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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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communisme et le mouvement nègre ». Hoover félicite ses agents pour leur « imagination agressive ». En juin 1964, une unité spéciale permanente est chargée de centraliser toute l’information relative à Martin Luther King.
    Au début de l’été, le pape accepte de recevoir Martin Luther King. Le Bureau contacte un allié fidèle, le cardinal de New York, Francis Spellman, et lui demande de faire son possible pour que « le pape ne soit pas embarrassé » par un contact avec Martin Luther King. « Pensant que ce n’était pas assez, poursuit William C. Sullivan, le FBI a envoyé des informations désobligeantes sur King au souverain pontife. » La rencontre a quand même lieu. Hoover se dit atterré qu’une audience ait été accordée à un « tel dégénéré ».
    L’annonce de l’attribution du prix Nobel de la paix à Martin Luther King, le 14 octobre 1964, n’est pas faite pour calmer J. Edgar Hoover. Mais que peut-il, sinon mettre en garde tous les officiels américains (ambassadeurs, hommes politiques) censés rencontrer le dirigeant noir avant, pendant ou après la remise du prix en leur adressant un rapport intitulé « Martin Luther King Jr. : sa conduite personnelle », qui, aux dires des historiens, tient du catalogue de ragots8 ?
    À l’époque, personne ne semble à même de s’opposer à J. Edgar Hoover. Déprimé par l’assassinat de son frère, Bobby Kennedy démissionne de son poste de Procureur général en septembre 1964 pour se présenter au Sénat. Son successeur, Nicholas Katzenbach, cherche encore ses marques. Il ne les trouvera jamais9. Quant au président Lyndon Johnson, il y a longtemps qu’il laisse la bride sur le cou au directeur du FBI.
    Le 18 novembre 1964, J. Edgar Hoover reçoit un groupe de journalistes membres du National Women Press Club. Le Directeur a des choses importantes à leur dire. Il a prié à l’agent du FBI chargé de les accueillir de faire en sorte que ces dames se sentent chez elles. Le responsable du protocole contacte Cartha DeLoach et lui demande si ce ne serait pas une bonne idée de leur faire servir du café. Ainsi, l’entrevue serait un peu moins guindée. « Tu es fou ! lui rétorque DeLoach. Le Vieil Homme ne veut pas que l’on serve du café au Bureau pendant le service. Il ne voudra jamais que l’on en serve à nos invitées ! » DeLoach se trompe : Hoover accepte. Nostalgie des cafés et des sandwiches partagés avec sa mère ? s’interroge DeLoach. Devant ces dames, Hoover se lance dans une longue évocation des très riches heures du Bureau. À la fin, il revient sur les accusations de Martin Luther King concernant l’origine des agents en poste dans les États du Sud : ils sont originaires à plus de 70 % du nord des États-Unis, affirme-t-il. Puis, après s’être raclé la gorge, Hoover lâche : « À mon avis, Martin Luther King est le plus grand menteur des États-Unis ! »
    À cette sortie, Cartha DeLoach manque de tomber de sa chaise. Il regarde un autre dirigeant du FBI présent, qui lève les yeux au ciel. En hâte, DeLoach gribouille une note suppliant que la dernière réflexion soit off the record . Il la passe à Hoover, qui l’écarte sans la lire. Un deuxième billet connaît un sort plus favorable : le Directeur le lit, mais n’en tient pas compte. Dix minutes plus tard, la discussion est sur le point de s’achever. Un troisième billet entraîne enfin une réaction. Hoover déclare : « Mesdames, DeLoach me conseille de vous demander de ne pas me citer quand je traite King de menteur. Je n’en ferai rien. Vous pouvez imprimez ma remarque. » Les remerciements fusent. Hoover adresse à DeLoach un regard de triomphe et un mouvement du menton qui semble vouloir dire : « Et maintenant, mêle-toi de ce qui te regarde ! »
    Martin Luther King réagit en dédramatisant l’incident et se dit prêt à rencontrer le directeur du FBI pour tirer les choses au clair.
    « Pourquoi ne pas accepter ? » demande Cartha DeLoach à Clyde Tolson.
    Tolson charge DeLoach de vendre l’idée au « Vieil Homme ». J. Edgar Hoover finit par céder, en posant deux conditions : la rencontre doit avoir lieu au « Siège du Gouvernement », et en l’absence de la presse. Quand Martin Luther King se présente, le 1 er  décembre 1964, il est accueilli par une horde de journalistes et de photographes.
    Difficile de se faire une idée du tête-à-tête entre les deux hommes. Cartha

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