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Fausta Vaincue

Titel: Fausta Vaincue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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Maurevert.
    Ce Lartigues, que nous notons ici en passant, était un noble et brave gentilhomme, bon escrimeur comme tous ceux de son temps ; la provocation insensée de Maurevert lui fit monter le rouge à la figure…
    – Monsieur, dit-il, je crois que vous avez perdu la tête. En tout cas, vous n’êtes pas poli. Dégainez donc à l’instant !
    Dans la même seconde, les deux épées sortirent des fourreaux et les deux adversaires tombèrent en garde.
    Il y eut quelques battements brefs, puis Maurevert, avec un juron se fendit à fond. Lartigues lâcha son épée, tournoya sur lui-même, sans un cri s’abattit, rendant le sang par la bouche… Il était mort.
    L’épée de Maurevert l’avait atteint au sein droit et avait traversé le poumon de part en part.
    Maurevert essuya sa rapière et la remit au fourreau. Alors il regarda autour de lui, et s’aperçut qu’il était dans la Cité, sur les bords du fleuve. Il se baissa, constata que Lartigues ne respirait plus, et le traînant par les jambes jusqu’à la berge, il le poussa dans l’eau.
    Maurevert, alors, remonta tranquillement la berge. Chose étrange : ce duel imprévu, ce meurtre l’avait calmé…
    Nous avons dû rapidement signaler cet incident bien qu’il ne fasse pas corps avec notre récit, et cela pour ce motif : c’est que nous avons pu noter chez Maurevert une bravoure, une insouciance de la mort, une brutale et violente décision…
    Lartigues pouvait très bien le tuer. Maurevert le savait. Pour simplement ne pas compromettre son plan, il n’avait pas hésité à dégainer et s’était battu fort bravement. Il n’en était pas d’ailleurs à son premier, ni même à son dixième duel. Maurevert était donc brave !…
    Et la seule idée de se trouver devant Pardaillan, nous l’avons vu maintes fois, le faisait trembler de terreur.
    Comment ces deux états d’âme dans le même personnage étaient-ils conciliables ?…
    C’est ce que nous aurons à montrer…
    Maurevert, donc, ayant tué Lartigues, se dirigea tranquillement vers l’auberge du
Pressoir de fer ;
en même temps qu’il recouvrit son calme, il s’était aperçu qu’il avait grand appétit.
    Il entra donc à l’auberge, au moment où on allait fermer les portes. Et comme la Roussotte lui faisait observer que l’heure du couvre-feu était passée, et qu’elle ne voulait pas s’attirer une visite du guet, Maurevert répondit par ce même signe mystérieux qu’avait fait Jacques Clément. Puis il ajouta :
    – Maintenant, vous pouvez clore fenêtres et porte, et me préparer un bon souper, car je meurs de faim.
    La Roussotte et Pâquette, fascinées sans doute par le signe, se hâtèrent d’obéir. Bientôt tout fut cadenassé, et les deux hôtesses, rallumant leurs feux, s’empressèrent de préparer un dîner que Maurevert dépêcha de grand appétit et d’excellente humeur, car tout en mangeant et buvant, il ne cessa de lutiner les deux hôtesses et de plaisanter avec elles.
    Puis, brusquement, il laissa inachevée sa bouteille, l’assiette qui était devant lui, et tomba dans une sombre méditation que la Roussotte et Pâquette respectèrent, étonnées et même effrayées qu’elles étaient de ce soudain changement d’attitude.
    Enfin, Maurevert se leva et rajusta son épée. Déjà la Roussotte se précipitait pour lui ouvrir la porte. Mais il l’arrêta d’un geste en disant :
    – Ce n’est pas par là que je m’en vais…
    Et il refit le signe. L’hôtesse s’inclina, marcha devant Maurevert et parvint à cette salle qui communiquait avec le palais de Fausta… Maurevert frappa sur les clous disposés en forme de croix… La porte s’ouvrit… il passa…
    Lorsqu’il fut entré, la porte se referma d’elle-même. Dans la lumière douce qui régnait toujours en cette pièce, Maurevert aperçut les deux suivantes favorites, Myrthis et Léa, jolies et gracieuses Chimères qui gardaient l’antre de cette redoutable Chimère qu’était Fausta.
    – Votre maîtresse peut-elle me recevoir ? demanda-t-il. Est-elle endormie ?
    Elles le regardèrent d’un air étonné, comme s’il eût été étrange de supposer que Fausta pût se reposer et dormir. Et en effet, à peine avait-il fini de parler, que Fausta parut et prit place dans son fauteuil. Les deux suivantes disparurent à l’instant. Comme toujours, l’entrée de Fausta avait été soudaine et silencieuse.
    – Je ne m’attendais pas à voir ce soir le sire de Maurevert,

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