Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
FBI

FBI

Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
Vom Netzwerk:
histoire. Il lui attribue un nom de code flatteur : « Fedora », du nom du chapeau des agents…
    Le Bureau veille jalousement sur « Fedora » : pas question de partager l’information avec la CIA, surtout pas avec le chef de son contre-espionnage, le sulfureux James Jesus Angleton. J. Edgar Hoover court-circuite la CIA et passe directement les informations livrées par « Fedora » au président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, puis à ses successeurs Lyndon Johnson et Richard Nixon. Les informations de « Fedora » sur le développement de l’industrie militaire soviétique sont parfois de premier ordre.
    En 1969, se fondant sur des informations parcellaires mais complémentaires de celles de « Fedora », J. Edgar Hoover se précipite à la Maison-Blanche pour rencontrer en tête-à-tête le Président et ses conseillers en matière de sécurité nationale. Le patron du FBI est arrivé à la conclusion que les Soviétiques s’apprêtent à lancer un vaste programme pour rattraper leur retard en matière d’armes chimiques. Selon « Fedora », les Soviétiques ont été « choqués » d’apprendre que les États-Unis sont très en avance sur eux dans ce domaine. La « taupe » ajoute que certains généraux soviétiques regimbent : rattraper le retard coûterait trop cher et, pour eux, il n’est pas question de se lancer dans l’aventure à l’aveuglette. « Fedora » est chargé de dresser un état des lieux.
    Aux États-Unis, les stocks d’armes chimiques sont déjà constitués : il y a de quoi empoisonner plusieurs planètes. Le 25 novembre 1969, le président Nixon annonce le gel de ces armes dans l’espoir que les Soviétiques en feront autant. Peu après, « Fedora » informe le FBI que Moscou renonce à développer son programme chimique. Les Américains lui font confiance – ils ont tort.
    Quatre ans plus tard, lors de la guerre du Kippour, les Israéliens capturent des chars blindés soviétiques. Après en avoir analysé l’équipement, les Américains réalisent leur erreur. Ils trouvent dans les tanks un système de protection contre les armes chimiques et bactériologiques comme ils n’en ont jamais vu. Ils comprennent qu’ils ont été dupés. Contrairement à ce qu’avait annoncé « Fedora », non seulement l’Union soviétique n’a pas renoncé à son programme, mais elle a, d’après les analystes de la CIA, largement devancé les Américains en la matière.
    Le 13 juin 1971, le New York Times entame la publication des Pentagon Papers , un dossier top-secret de 14 000 pages sur l’histoire secrète de l’intervention américaine au Vietnam. Quand « Fedora » révèle que l’ambassade soviétique à Washington s’est procuré une copie des documents du Pentagone, c’est la panique à la Maison-Blanche. Sur ordre du Président, une équipe clandestine, constituée d’anciens des services secrets, est chargée d’enquêter sur l’origine de la fuite du volumineux rapport. Rapidement, l’équipe se voit confier d’autres missions secrètes pour le compte de la Maison-Blanche. Un an plus tard, elle se fera arrêter en train de cambrioler les bureaux du Parti démocrate dans l’immeuble du Watergate, à Washington…
    Au sein du Bureau, de plus en plus d’agents nourrissent des doutes sur la fiabilité des informations livrées par « Fedora ». Certains se demandent si Koulak n’est pas un agent triple œuvrant au profit du KGB. Ce n’est pas l’avis de J. Edgar Hoover. Dans un rapport, si un agent qualifie « Fedora » de « source peu fiable », le directeur du FBI biffe l’avant-dernier mot. Le numéro deux du Bureau, Cartha DeLoach, est lui aussi persuadé de la sincérité de Koulak. Mais son subalterne, le responsable de la section Domestic Intelligence, William Sullivan, n’est pas d’accord.
    « Chaque fois que le nom de “Fedora” revenait sur le tapis, se souvient Cartha DeLoach, William Sullivan faisait la moue, haussait les sourcils ou levait les yeux au ciel. Parfois, il disait même qu’il fallait examiner avec beaucoup, beaucoup d’attention tout ce qui venait de “Fedora”. »
    Le doute est communicatif et le chef de la section Espionnage du FBI, Lish Whiston, en vient lui aussi à soupçonner « Fedora ».
    « J’étais le supérieur de William Sullivan, rapporte Cartha DeLoach, mais je ne parvenais pas à obtenir de lui un jugement tranché sur “Fedora”, ni un début de preuve pour

Weitere Kostenlose Bücher