Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
paisibles et d’entrer en bande armée ?…
    – Au nom du roi, monsieur ! répondit Larchant. Je viens au nom du roi !…
    – Ah ! C’est différent. Vous venez au nom du roi ?…
    – Oui, monsieur, pour arrêter ici une femme rebelle, instigatrice de complot, accusée de haute trahison et tentative de meurtre envers la personne royale. Je vous somme donc, si vous êtes de ses gens, de me rendre votre épée, si vous ne voulez être arrêté comme complice. Je vous somme, au nom du roi !…
    – Très bien, monsieur. Et moi, je vous somme de vous retirer à l’instant. Et je vous somme au nom de moi !
    – Vous faites donc rébellion au roi ! hurla le capitaine.
    – Vous faites bien rébellion à moi ! répondit Pardaillan.
    – Gardes, en avant ! vociféra Larchant.
    – Gardes, garde à vous ! tonna Pardaillan.
    En même temps, il saisit dans ses bras puissants la banquette du palier, banquette en chêne massif, longue et large, et pesante ; et il la souleva, la mit debout… A l’instant où les soldats, à la suite de Larchant, s’élançaient à l’assaut, Pardaillan imprima une violente poussée à la banquette, et, à toute volée, l’envoya dans l’escalier.
    La banquette bondit dans l’espace. Il y eut un hurlement d’imprécations sauvages, des menaces apocalyptiques éclatèrent dans l’escalier où la dégringolade épouvantée des gardes déchaîna un tumulte. Larchant avait bondi en arrière et, aplati contre le mur, avait vu passer à quelques pouces de son visage le formidable engin. Quand le tumulte s’apaisa, il constata que l’un des gardes gisait, le crâne fracassé, et que quatre autres, contus, moulus, se retiraient de la bagarre en gémissant.
    Fausta avait assisté à cette débandade avec un étrange sourire. Elle vit les gardes se reformer. Elle entendit le capitaine Larchant hurler furieusement :
    – En avant, misérables lâches ! En avant, ou je vous étripe !…
    Et de nouveau la ruée des gardes à l’assaut remplit l’escalier de vociférations. Alors, elle vit ceci :
    Pardaillan se retournait vers l’une des statues de marbre qui garnissaient le palier, statue presque de grandeur nature. Elle représentait Pallas, déesse de la sagesse.
    Et Pardaillan empoignait la belle Pallas, la déracinait de son socle, la soulevait dans ses bras, et brusquement, au moment où les gardes allaient atteindre le palier, Pallas décrivait dans l’air une parabole, rebondissait, sautait de marche en marche, et finalement se brisait à grand fracas, parmi les plaintes des éclopés, les rugissements de Larchant, la fuite affolée des survivants…
    Pardaillan se pencha. La troupe à demi décimée s’était massée au bas de l’escalier.
    – Monsieur le capitaine, cria Pardaillan, voulez-vous nous laisser sortir ? Je vous préviens que j’ai encore un Bacchus, un Mercure et un Jupiter à vous briser sur la tête…
    Fausta songeait :
    « Les erreurs du hasard ont d’incalculables répercussions. Supposons que j’aie rencontré Pardaillan au lieu de Guise, il y a trois ans ; aujourd’hui, je serais maîtresse de l’univers chrétien… »
    – Monsieur, répondait Larchant, je vais vous charger, et tout ce que je puis faire pour vous en estime de votre courage, c’est de vous prendre mort pour ne pas vous livrer vivant au supplice qui vous attend.
    – Allons, rendez-vous ! dit Pardaillan avec une tranquillité qui fit écumer le capitaine.
    – Par la tête et le ventre ! par les tripes ! par les cornes ! rugit Larchant, il ferait beau voir que quinze gardes se rendissent à un seul homme ! Attention, vous autres !
    Ivre de fureur, Larchant se mit à ranger ses hommes et leur donna ses instructions. Il finissait à peine, qu’un horrible fracas retentit au-dessus de sa tête ; une chose énorme tombait en se heurtant à la rampe… c’était le lampadaire.
    Cette magnifique pièce de l’art Renaissance consistait en un fût de colonne supportant sept branches ; le fût était vissé au tournant de rampe du palier ; et Pardaillan, tandis qu’il parlait au capitaine, s’était mis à dévisser le monstre de bronze.
    Au moment où Larchant achevait de ranger ses hommes, Pardaillan imprima une secousse violente au lampadaire qui tomba, s’abattit, pareil à un gigantesque oiseau de mort… et cette fois, ce fut effroyable… Larchant s’abattit, une jambe brisée, trois hommes s’affaissèrent, tués net, quatre autres,

Weitere Kostenlose Bücher