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FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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qui redoute de voir un nouveau Cuba au large des côtes des États-Unis, réagit vite et fort. Il charge son état-major de planifier une invasion de l’île. Normalement, il aurait dû demander à la CIA et aux services secrets de l’armée de recueillir les renseignements nécessaires au débarquement de troupes américaines. Il ne le fait pas. Quelques heures après le coup d’État, Cartha DeLoach reçoit un coup de fil du Président :
    « Deke, lui dit-il, je veux que le Bureau envoie des agents en République dominicaine. Et je veux que ce soit fait immédiatement. Je veux qu’ils infiltrent les cercles du pouvoir, trouvent ce qui se trame, puis envoient les renseignements à Washington pour que je puisse me faire une idée précise et intervenir au bon moment. J’ai l’intention d’envoyer les marines pour protéger là-bas les vies et les intérêts américains. Je veux que le FBI me dise quand bouger, et rassemble des éléments afin de justifier l’invasion. »
    DeLoach fait remarquer qu’il n’entre pas dans les attributions du FBI d’intervenir en République dominicaine. Il n’a pas l’intention de chasser sur les terres de la CIA.
    « Je me fous de savoir qui a la responsabilité de la République dominicaine ! aboie Johnson. J’ai besoin là-bas de quelqu’un sur qui je peux compter. Putain, je ne peux pas compter sur la CIA ni sur les gars en costume trois pièces du Département d’État ! J’ai le pouvoir de faire ça bien, et j’entends l’exercer. Appelle-moi, si tu as des problèmes avec Edgar. »
    Cartha DeLoach n’aura pas de problèmes avec le Directeur. Quelques heures plus tard, il a déjà rassemblé vingt-cinq agents rompus à ce type de mission clandestine et parlant tous l’espagnol. Ils ont ordre d’être discrets, de ne jamais révéler leur identité ni leur appartenance au Bureau. Ils doivent contacter des sources qui sont déjà sur place. Ils s’occuperont eux-mêmes de trouver leur logement et sont chargés de mettre sur pied un bureau clandestin susceptible de servir de quartier général aux troupes d’invasion.
    Le soir même, Cartha DeLoach informe le président Johnson que les agents sont en route pour l’île. Certains débarqueront par bateau sur des plages désertes, d’autres seront parachutés.
    Dans les jours qui suivent, DeLoach retrouve tous les matins à 7 heures tapantes un des plus proches conseillers de Johnson au sein de la cellule de crise de la Maison-Blanche . Ils rassemblent les informations des agents du FBI en République dominicaine et les comparent aux données transmises par la CIA et les autres agences, avant de rédiger un rapport exclusivement destiné au président des États-Unis. Le 28 avril 1965, Johnson envoie un corps expéditionnaire de près de 40 000 hommes.
     
    Pendant ce temps, sur l’île de Puerto Rico, État libre associé aux États-Unis, une vieille connaissance entre en scène. Après ses aventures en Amérique latine, en Alaska et dans les territoires indiens, Wallace Estill a été nommé SAC de San Juan de Puerto Rico. Il s’y trouve au moment du coup d’État de 1965. Il est chargé de surveiller l’âme du complot, l’ancien président Juan Bosch, lui-même renversé par un coup d’État deux ans auparavant. Juan Bosch est en contact permanent avec les putschistes.
    « On a une longue habitude des techniques de surveillance, explique Wallace Estill. Avec l’accord du Bureau, on a placé sur écoute le téléphone de Juan Bosch. Et ça nous a fourni de merveilleuses informations. On écoutait les conversations entre le type qui s’occupait de tout et son homme de main. Bosch a commencé à se douter qu’il était écouté, alors il s’est servi de cabines téléphoniques. En vérité, ça ne nous gênait pas, on était arrivés à contrôler toutes les communications qui sortaient de Puerto Rico. Donc, ça nous était bien égal, s’il changeait de téléphone. On n’écoutait pas toutes les communications qui quittaient l’île, bien sûr, on n’avait pas les moyens pour ça. On essayait de reconnaître sa voix ou les numéros qu’il appelait. Même la CIA ne pouvait pas rivaliser avec nous. »
    L’aventure dominicaine révèle une capacité d’adaptation propre au FBI. Même J. Edgar Hoover se pique au jeu. Dans ses mémoires, Mark Felt, le directeur adjoint chargé de la division « Inspection », raconte : « Dès le troisième jour de son installation [celle de

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