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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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plein de rumeurs sauvages, de hurlements des gens qui poursuivaient, des cris de miséricorde des gens qui étaient poursuivis. Dans ce tumulte, Pardaillan et Maurevert, presque enlacés, passèrent comme des spectres.
    Dans la cour carrée, Maurevert eut un commencement de mouvement. Pardaillan s’arrêta et le regarda en face, en souriant. Ce sourire était terrible… Maurevert baissa la tête et poussa un faible gémissement.
    – Allons ! dit Pardaillan qui se remit en route.
    Près du porche, Crillon, l’épée à la main, criait des ordres. Des soldats croisèrent la pique devant Pardaillan.
    – Monsieur de Crillon, dit Pardaillan, il faut que je sorte.
    Crillon regarda Pardaillan une minute avec une sorte d’effroi et d’étonnement mêlés. Puis il se découvrit et prononça :
    – Laissez passer la justice royale !…
    Les gardes se rangèrent et présentèrent les armes. Pardaillan franchit le porche, entraînant et soutenant Maurevert…
    Sur l’esplanade, à vingt pas du porche, un homme se plaça près de Maurevert et se mit à marcher sans dire un mot. Tous les trois – Maurevert encadré entre Pardaillan et le nouveau venu – franchirent la porte de Russy, passèrent le pont et se mirent à remonter la Loire.
    A une lieue environ du pont de Blois, ils s’arrêtèrent devant une masure abandonnée. Deux chevaux tout sellés étaient attachés à un restant de palissade qui avait dû entourer un jardinet attenant à la masure. Pardaillan poussa Maurevert dans l’unique pièce. L’inconnu entra derrière eux et ferma la porte.
    – Asseyez-vous, dit Pardaillan à Maurevert en lui désignant un escabeau. Maurevert obéit. Il claquait des dents, et sûrement, il ne restait de vie en lui que ce qui peut en rester au condamné à mort, à trois pas de l’échafaud. Pardaillan lui lia les jambes solidement, et dès lors une lueur d’espoir se fit jour dans l’esprit de Maurevert, car du moment qu’on le liait, c’est qu’on ne devait pas le tuer tout de suite.
    – Messire Clément, dit alors Pardaillan, puis-je vraiment compter sur vous ?
    – Cher ami, dit Jacques Clément, soyez tranquille, et allez sans crainte à vos affaires. Je jure Dieu que vous retrouverez l’homme où vous le laissez.
    Pardaillan fit un signe de tête comme pour dire qu’il avait confiance dans ce serment. Il sortit sans jeter un regard à Maurevert et reprit en toute hâte le chemin de Blois. Jacques Clément tira son poignard et s’assit devant Maurevert.
    q

Chapitre 35 LE DERNIER GESTE DE FAUSTA
    F austa, dès le matin, avait pris ses dernières dispositions. Elle avait expédié divers courriers et, entre autres, un cavalier chargé de courir au-devant de Farnèse pour lui dire de hâter sa marche sur Paris, car elle ne doutait nullement qu’Alexandre Farnèse ne fût entré en France depuis plusieurs jours déjà.
    Puis elle avait tout fait préparer pour son départ le soir même. En effet, elle avait convenu avec Guise qu’aussitôt après le meurtre du roi, c’est-à-dire dans la nuit même, ils marcheraient sur Beaugency, Orléans, et, de là, sur Paris. Ce devait être une marche triomphale, pendant laquelle le duc de Guise devait proclamer ses droits à la couronne.
    A Paris devait avoir lieu le couronnement, et Guise devait, dans Notre-Dame, présenter Fausta comme la reine de France.
    C’est sur ce grand acte que se concentrait maintenant tout l’effort de Fausta. Tant que Guise ne lui aurait pas mis la couronne sur la tête, elle pouvait craindre qu’il n’essayât d’éluder ses engagements. Pourtant, ce n’était guère possible. Tout, au contraire, laissait présager à Fausta un triomphe définitif après lequel commencerait une série d’autres triomphes.
    Ces derniers ordres donnés, ses derniers courriers expédiés, Fausta attendait donc vers huit heures du matin, dans ce grand salon où le cardinal de Bourbon avait célébré son mariage. Elle attendait que Guise vînt lui dire :
    – Tout est prêt, madame, ce soir vous serez reine !
    Un vague sourire détendait ses lèvres orgueilleuses. Elle souriait à cet avenir splendide qui s’ouvrait devant elle, et elle portait un défi suprême à la destinée.
    Tout à coup, des bruits confus parvinrent jusqu’à elle. Et d’abord, elle n’y prêta pas attention, car les bourgeois criaient souvent par les rues. Puis, brusquement, elle se dressa. Des coups d’arquebuses éclataient. Elle entendait des piétinements de

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