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FBI

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Titel: FBI Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: David Carr-Brown
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travaillé pour le FBI, “Fedora” a identifié de nombreux agents du KGB opérant sous couverture diplomatique ou dans des sociétés commerciales. Dans certains cas, ces agents ont été arrêtés pour avoir violé des lois fédérales, et déférés devant des tribunaux américains. D’autres ont été déclarés personae non gratae et expulsés des États-Unis. Ils étaient grillés. »
    Peter Wright, le chef des chasseurs d’espions de Sa Très Gracieuse Majesté (MI-5), est plus sceptique. Il révèle que les informations de « Fedora » lui ont permis d’arrêter deux taupes du KGB dans un laboratoire de recherche nucléaire et au Département de l’Aviation. Mais Wright parle d’un double gambit : le KGB aurait sacrifié deux de ses taupes pour donner du crédit à « Fedora ».
    L’existence de « Fedora » est désormais connue de dizaines de hauts fonctionnaires américains. Le FBI a fini par mettre la CIA dans la confidence à la fin des années 1960. Au sein de l’Agence, Koulak reçoit un nom de code qui lui sied à merveille : « Whisky ». Mais, très vite, certains responsables de la CIA commencent eux aussi à douter de lui. En 1973, plusieurs journaux, dont le New York Times , affirment que le FBI a pénétré la délégation soviétique aux Nations Unies. Le Bureau enquête, sans découvrir l’origine des fuites qui proviennent d’opposants à « Fedora » à l’intérieur de la communauté du renseignement américain. Par la suite, on apprendra qu’un haut responsable est bien à l’origine de ces fuites. William Sullivan ?
    Afin de faire un bilan des dégâts, la CIA charge un de ses analystes, étranger au dossier, d’étudier les articles qui font allusion à l’existence de la taupe. Conclusion de l’analyste : la source du Bureau est vraisemblablement Aleksi Koulak. Si l’analyste a pu démasquer « Fedora » à partir des indiscrétions publiées par la presse américaine, le KGB a eu tout loisir d’en faire autant.
    En 1977, Koulak est rappelé à Moscou. Inquiet, le FBI le met en garde : sa couverture est sans doute percée à jour et sa vie en danger. Koulak le prend de haut et s’envole pour Moscou en proclamant qu’il est parfaitement capable de gérer le problème. Peu de temps après, un agent de la CIA le croise à Moscou : il est en bonne santé, libre de ses mouvements.
    En 1978, l’écrivain américain Edward Jay Epstein rend publique l’existence de « Fedora » et révèle sa véritable identité. Un arrêt de mort si Koulak a dit la vérité et a trahi le KGB. Or il ne lui arrivera rien. En 1990, la CIA apprend qu’il est décédé de mort naturelle.
    À la fin des années 1970, après avoir diligenté une enquête sur « Fedora », le directeur adjoint chargé de la division Contre-espionnage du Bureau conclut que Koulak était un agent triple qui a berné le FBI pendant près de dix ans. Tout ce que le Soviétique a dit n’aurait été que de la désinformation. Toutes les fausses informations soigneusement forgées par les Américains pour leurrer l’ennemi soviétique n’ont servi à rien. Pis : pendant tout ce temps, les Américains ont été convaincus d’avoir un avantage qu’ils n’avaient pas.
     
    L’affaire « Fedora » intervient alors que la CIA est déchirée par une véritable guerre interne à propos des transfuges. En septembre 1964, un responsable du KGB, Iouri Ivanovitch Nossenko, passe à l’Ouest. Peu après son arrivée aux États-Unis, de hauts responsables de la CIA affirment qu’il a été envoyé par le KGB dans le cadre d’une opération de désinformation. La CIA enferme Nossenko pendant deux ans dans une « prison » spécialement conçue pour les interrogatoires musclés. Pendant près de deux ans, des agents de la CIA soumettent le Soviétique à de véritables tortures psychologiques. En vain : Iouri Nossenko clame sa bonne foi. Finalement, la CIA présente ses excuses au transfuge et, après l’avoir relâché, lui accorde un substantiel dédommagement. Il travaillera même comme consultant pour l’Agence. L’affaire laisse pourtant des cicatrices. La vieille garde des chasseurs de taupes de la CIA n’en démord pas : pour elle, Nossenko est un agent provocateur envoyé par le KGB, et tout ce qui le touche de près ou de loin est suspect. Il est vrai que, avant de s’en retourner à Moscou, « Fedora » s’est porté garant de la bonne foi de Iouri Ivanovitch

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