoing, de plus en plus persuadé que le visiteur cherchait à entraîner le moine à l’exécution de l’acte attendu.
    – Ensuite, continua Pardaillan, on y voit toute la noblesse du royaume assemblée pour les états généraux, sans compter messieurs du tiers-état et du clergé. Enfin, on y voit M. de Guise, le grand, l’illustre duc de Guise…
    – Brave gentilhomme ! murmura le prieur.
    – Et autour de monseigneur le duc, acheva Pardaillan, une suite brillante, aimable, spirituelle. M. de Bussi-Leclerc, M. Maineville, M. de Maurevert, M. le cardinal, M. de Mayenne, sans compter de belles et nobles dames comme la duchesse de Montpensier !…
    Le chevalier lança ce dernier trait dans un éclat de rire. Jacques Clément pâlit affreusement, saisit la main du chevalier et murmura d’une voix éteinte :
    – Vous êtes sûr… que celle… que vous dites…
    – Est à Blois ?… Dame ! Où voulez-vous qu’elle soit ? Pas dans ce couvent, je suppose !… Allons, laissez-vous emmener par moi. Nous nous distrairons l’un l’autre… Mais au fait, j’y songe… peut-être ne pouvez-vous pas à votre gré sortir d’ici ?…
    A ce moment, quelqu’un parut, qui s’avança avec un large sourire de bienveillance. C’était le prieur.
    – Eh bien, fit-il, mon cher frère, êtes-vous content ?… Et vous monsieur, êtes-vous satisfait de la visite ?
    – Mille grâces, mon digne père, fit Pardaillan.
    – Et vous, mon frère ?… Oui, je vois que vous êtes content. Je suis certain que ce gentilhomme a dû vous donner d’excellents conseils… Il faut les suivre, mon enfant, il faut écouter ce gentilhomme…
    – Mais, mon révérend, murmura Jacques Clément stupéfait.
    – Pas de mais, fit Bourgoing. Ce gentilhomme, j’en suis sûr, n’a pu que vous conseiller des choses utiles, excellentes…
    – Ma foi, mon révérend, dit Pardaillan passablement étonné lui aussi, je lui conseillais tout simplement de voyager…
    – Digne conseil ! s’écria Bourgoing. Mais de quel côté ? Toute la question est là, voyez-vous !
    – Je lui conseillais d’aller à Blois…
    – C’est admirablement conseillé. L’air de Blois est sublime. Du moins on me l’a assuré. Or, notre cher frère est malade, très malade… il lui faut un air pur et fortifiant…
    – C’est ce que je lui disais, fit Pardaillan…
    – Et moi, je lui ordonne de vous écouter. Vous entendez, mon frère ? Je vous ordonne de vous conformer rigoureusement à tous les conseils de ce gentilhomme. Faites donc à l’instant vos préparatifs de départ. Moi je vais commander qu’on vous selle mon meilleur cheval de route. Recevez ma bénédiction, mon frère, et vous aussi, monsieur.
    Et le prieur Bourgoing, laissant le chevalier stupéfait, se hâta de sortir en murmurant :
    – Le grand jour est proche…
    Pardaillan éclata de rire.
    – Sur ma parole, dit-il, voilà le plus agréable moine que j’aie rencontré de ma vie. C’est votre supérieur ? Eh bien, je vous félicite d’avoir un supérieur d’aussi bonne composition. Ainsi donc, nous partons ?
    – Oui, dit Jacques Clément qui tremblait légèrement.
    – Et nous allons à Blois ensemble ?…
    Jacques Clément devint plus pâle encore, et fit oui de la tête.
    Une demi-heure plus tard, au parloir où Pardaillan était descendu, le moine parut, vêtu de cet habit de cavalier qu’il portait pendant son voyage à Chartres. Devant la porte du couvent, un cheval attendait, tout sellé, près de celui de Pardaillan. Le chevalier et le moine se mirent en selle.
    q

Chapitre 27 MOURIR OU TUER ?
    P eut-être Pardaillan avait-il une idée de derrière la tête en entraînant Jacques Clément à Blois. Toujours est-il qu’ils sortirent ensemble de Paris et prirent aussitôt le chemin de Chartres pour de là se rendre au but de leur voyage.
    Il n’y avait pas une heure qu’ils avaient quitté le couvent des jacobins lorsqu’un cavalier en sortit à son tour. Ce cavalier n’était autre que le frère portier en personne, lequel, monté sur une excellente mule, s’en allait à Blois pour son compte, ou plutôt pour le compte du prieur Bourgoing.
    Le moine portait une lettre cachée sous son froc. La lettre était à l’adresse de la duchesse de Montpensier. Par surcroît de précaution, le prieur avait recommandé au digne

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