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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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contre Guise ?…
    Pourquoi donc venait-il la sauver ?… Est-ce que ce n’était pas là un indice de sentiments que peut-être il ignorait lui-même ?
    Pourquoi lui parlait-il si doucement, avec une telle douceur après qu’elle l’avait trahi ? après qu’elle avait tenté de le tuer ?… Pourquoi lui disait-il : « Vous êtes jeune et belle… »
    Ainsi, une espérance nouvelle battait des ailes, éperdument, dans l’imagination de Fausta… Ainsi, elle se raccrochait à une raison d’être, et son orgueil qui surnageait à son naufrage lui montrait une vie d’amour plus éclatante que toutes les vies d’amour !… Elle laissa tomber ses deux mains qu’elle avait placées sur ses yeux, ses lèvres s’agitèrent, elle allait parler… tout à coup, des coups sourds ébranlèrent la porte du vieil hôtel !
    Elle bondit vers l’une des fenêtres qui donnaient sur la cour intérieure. En quelques instants, la porte céda, et une troupe nombreuse envahit la cour, sous la conduite du capitaine Larchant qui cria :
    – Qu’on fouille cet hôtel, et qu’on arrête tout ce qui s’y trouve, hommes et femmes !
    Fausta se retourna vers Pardaillan qui n’avait pas bougé de sa place.
    – On envahit l’hôtel, n’est-ce pas ? dit Pardaillan.
    – Oui !
    – Là ! que vous disais-je !…
    Elle s’élança vers lui, saisit ses deux mains, et d’une voix ardente murmura :
    – Tout à l’heure, je voulais mourir. Maintenant, je veux vivre encore ! Pardaillan, sauvez-moi !…
    – Moi vivant, nul ne portera la main sur vous, dit Pardaillan.
    Mais ces paroles, il les prononça avec une si glaciale froideur, qu’elle sentit le désespoir l’envahir. Puis elle secoua la tête, comme pour écarter les pensées de tristesse affreuse qui l’assaillaient…
    – Pouvez-vous monter à cheval ? dit Pardaillan.
    – Je suis prête ! répondit Fausta.
    – Où trouverai-je des chevaux ?
    – Dans l’angle gauche de la cour est l’écurie. Il y a quatre chevaux tout sellés, et une litière attelée.
    En effet, Fausta, nous l’avons dit, avait voulu que dès le matin, et en prévision de tout événement, son départ fut préparé. Elle s’était vêtue en cavalier comme elle en avait l’habitude toutes les fois qu’elle prévoyait une expédition où quelque danger pouvait surgir. Ce costume, d’ailleurs, lui seyait à merveille, et elle portait l’épée au côté avec autant d’aisance que n’importe lequel des Quarante-Cinq ou des gentilshommes de Guise. Pardaillan reprit :
    – Y a-t-il quelque escalier dérobé qui nous permette de gagner l’écurie ?
    Elle secoua négativement la tête.
    – Soit ! fit simplement Pardaillan.
    Cependant, la troupe de Larchant pénétrait avec prudence dans l’hôtel ; les soldats avaient commencé par visiter le rez-de-chaussée. Ils y avaient trouvé quelques laquais et quelques femmes, notamment Myrthis et Léa, les deux suivantes favorites de Fausta. Femmes et laquais avaient été aussitôt saisis et emmenés hors de l’hôtel. Maintenant, les soldats montaient lentement le grand escalier, Larchant à leur tête.
    – Madame, dit Pardaillan, vous allez me suivre. Je vais tenter de faire une trouée parmi ces soudards qui montent l’escalier. Serrez-moi de près. A peine dans la cour, gagnez l’écurie, sortez-en deux de vos chevaux et sautez sur l’un, le reste me regarde. Mais pour Dieu, ne gênez pas mes mouvements en essayant d’estocader [16] . Gardez cette jolie épée au fourreau. Tout votre courage, en cette rencontre, toute votre énergie et votre sang-froid doivent tendre à vous maintenir derrière moi sans qu’on puisse nous couper. Etes-vous prête ?
    – Je le suis, dit Fausta.
    Pardaillan, de ces gestes rapides qu’ont les gens au moment de l’action, resserra sa ceinture de cuir, assura son chapeau, dégagea un peu sa rapière, et se dirigea sur la porte qu’il ouvrit. D’un coup d’œil, il embrassa l’escalier où une vingtaine de soldats montaient, et le large palier orné d’une banquette, de deux statues de marbre et d’un lampadaire de bronze qui surmontait le tournant de la rampe en fer forgé. A l’apparition de Pardaillan, le capitaine Larchant s’était arrêté, à dix ou douze marches du palier.
    – Holà, monsieur, cria Pardaillan, êtes-vous Espagnol et sommes-nous donc en ville conquise ? Que faites-vous céans ? Et qui vous a donné mandat de briser les portes des maisons

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