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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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communiste rien qu’à en voir un. Or, pour lui, Levison est un communiste de la pire engeance, celle chargée de noyauter la communauté noire. Hoover sait que les militants marxistes-léninistes voient dans les Noirs le socle de la révolution en Amérique. Depuis longtemps, le directeur du FBI traque la présence communiste dans les ghettos noirs. Or, « Solo » vient de donner forme à son pire cauchemar.
    Les choses se corsent quand le FBI apprend que l’organisation de Martin Luther King, la Southern Christian Leadership Conference (SCLC), a embauché l’un des amis de Stanley Levison, Jack O’Dell. Or « Solo » est formel : Jack O’Dell est un membre clandestin du Parti communiste américain. « Solo » affirme que le Parti a décidé de placer les meilleurs de ses hommes dans l’entourage de Martin Luther King.
    Dès lors, J. Edgar Hoover voit la main de Moscou derrière tous les faits et gestes de Martin Luther King. À commencer par sa campagne des « Voyages de la liberté » ( Freedom Rides ), destinée à lutter contre la ségrégation dans les transports, lancée en mai 1961.
    Début 1962, J. Edgar Hoover demande au Procureur général Bobby Kennedy l’ouverture d’une enquête sur l’infiltration communiste de l’entourage de Martin Luther King. Mais l’administration Kennedy est plus que favorable à King et fait pression sur le Congrès pour qu’il se hâte de voter des lois antiségrégationnistes. Bobby Kennedy est néanmoins trop fin politique pour refuser l’enquête. De plus puissants que lui s’y sont cassé les dents, à commencer par le président Truman.
    Un des responsables du Département de la Justice demande à Hoover s’il doit alerter le révérend de l’infiltration communiste de son mouvement. Pas question, répond le directeur du FBI, cela exposerait notre source, et de toute manière King est « un bon à rien ». Un des assistants de Bobby Kennedy met King en garde sans mentionner le nom de Levison. Le révérend a-t-il compris d’où vient le coup ? Le 18 novembre 1962, à l’occasion d’une visite dans la petite ville d’Albany, en Georgie, il tire à boulets rouges sur les « hommes du FBI », qualifiés d’« observateurs vaguement intéressés par l’injustice ». King se plaint : « Dans le Sud, les agents sont des sudistes influencés par les mœurs de la communauté blanche. Pour maintenir leur statut, ils doivent faire amis-amis avec les policiers locaux et les gens qui prônent la ségrégation. » C’est violent et surtout injuste. Toujours est-il que Martin Luther King vient de déclarer la guerre à J. Edgar Hoover.
    Le lendemain, après avoir lu dans le New York Times un compte rendu des déclarations de Martin Luther King, J. Edgar Hoover donne libre cours à sa colère. Le Bureau a pour politique d’envoyer ses agents originaires des États du Nord dans ceux du Sud, et inversement. Hoover ordonne une inspection des bureaux du Sud. Tous les dossiers concernant les droits civiques des Noirs sont épluchés, l’origine des agents passée au crible, avec une attention toute particulière pour ceux en poste à Albany. Quatre des cinq agents du FBI d’Albany sont originaires du Nord.
    J. Edgar Hoover charge Cartha DeLoach de mettre les choses au point avec Martin Luther King. Le SAC d’Atlanta, où se trouve le siège de la SCLC, appelle le secrétariat du révérend et, en l’absence de ce dernier, laisse un message dans lequel il demande à être rappelé. Rien ne se passe. Trois jours plus tard, le SAC recommence. Toujours pas de réponse. Martin Luther King ne rappellera jamais : il n’a aucune intention de parler au FBI.
    Hoover prend la chose comme un affront personnel de plus. Il n’entend pas rester les bras croisés. King n’est plus seulement un communiste ; il est aussi, ce qui est pire, un ennemi du Bureau. Désormais, son nom figure sur la liste des personnes à arrêter en priorité en cas d’urgence nationale ( Emergency detention list ).
    J. Edgar Hoover accentue la pression. Le FBI passe au peigne fin le patrimoine de Martin Luther King, épluche ses déclarations d’impôts, lance une enquête internationale afin de lui trouver des comptes en banque à l’étranger. En vain.
    Martin Luther King sait que le directeur du FBI a lâché ses chiens, mais il tient bon. Pas question de renoncer à son mode de vie (dissolu, selon le FBI), ni à ses conseillers (communistes, selon le même FBI). En

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