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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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livides. Jacques Clément qu’ils avaient juré de tuer ! Jacques Clément qu’ils avaient affirmé mort sous leurs coups… En mettant les choses au mieux, en supposant que le roi ne serait pas tué, Henri III ou Catherine apprendrait que Jacques Clément vivait. C’était pour eux la potence ou l’échafaud !
    – Parlez donc ! dit Chalabre en grinçant des dents. Que voulez-vous ?
    – Messieurs, dit Pardaillan, vous me devez encore une vie. Je viens vous réclamer le paiement immédiat de votre dette. Je viens vous demander cette vie.
    – La vie de qui ! rugit Sainte-Maline fou de désespoir devant ce qu’il entrevoyait.
    – La vie d’Henri de Guise, répondit simplement Pardaillan.
    Sainte-Maline baissa la tête et pleura.
    Chalabre dit à Montsery :
    – Si nous tuons le duc malgré notre dette, nous sommes déshonorés. Si nous ne le tuons pas, nous sommes perdus. Montsery, rends-moi le service de me poignarder.
    – Et moi, dit Montsery, qui me poignardera. Tiens ! tu es bon, toi !… Sainte-Maline pleurait.
    – Messieurs, dit Pardaillan, je vois que vous êtes décidés à payer. Mais je vois aussi que c’est trop vous demander. Je vais donc vous proposer un arrangement.
    Ils se rapprochèrent, une flamme d’espoir dans les yeux.
    – Monsieur, dit Sainte-Maline d’une voix qui était comme un râle, si vous nous abandonnez Guise, nous faisons serment de mettre nos trois existences à votre disposition…
    – Je n’accepte pas, dit Pardaillan. Voici ce que je vous propose. Au lieu de vous réclamer la vie de Guise, je me contente de ne vous demander que dix minutes de cette vie.
    Ils le regardèrent, hagards, sans comprendre.
    – Eh oui, reprit Pardaillan. Je veux dire quelques mots au duc de Guise. Cet entretien durera dix minutes. Après quoi, je vous tiendrai quittes. Ecoutez-moi. Le duc va entrer ici, n’est-ce pas ?
    – Oui, firent-ils haletants.
    – Vous admettez qu’une fois entré, il ne peut plus sortir par l’antichambre ?
    – Oui ! mais il peut sortir par le petit escalier !…
    – Eh bien, justement. Vous allez vous placer tous les trois dans le petit escalier. Donc, toute retraite est coupée… et…
    A ce moment un grand bruit de chevaux, d’épées qui se heurtent, de cliquetis d’éperons se fit entendre.
    – C’est lui ! dit froidement Pardaillan. Messieurs, sortez !… A la dixième minute, au plus tard, Guise vous appartient… Mais pendant ces dix minutes, il est à moi… Sortez !
    Pardaillan s’était redressé. Et il y avait une telle flamme dans son regard, une si sombre et si violente volonté sur sa physionomie, une telle autorité dans son geste et sa parole qu’ils comprirent que l’attitude du chevalier cachait quelque secret terrible ; et que cet entretien qu’il voulait avoir avec le duc était un entretien de vie ou de mort ; et que Pardaillan, dans cette minute suprême, n’était plus un homme, mais une incarnation de la fatalité, un de ces météores qui ne se révèlent, comme la foudre, que lorsqu’ils frappent…
    Livides, haletants, hagards, faibles comme des enfants devant cette force, ils reculèrent, franchirent la porte et se postèrent dans le petit escalier.
    – Dix minutes ! balbutia Sainte-Maline.
    – Dix minutes, pas plus ! dit Pardaillan.
    Et il ferma la porte de l’escalier. Alors, il eut un long soupir et un sourire. Et, les bras croisés, il se tourna vers la porte de l’antichambre au moment où les bruits lointains s’éteignaient, et où une voix, dans l’antichambre, disait :
    – Dans le cabinet, monseigneur ! Sa Majesté vous attend dans le cabinet.
    Puis un silence effrayant pesa sur le château. Pardaillan entendit le pas lourd et violent qui traversait l’antichambre. La porte s’ouvrit. Le duc de Guise parut et fit deux pas.
    En une seconde, Guise vit que le roi n’était pas dans le cabinet. Il vit Pardaillan debout, immobile, les bras croisés. Il pâlit légèrement, et d’un mouvement rapide, se retourna vers la porte pour sortir. Au même instant, cette porte se referma, et Guise sentit qu’on la retenait fermée, de l’antichambre. Alors, il se tourna vers Pardaillan, redressa son buste, rejeta la tête en arrière, par un mouvement de dédain qui lui était habituel, et dit :
    – Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? Que faites-vous là ?
    – Mon nom est inutile, dit Pardaillan. Vous me reconnaissez. Je suis celui qui, dans la cour de l’hôtel

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