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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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jamais roi n’en a eue. Et nous, l’esprit libre de ce côté, nous n’aurons plus qu’à agir. Or, en fait d’action, je n’en connais qu’une ! En fait de juges, je n’en connais qu’un ! Le voici…
    En même temps, il tira son poignard.
    – A mort ! dit Chalabre. A mort, sire ! Il n’y a que les morts qui ne frappent pas !
    – Eh ! pardieu, s’écria Montsery, faut-il tant discuter pour découdre un sanglier qui montre ses défenses !
    – Je vous assure, sire, fit Sainte-Maline à son tour, que nous nous chargeons et du jugement et de l’exécution !…
    Pendant quelques minutes, il y eut dans la chambre du roi une rumeur assourdie, chacun voulant dire son mot, chacun proposant son plan d’attaque. Enfin Catherine de Médicis, qui avait écouté toute cette explosion en souriant, les calma d’un geste et dit :
    – Mes braves amis, vous êtes de hardis compagnons, tous, et le roi vous devra la vie… il ne l’oubliera pas…
    – Sa Majesté est libre d’oublier ! s’écria Déseffrenat, l’un des Quarante-Cinq.
    – Oui, oui ! Nous marchons pour notre compte autant que pour celui du roi !…
    – Nous haïssons le Guise jusqu’à la male mort !…
    – Il m’a donné, dit Loignes, un coup de dague dont je souffre encore, et cela sous le dérisoire prétexte que j’embrassais sa femme. A ce compte, il lui faudrait daguer toute la seigneurie qui l’entoure !
    – Il nous a jetés dans la Bastille dont nous ne sommes sortis que par vrai miracle, ajouta Sainte-Maline.
    La reine savait parfaitement de quelle haine étaient animés ces gentilshommes. Mais il ne lui déplaisait pas d’en avoir provoqué l’explosion. Elle reprit :
    – Nous sommes donc tous d’accord ? Il faut que Guise meure ?…
    – Qu’il meure !…
    Le roi s’était tourné vers le feu et chauffait ses mains pâles.
    Il semblait se désintéresser de l’effrayante question qui s’agitait autour de lui.
    – Il reste donc à savoir où, quand, comment le scélérat félon sera frappé, continua Catherine.
    – Tout de suite ! s’écria Montsery.
    – Chez lui ! ajouta Loignes.
    – A coups de dague !
    – Mes bons et braves amis, dit Catherine, ce n’est pas le tout que de tailler, il faut encore savoir recoudre. C’est à quoi le roi et moi nous devons songer. Il faut donc que toutes nos précautions soient prises pour l’heure même qui suivra la mort du duc. Or, nous avons encore deux ou trois jours devant nous. Ne précipitons rien et faisons les choses raisonnablement. Nous avons trois points à élucider : Où ? Quand ? Comment ?…
    Il s’était fait un grand silence. Tous s’étaient rapprochés de la cheminée, car Catherine parlait à voix basse, malgré la précaution prise de faire garder les pièces voisines par des gens sûrs. Et c’était autour de la vieille reine, debout dans ses vêtements noirs, un demi-cercle de têtes penchées, de visages pâles et de regards flamboyants. Le roi seul, assis près du feu, semblait ne vouloir ni entendre, ni voir… La reine alors acheva :
    – Où ?… Ni chez lui, ni dans la rue : c’est ici même, dans l’appartement du roi, que doit se faire la chose. Quand ? Nous le saurons peut-être demain matin. Comment ? C’est le plan que je vais vous exposer…
    q

Chapitre 31 AUX APPROCHES DE NOEL (suite)
    L e soir de ce jour où des décisions suprêmes furent prises chez le roi, nous pénétrons dans une auberge d’assez pauvre apparence, qui avoisine le château, et qui s’appelait à cause de cela
l’Hôtellerie du Château.
    Dans une chambre du premier étage, le chevalier de Pardaillan allait et venait, à la lueur d’une chandelle fumeuse qui semblait n’être là que pour mieux montrer les ténèbres. Cependant, la table était dressée et toute servie, comme si Pardaillan eût attendu un convive. C’est-à-dire que sur cette table, il y avait de quoi apaiser la fringale de trois ou quatre bons mangeurs. Pardaillan était ainsi prodigue et outrancier dès qu’il traitait quelqu’un.
    Ce quelqu’un arriva enfin, et Pardaillan appelant une servante fit aussitôt renforcer l’éclairage par deux ou trois flambeaux. Alors, à la lumière plus vive qui inonda la chambre, le visiteur de Pardaillan – son convive – apparut, et ayant laissé tomber son manteau, montra les rudes moustaches et le front cicatrisé, couturé de balafres, et le regard loyal du brave Crillon… C’était Crillon qui

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