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Faux frère

Faux frère

Titel: Faux frère Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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pas la venger ?
    Le jeune homme haussa les épaules :
    — Si, naturellement, mais vous êtes Sir Hugh Corbett, garde du Sceau privé. J’ai toute confiance en vous. Vous dénicherez l’assassin. Vous ressemblez à mon père. Vous vous démenez comme le lévrier du roi qui va chercher ceci ou rapporter cela. Le tueur sera démasqué et j’irai aux Elms avec un pichet de vin voir cette fripouille se balancer au bout d’une corde.
    Corbett se leva brusquement en renversant son tabouret :
    — Sir Gilbert, je vous dis adieu.
    Il se dirigea vers le seuil.
    — Corbett !
    Le clerc ne s’arrêta pas. Il avait déjà atteint le bas de l’escalier lorsque Somerville le rattrapa.
    — Sir Hugh, je vous en prie !
    Corbett se retourna.
    — Je suis navré que votre mère soit morte, dit-il posément, mais je trouve votre attitude affligeante.
    Son interlocuteur détourna les yeux.
    — Vous ne comprenez pas, chuchota-t-il. « Votre père a fait ceci ! Votre père a fait cela ! » Eh bien, oui ! ma mère est morte. Et alors ? Pour elle, j’ai toujours été mort !
    Corbett le dévisagea et se demanda machinalement si sa haine aurait été assez virulente pour l’amener à commettre un meurtre. Le regard voilé du jeune homme croisa le sien.
    — Oh non ! marmonna-t-il. Je devine ce que vous pensez. Pour moi, ma mère n’existait pas, alors pourquoi l’aurais-je tuée ? Mais attendez ! J’ai quelque chose qui va vous intéresser.
    Il monta l’escalier quatre à quatre et réapparut quelques minutes après, un bout de parchemin à la main.
    — Prenez ceci ! bredouilla-t-il. Examinez-le et faites-en ce que bon vous semble. Vous n’avez pas besoin de rester ici ni de revenir.
    Corbett esquissa un salut et partit en refermant la porte. Il attendit d’être arrivé à St Martin’s Lane pour déchiffrer le parchemin : une liste de vêtements, probablement rédigée par Lady Somerville pour son travail à l’abbaye, et des dessins rudimentaires représentant des moines, les mains jointes comme en prière. Le tracé en était malhabile et ils ressemblaient à des dessins d’enfant, sauf que parfois, au lieu de la tête tonsurée d’un moine, Lady Somerville avait représenté la tête d’une corneille, d’un renard, d’un porc ou d’un chien. Mais un détail, surtout, fascina Corbett : au centre du groupe, dominant les autres de sa haute taille, figurait un personnage revêtu de l’habit monacal. Le capuchon rabattu dévoilait la gueule dégoulinante de bave d’un loup féroce. Corbett se pencha longuement sur le parchemin en s’efforçant de retrouver la logique de la défunte. Dressait-elle une liste d’articles de buanderie quand un détail lui avait traversé l’esprit ? Corbett eut un geste d’impuissance.
    — En tout cas, murmura-t-il, Lady Somerville n’avait pas haute opinion de nos frères de Westminster !
    — Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ?
    Une mendiante, haute comme trois pommes, sautillait devant lui en brandissant une poupée de bois abîmée.
    — Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? répéta-t-elle. Vous aimez mon bébé ?
    Jetant un coup d’oeil à la ronde, Corbett vit que la foule se pressait autour de lui. Il jeta un penny à la malheureuse et regagna prestement Bread Street.
    Dès qu’il mit le pied dans sa demeure, il perçut la confusion qui y régnait. Des hurlements provenaient de la salle haute : il reconnut la voix claire et puissante du fils de Ranulf. Griffin, la mine longue d’une aune, confirma ses soupçons : Ranulf et Maltote jouaient avec le gamin et étaient censés s’occuper de la petite Aliénor pendant que Lady Maeve vaquait au jardin. Corbett suivit son serviteur : Maeve s’affairait parmi les lys et les soucis, les roses et les giroflées. Il s’arrêta sous le porche pour la contempler. Elle parlait à Anna, sa servante. Dans la lumière déclinante du jour, Corbett admira la façon dont son épouse avait transformé une lande envahie par les mauvaises herbes en un superbe jardin aux allées de gravier, aux pommiers vigoureux et aux treilles grimpant le long du mur bien exposé au soleil. Plus loin, derrière ce qui serait le verger, elle avait fait ériger une fuie {24} chaulée près d’une longue rangée de ruches. Maeve se retourna comme si elle avait senti la présence de son époux.
    — Hugh ! Hugh ! Venez ! Regardez !
    Elle désigna le sol :
    — Les simples ont

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